Le Dunlop RoadSmart 2 n'est pas une nouveauté mais reste l'ami des rouleurs à tendances sportives puisqu'il est d'abord un SportMax, ne l'oublions pas. Comme l'on dit, un produit n'est pas bon parce qu'il est ancien; il est ancien parce qu'il est bon.
Lancé en 2007, le RoadSmart de première génération avait déjà connu une longue carrière. Voici trois ans que les Anglo-américains de Dunlop lancèrent son évolution, la RoadSmart 2, destiné à briguer le haut du pavé dans le segment sport/GT dont la part de marché ne cesse d'augmenter. Nous l'avons testé sur une Yamaha 900 Diversion qui était auparavant équipée de la génération précédente, histoire de mieux mesurer l'évolution.
Un peu de théorie
L'enveloppe du RS2 a droit à une construction JBL (Jointless Belt) intégrant des fils d'acier différents entre les pneus avant et arrière (puisqu'ils n'encaissent pas les mêmes contraintes); ces fils encerclent densément la carcasse pour en limiter les déformations dues à la force centrifuge et à la chaleur, ce qui est tout bénéfice tant pour la stabilité que pour le grip -l'empreinte au sol reste constante- et la longévité. C'est précisément ce qui ne cantonne pas le RS2 aux sport-GT, mais le rend apte à équiper aussi des roadsters, des sportives "tous temps" voire des trails routiers.
D'autre part, l'utilisation de particules de noir de carbone affinées ainsi que d'un nouveau mélange de polymères et de silice, devrait augmenter la longévité de 20% par rapport au RS1ainsi que le grip à froid. Bien entendu, cette mesure sera tributaire du type de machine, de la topographie et du pilote, mais Dunlop annonce une moyenne de 15000km avec un pneu arrière. En ce qui nous concerne, nous tablerions plutôt sur 12500km pour un train de RS2 sur notre Diversion, certes coupleuse, mais sans excès et ne développant que 90cv, rappelons-le.
Le RS2 n'intègre son traitement Multi-Tread, un composé de gommes différentes, qu'au pneu arrière; le procédé désormais bien connu augmente la longévité et optimise le grip sur l'angle en réservant une gomme plus tendre aux épaules du pneu. Pour développer ce RS2, Dunlop a également été le premier manufacturier à intégrer un test d'absorption des chocs visant à mesurer l'énergie des chocs transmis à la carcasse radiale par le revêtement routier; il en résulte un gain en confort que nous avons effectivement mesuré sur la Yamaha en passant du RS1 au RS2; une diminution des vibrations est également sensible. Enfin, on note l'apparition de l'IRP (Intuitive Response Profile), un procédé destiné à gommer cette impression souvent laissée par les pneus Dunlop de "tomber" au point de corde; ici, l'inclinaison se fait naturellement et permet les corrections de trajectoires une fois sur l'angle. Là encore, le progrès est sensible eu égard au RS1, même si le RS2 plonge toujours davantage sur l'angle que les enveloppes d'autres marques, surtout à faible allure. En ce qui nous concerne, nous trouvons qu'il s'agit plutôt d'une qualité dont on s'amuse dès qu'on s'y est habitué.
Beaucoup de pratique
Dunlop ne fait pas mystère d'avoir eu le Michelin Pilot Road 3 en ligne de mire. C'est que le gommard français s'est rapidement bâti une réputation de référence sur sol détrempé... Globalement c'est réussi, le RoadSmart 2 embarque un entaillage optimisé, surtout à l'arrière où l'entaillage augmente avec l'angle. Il en résulte un drainage efficace et qui met en confiance comme sait le faire Michelin avec son PR4, mais nous trouvons que celui-ci garde l'avantage sous forte pluie et sur l'angle "maxi".
Sur le sec, on profite du confort accru du RS2, et c'est selon nous une caractéristique essentielle car on en profite tout le temps. Le Dunlop est un pneu dont l'agilité vient à mesure qu'il monte en température; on remarque qu'il chauffe moins fort que les concurrents de notre dossier (ce peut être un avantage pour la longévité à long terme), ce qui ne l'empêche pas d'atteindre sa température nominale dès 4km de route. On note aussi que sa montée en température est homogène sur toute sa surface, les flancs chauffant pratiquement autant que la bande de roulement grâce aux nouveaux polymères et à la silice.
A l'arrière, l'empreinte au sol du RoadSmart 2 augmente avec l'inclinaison ce qui, joint à l'utilisation d'une gomme plus tendre sur les flancs, permet d'accélérer sereinement et de jouir d'un grip fort intéressant sur l'angle. D'après nous, le RS2 supporterait aussi une escapade occasionnelle sur piste car il s'avère très intuitif et n'atteint pas vite ses limites.
Pour le reste
Avec son RS2, Dunlop voulait présenter un pneu essentiellement neutre, et c'est fait. De sorte que, sans être aussi agile qu'un ContiRoad Attack 2 Evo, aussi sportif qu'un Bridgestone S20 Evo ou aussi impérial sur le mouillé qu'un Michelin Pilot Road 4 (retrouvez les essais de ces trois pneus sur notre site!), le pneu anglo-saxon brille par une polyvalence qui le rend bon dans tous les domaines tout en s'affichant à un tarif intéressant.