Le choix des armes
Dans les mois qui ont précédé sa sortie, le studio italien Milestone ne cessait d'annoncer un SBK 2011 révolutionnaire. A l'arrivée, cet adjectif s'avère surfait, même si le jeu progresse bien en regard de l'opus 2010.
Vous sentez peut-être poindre une certaine déception dans nos propos, et il nous faut d'emblée la tamiser: SBK 2011 est excellent et présente des avancées par rapport à l'édition précédente. C'est juste qu'il nous apparaî.t davantage comme une évolution de SBK 2010 que comme une authentique nouveauté. Voilà qui est dit. On y retrouve bien entendu tous les circuits de la saison (sauf Aragon car le temps de développement a manqué) avec en prime Silverstone et le redoutable tracé romain de Vallelunga, cher à Max Biaggi qui y effectua sa première course. De leur côté, les équipes SBK présentent leur configuration 2011 tandis que les catégories Superstock et Supersport s'arrêtent elles en 2010 " parce que les détails en sont connus trop tard par rapport au cycle de développement du jeu ", dit-on chez Milestone.
Nos fidèles savent que jusqu'à l'an dernier, nous ne faisions pas mystère de la supériorité de la franchise SBK sur sa rivale MotoGP. Depuis MotoGP 10/11 toutefois, le studio Monumental a su combler son retard, de sorte qu'aujourd'hui, on peut considérer qu'il ne subsiste aucune différence de qualité entre les deux jeux, mais plutôt une différence d'approche entre les deux simulations.
Perfectionniste
C'est dans le sens du perfectionnement qu'il faut chercher l'évolution concrète entre SBK 10 et 11. Dans le sens d'un réalisme accru aussi. ainsi, le mode Arcade disparaî.t-il cette année au bénéfice d'un SBK Tour certes ludique avec ses multiples défis, mais pas facile pour autant. Vous comprendrez quand vous vous serez mesuré à quelques pilotes de légende tels que Fogarty, Edwards ou Yanagawa sur sa ZX7R emblématique... Ce mode légende est une des nouveautés présentées par SBK 2011, et c'est un plus incontestable, même si le jeu aurait pu selon nous en tirer un meilleur parti encore, tout comme nous trouvons qu'il ne " meuble " pas encore assez les abords de certains circuits.
A l'instar de la bande son, nous trouvons les 50 défis suffisamment diversifiés pour être intéressants, et ils n'ont pas le côté artificiel qu'on peut couramment leur reprocher. Exemple: déraper (pendant une durée donnée) sur un circuit détrempé, c'est plutôt normal sur une moto de course... Outre le SBK Tour, on retrouve sur cet opus 2011 les modes coutumiers d'une simulation moto avec la Course rapide, le Contre la Montre, le Championnat et le Week-end de Course qu'il est inutile de vous détailler puisqu'ils correspondent à ce qui se fait de longue date sur les jeux de moto.
Le vrai bonheur sur SBK, c'est de retrouver un mode Carrière très probant où vous verrez même votre signature apparaî.tre au bas de vos contrats (mais oui, avec votre nom et tout et tout!) En Carrière, il vous faudra d'abord faire vos preuves en Superstock, sur des motos proches de la série, avant d'envisager le Supersport et d'enfin briguer un engagement en Superbike. Votre team établira des objectifs qu'il vous faudra atteindre pour espérer la reconduction de votre contrat.Dans ce contexte, on est donc très proche de la réalité, et plus en détail, cette impression réaliste subsiste. Par exemple avec les animations de votre stand (apparues en 2010) où ingénieur et mécaniciens s'affairent autour de votre machine, ou encore avec les multiples réglages possibles de votre monture, et enfin avec la possibilité qui vous est offerte de courir un vrai championnat depuis les premiers essais libres jusqu'au warm up en passant par les trois stades de la Superpole dès que vous êtes en Superbike. Certes tout cela était déjà présent l'an dernier, mais c'est une force pour le titre de Milestone. On peut toujours aussi personnaliser son pilote (taille, type de visage, style de pilotage, surnom), mais l'éditeur reste assez basique concernant la combi et le casque tout en interdisant de chosir les bottes ou les gants.
Mais encore ?
Si on peut regretter que graphiquement aucun progrès notable ne soit à signaler entre SBK 10 et 11, on se réjouit de découvrir des pilotes à l'animation plus fluide et plus naturelle et qui profitent en plus d'une intelligence artificielle accrue, de sorte qu'ils réagissent maintenant de manière plus crédible à vos manoeuvres mais aussi aux faits de course même si vous n'y êtes pas impliqué. Du côté de la simulation, elle est paramétrable sur trois niveaux dont les deux premiers restent accessibles mais dont le troisième exigera de vous de réelles aptitudes, d'autant que vous pouvez aussi agir sur le degré d'expérience de vos adversaires. Pour connaî.tre suffisamment l'univers réel de la course, nous aurions tendance à dire qu'en simulation maximale contre des adversaires de niveau pro, le jeu est presque plus difficile encore que la réalité !
Signalons pour finir un mode Photo bien sympa, surtout quand on joue en ligne et des temps de chargement qui restent un peu longs à notre goû.t. Restent deux questions à résoudre: faut-il acquérir SBK 2011 si on possède déjà le 2010 ? Et qui prévaut désormais entre SBK et MotoGP ? Soyons honnêtes: si vous possédez déjà SBK 2010, et en dépit des améliorations apportées par cette mouture 2011, nous pensons que l'achat de la nouveauté ne s'impose pas. Ceci dit, dans l'absolu, ce SBK 2011 est tout de même rudement bien ficelé. Si bien ficelé même que nous le replaçons d'une bonne roue devant son concurrent MotoGP.