Lancée en 2016 la 821 a bénéficié d’un remodelage complet sur base de sa grande sœur la Monster 1200. Ergonomie corrigée, nouveau tableau de bord . Esthétiquement tout d’abord mais aussi avec une refonte complète du bloc moteur, Euro 4 oblige. Elle reste fidèle à son bicylindre Testastretta 11°. L’électronique a été améliorée et complétée. Ce nouveau moteur délivre une puissance de 109 cv à 9.250 tr/min avec un couple maxi de 86 Nm à 7.750 tr/min. L’électronique n’est pas en reste et propose 3 modes de conduite, 3 modes de puissance, 3 positions pour l’antipatinage et 3 positions pour l’Abs, de quoi s'y perdre un peu d’ailleurs. On note aussi le capot de selle ainsi qu'une prise USB. sous la selle. Côté technique,en option, le Quick Shift permet désormais de se passer de l’embrayage à la montée et à la descente des rapports…un must !
La 821 est aussi disponible en version bridée pour le permis A2.
La concurrence ne manque pas dans ce segment, l’Aprilia Shiver 900 beaucoup moins chère, la Benelli 752S un peu moins puissante, la Kawasaki Z 900 qui bénéficie d’une version pour permis A2, la KTM 790 Duke, la MV Agusta Brutale 800 hors budget ou encore chez Yamaha la MT 09 ou la XSR 900. Il y a donc énormément de choix et la concurrence est rude dans ce segment.
A bord, la Monster 821 2018 propose à son occupant un nouvel écran couleur TFT qui intègre entre autres, un indicateur de rapport engagé et une jauge à essence , bref hyper complet et parfaitement lisible dans toutes les situations.
Moteur
Côté moteur (homologué Euro 4 ) il conserve un caractère digne des mécaniques Bolonaises , mais il manque de souplesse, les reprises se font au dessus de 2500 tr.min faute de quoi le bicylindre tape. Ca reste un bicylindre !
C'est plus haut que vous aurez de bonnes reprises, sur tous les rapports, surtout entre 4 000 et 7 500 tr/min.
Les 109 cv de la moto sont bien présents et sont largement suffisants pour se faire plaisir.
Sur notre modèle d’essais le ventilateur se mettait en route à 110°, trop tard et la chaleur du moteur, surtout provenant du cylindre arrière, est assez désagréable
Étonnamment, et c'est bien dommage, le modèle d’essai n’était pas équipé du shifter up-down.
Partie-cycle
Du classique, ici : fourche avant inversée Kayaba de 43 mm de diamètre et de 130 mm de débattement, mais sans réglage possible. A l’arrière, le mono-armortisseur débat sur 140 mm et présente l’avantage d’être réglable en précharge. Telles qu’elles étaient réglées sur nos motos d’essai, les suspensions présentaient un petit désaccord entre un avant plus souple que l’arrière. Rien de dramatique mais de quoi rendre un peu la main sur petites routes à l’attaque. Les pneus sont les nouveaux Pirelli Diablo Rosso III.
Freinage
La puissance des pinces radiales Brembo M4-32 avec des disques de 320 mm n’est pas mise en défaut, à condition de tirer un peu plus sur le levier. Après quelques kilomètres on comprend pourquoi , la fourche est un peu trop molle en compression ,ce qui déstabilise quelque peu la moto sur de gros freinages, le fait d'avoir une course plus longue du levier permets aisément d'y remédier. Par contre, dans tous les cas, le frein arrière est vraiment timide.habituel sur les Ducati. L’ABS a le mérite de ne pas se déclencher facilement.
Prise en main
L’ergonomie est parfaite, le guidon inchangé génère peu d’appui pour le buste. La selle, réglable en hauteur (785-810 mm) sera un atout pour les plus petits gabarits . Malgré sa dureté, elle reste confortable même sur de longs trajets. Le rayon de braquage est grand, un peu trop pour une moto de ce type. Comme la direction, beaucoup trop légère et qui nécessiterait un amortisseur de direction…..non prévu dans le catalogue des options. A part ces petits défauts elle reste très maniable, précise sur l’angle et bénéficie d’un freinage très efficace. Une moto facile et de plaisir. Le son rauque de l'échappement est très agréable.
En ville
Avec une petite balade dans Bruxelles aux heures de pointe, j'ai pu apprécier la maniabilité de la 821 mais aussi son couple.Dans ces circonstances, la Monster s’en sort haut la main et c’est une bonne chose car cette machine vise une certaine polyvalence. Affichant environ 200 kg en ordre de marche (un peu plus même), elle reste facile à emmener. Ensuite, le moteur est souple, il reprend sur les grandes avenues un peu en dessous de 3000 tr/mn à 50 km/h en quatrième et c’est encore plus rond avec le mode « urban » sélectionné.
Les commandes sont globalement douces, un bon point pour la facilité. Par contre, aucun espace sous la selle , impossible donc d'y placer un cadenas.
Sur route
Comme toutes naked on regrette quelque peu une petite bulle ou dans le pire des cas un saute vent, mais sorti de l'autoroute le buste légèrement incliné vers l'avant le plaisir de la conduite est bien présent. Les virages s'enchaînent et on est rapidement mis en confiance par les suspensions et les pneumatiques de bonnes factures. L'amortisseur arrière reste ferme mais n'est pas dérangeant. Le freinage quant à lui est excellent et facilement dosable.Les kilomètres se succèdent et ne fatiguent pas le pilote ni son fessier.
Du coup, lorsque les conditions sont réunies (ce qui fut le cas), on retrouve l’esprit originel de la Monster, avec de bonnes sensations, porté par le couple et la sonorité profonde du V2. L'embrayage anti-drible est aussi de la partie.
Pour autant, la Monster 821, comme d’ailleurs tous les roadsters de moyenne cylindrée, n’est pas non plus la panacée. Une route un peu dégradée, quelques bosses, sur nos routes belges et le plaisir diminue , mais elle reste une machine légère et réactive, ce qui n'est déjà pas mal.
Consommation / autonomie
A l’issue de cet essai, l’indicateur de consommation moyenne affichait un 6,0 l/100, ce qui n'est pas mal du tout car on a rarement passé la sixième ! Avec 16,5 litres dans le réservoir, l’autonomie dépasse les 280 kilomètres, ce qui est très bien pour la catégorie.
En conclusion
Elle a un nom, un look. Coincée entre la 797 et la 1200, le Monster 821 évolue en douceur, mais cette subtilité ne la rend pas moins attirante. Avec une électronique de pointe, un tableau de bord TFT, une ergonomie revue et un look inimitable elle reste une véritable machine de plaisir.
Le tarif de ce nouveau millésime devrait toutefois resté proche de son prédécesseur, avec un prix d’appel fixé à 11.490 €.
Options disponibles: Quick shifter up 1 down, saute vent et un tas d'autres accessoires.