Hommage aux seventies avec ce Sportster 48 spécial. Un peu de noir partout, du chrome surtout avec des carters façon miroir et un réservoir peint dans le style années 70. Voilà qui donne le ton pour ce Sportster.
Les différences avec le 48 ne s’arrêtent pas là puisqu’on trouve aussi un guidon Tallboy plaçant les poignées plus haut, une selle solo nervurée mais peu épaisse. Peut-être des détails pour certains mais la position de pilotage change et vous avez bien une autre moto entre les mains.
On trouve le même train avant avec sa grosse fourche de 49 mm, le gros et large pneu (130 / 90 par 16) et la jante à bâtons. Le feu rond se place juste devant le petit bloc compteur rond lui aussi, le réservoir semble toujours aussi petit juste au-dessus du Twin Evolution 1200. Il laisse toujours comme un vide avant la selle qui épouse la courbe du cadre et du garde-boue arrière, une selle basse à 705 mm pour être assis sur le moteur ou presque. Les clignotants arrières font office de feu et de stop.
Au centre de la machine, le chrome omniprésent tape à l’œil et brille de mille feux au moindre rayon de soleil. Les caches silencieux, les carters, une bande sur les culasses. Le noir des cylindres et du filtre à air apporte encore plus de contraste.
Le Sportster posé sur la béquille n’attend plus que moi pour démarrer l’essai. Clé en poche, ici aussi on est passé au keyless, le moteur démarre dans un bruit presque discret. Il faut dire que je descends du Street Bob modifié. Je « clong » la première et c’est parti. La position est plutôt sympa, les bras pas trop hauts, suffisamment écartés et du coup, la maniabilité en ville est bien présente. Le 48 Spécial se laisse emmener facilement dans les petites rues même avec ses 256 kg.
Deuxième, troisième… et cinquième, pas plus, on est resté sur une boîte 5 sur le Twin Evolution 1200. On passe de toute façon sans souci les vitesses autorisées. Devant moi, je détaille le petit tableau de bord, ça sera vite fait : la vitesse version classique et un petit écran LCD qui ne donne que quelques informations comme les trips et le régime moteur… puis c’est tout. On fait l’impasse sur la jauge, la consommation et l’autonomie ; des informations pourtant cruciales quand on part se promener avec un Forty-eight et son mini réservoir de seulement 7.9 litres.
De mémoire, lors de mon premier essai d’un 48, j’avais péniblement dépassé les 80 kms avant d’allumer la réserve et bien, cette version 2018 ne fera pas beaucoup mieux. Rien n’y fait, avec une telle contenance, même si le moteur est plus économe, vous passerez régulièrement à la pompe.
La conduite souple lui sied à merveille, histoire de profiter de son twin et de ses « good vibrations ». Les suspensions amortissent bien aussi, enfin tant que la route est en assez bon état. Les deux amortisseurs arrièrent, réglables, ne peuvent pas non plus faire des miracles. Sur un asphalte défoncé, vous le sentirez passer mais sur des portions épargnées ou récemment refaites, vous pourrez même profiter d’une garde au sol suffisante avec les commandes placées suffisamment à l’avant pour ne pas frotter trop vite.
Pas d’aspect pratique, pas de bagage ni gadget inutile, c’est la base même du custom, le strict nécessaire pour en découvrir l’essence même. Une base de personnalisation diront certains et c’est vrai que vu le catalogue Harley, il y a de quoi se faire plaisir et monter sa moto comme nulle autre.
Et c’est souvent le cas, il est rare de voir une Harley d’origine sur nos routes, certaines sortant même des concessions déjà modifiées à l’achat. Nécessaire ? Non pas vraiment, le 48 Spécial peut très bien être utilisé tel quel mais ça fait partie de la tradition Harley, la personnalisation de sa machine est un passage presque obligé.
D’ailleurs, chez Harley-Davidson, vous pouvez presque demander tout et n’importe quoi, vous partez sur les CVO, des machines fabriquées à la demande, si vous savez y mettre le prix bien entendu.
Mais revenons à notre Sportster 48 Spécial, agréable à l’œil pour ceux qui aiment le bling-bling du chrome rutilant, sympathique à conduire mais qui fera râler ceux qui aiment rouler avec son autonomie plus que limitée et son absence de jauge. On lui pardonnera aisément sa boîte 5, un peu moins ses amortisseurs arrières qui ont parfois du mal sur nos routes défoncées mais peut-on vraiment leur reprocher ?
Il ne reste plus qu’à passer à la caisse et signer le chèque de 12.865 € (pour une version couleur) et de choisir vos accessoires et votre équipement. Ah oui bien entendu, pour rouler en Harley, on adopte un look en rapport, non mais !
Surtout que la marque a pris soin de prévoir de l’équipement pour équiper ses pilotes, du textile au cuir, vous trouverez tout ce qu’il vous faut.