Dommage...
Jeudi dernier, le manufacturier Harley Davidson dévoilait des résultats financiers en rapport avec la crise : un désastre. (A ce qu'il paraît)
La réaction de la direction a été immédiate afin de redresser la situation ou du moins de tenter d'y parvenir mais aussi de rassurer des investisseurs subitement devenus nerveux et frileux. Deux options de taille ont été prises ; d'abord mettre en vente la marque MV Agusta et ensuite mettre un terme à la production de Buell.
En effet, pour l'année 2009, le chiffre des ventes devrait chuter de 25 % environ par rapport à celui de l'année 2008. Concrètement, cela signifie des revenus plafonnés à 26 millions pour le premier semestre 2009. Comparés aux 166 millions engrangés l'année dernière pour la même période, il y a sans doute de quoi s'alarmer.
Les décisions étaient-elles sages et efficientes ? Seul l'avenir nous le dira. Mais nous savons tous que dans ce cas de figure la patience, la générosité et l'aspect social sont bien souvent sacrifiés sur l'autel du profit.
Conclusion, Buell ferme ses portes et, au passage, met à pied près de 200 employés. Excellente nouvelle s'il en est.
Ce réajustement permettrait de réaliser une économie de près de 125 millions. Il restera à y ajouter le prix de vente de la marque MV Agusta. A ce propos, VW pourrait se profiler comme un acquéreur potentiel.
Sans doute aurait-il été plus judicieux de pratiquer dans le sens contraire ; mais bon, nous ne pouvons quand même pas demander à un actionnaire de perdre un cent ou de faire aveu d'humanité. Si le monde de la finance était une œuvre de bienfaisance, cela se saurait.
D'un point de vue global, Harley-Davidson voit donc ses ventes et ses revenus chuter dangereusement. Et ce, d'autant plus que son service financier accumule lui aussi les pertes. Il s'avère que son taux d'emprunt est plus élevé que celui qu'il pratique auprès de ses clients. Ajoutons à cela un climat social qui, malgré les commentaires des spécialistes, ne semble pas en voie de s'améliorer.
La gestion est sans doute à revoir et l'on envisage déjà une fermeture possible en Pennsylvanie. Ces premières mesures suffiront-elles à enrayer ce qui se profile comme une mauvaise passe ou sera-t-il nécessaire de revoir certaines grandes orientations de la société ? La question reste posée mais il est vraisemblable que le balon d'oxygène que constitue ces mesures ne devrait pas suffire à sauver l'ensemble de l'entreprise.
Du côté de la direction de H-D, on annonce très officiellement un ralentissement du déclin dans la vente de leurs produits. En clair, les affaires vont mal mais cela s'arrange. Une question nous vient logiquement à l'esprit. Pourquoi vendre si l'on voit poindre une amélioration ?
Il est quand même édifiant de constater que les modèles classiques demeurent bel et bien implantés. Les Dyna, V-Rod et autres Sportster conservent la tête d'affiche alors qu'ils constituent une bonne partie des ennuis financiers de la marque.
H-D aurait-il pu prendre une mauvaise orientation et scier la branche sur laquelle il était assis ?
Côté investisseurs, la manœuvre semblent avoir été appréciée puisque l'action de Harley-Davidson s'est envolée de 1.43$ dans la journée d'avant-hier, clôturant à 27.69$.
Nous avions bien évidemment tous compris qu'il n'était question que d'argent. Si nous ne pouvons comprendre cela, c'est dommage.