La Kawasaki Versys 2021 pourrait facilement se confondre avec celle que nous avions testée en 2019, du moins au premier coup d'oeil. Et au deuxième aussi d'ailleurs parce qu'elle n'a pas tellement évolué, en tout cas dans cette version SE. C'est surtout la S qui profite d'équipement de la SE mais qu'à cela ne tienne, je vous parler de cette moto trail GT. Enfin trail, comprenons-nous bien, elle n'est pas vraiment faite pour quitter l'asphalte avec ses jantes à bâtons et l'absence de sabot moteur par exemple.
Elle est plutôt là pour vous emmener loin, dans le confort, en duo ou en solo et pour ça, elle ne manque pas d'arguments.
Un 4 cylindres souple et amusant
Côté moteur tout d'abord, un quatre cylindres, souple à souhait et fort de 120 cv qui vous permettra au choix de cruiser à votre aise ou de vous amuser. La gestion électronique vous offre 4 modes différents : sport, route, pluie et un mode rider entièrement personnalisable. En fonction du mode choisi, toutes les aides à la conduite s'adaptent et chez Kawasaki, elles sont nombreuses : KCMF (une aide pour gérer au mieux les courbes), le KTRC (contrôle de traction), le KIBS (le système ABS de Kawa qui s'adapte forcément aux virages) et même les suspensions puisque notre version SE est équipée du KECS (des suspensions gérées électroniquement). Ca fait beaucoup mais en roulant, je vous rassure, elles se montrent toutes assez discrètes, du moins, elles ne viennent pas brider le plaisir de la conduire.
On profite de la souplesse du 4 cylindres, on enroule à son aise mais il vaut mieux garder un oeil sur le compteur sans quoi on se retrouve vite au dessus des vitesses autorisées. Les vitesses se passent d'une facilité déconcertante avec le shifter, à la montée en tout cas mais à la descente, je ne sais pas pourquoi mais il me semblait nettement moins bien réglé. Et quand l'envie vous en prend, vous passez le mode sport et profitez pleinement des 120 cv. J'ai eu de la chance, je n'ai pas eu besoin de tester le mode pluie.
Facile et confortable
Pour une moto de 250 kg, la Versys 1000 SE se balance avec facilité d'un virage à l'autre, la protection est plutôt bonne surtout avec une bulle réglable. Il faudra toutefois s'arrêter pour la régler mais c'est vrai qu'on ne le fait pas tous les jours. Pourtant, malgré ce carénage assez imposant et la bulle, avec mon mètre quatre-vingt, j'ai le vent juste sur le haut du casque. En roulant avec un modulable, j'ai du à chaque fois le fermer sans pour autant rouler trop vite. Ce n'est pas vraiment ennuyant mais je tenais à le signaler. Si ça vous intéresse, il s'agit du HJC I90.
Ceci mis à part, les selles sont plus qu'accueillantes, larges et bien rembourrées mais il faudra un minimum de souplesse et de taille pour prendre place. 840 mm, c'est la hauteur de selle mais il faut prendre en compte la largeur de celle-ci et surtout que celle passager est surélevée et déjà plus haute. Avec en prime les attaches rapides pour les valises, la première montée sur la moto surprend. Pourtant, une fois en selle, j'ai bien les deux pieds au sol.
Tant qu'on parle confort, les suspensions électroniques permettent facilement de changer la précharge mais ça s'arrête là. Enfin, pas tout à fait non plus. En choisissant un mode de conduite, la moto adapte ses suspensions ou il faut passer par le mode rider pour les gérer soi-même. Une gestion en sorte silencieuse là où d'autres proposent de choisir des suspensions sport ou confort par exemple. Du coup, difficile de choisir des suspensions confort avec une conduite sportive. La fourche inversée de 43mm de Showa fait plutôt bien son boulot, collant la Versys dans les virages en mode sport, elle est un peu sèche sur l'autoroute et je préférais le mode route pour les longs trajets.
Pas de souci côté freinage avec le double disque 310 mm et des étriers monoblocs à montage radial, accompagnés d'un maître-cylindre de frein avant à pompe radiale, un système efficace malgré le poids de la moto et que personnellement, je n'ai pas pris en défaut pendant la semaine d'essai.
Ecran TFT et aspects pratiques
Je cause, je cause mais je ne vous ai même pas parlé de l'écran TFT couleur juste à côté d'un compte-tour traditionnel. Le petit logo "eco" cher à Kawasaki est toujours d'actualité et sans exagérer en mode sport, on tourne facilement dans les 5,5 litres au cent. Avec son gros réservoir de 21 litres, on peut se prévoir de belles sorties sans passer régulièrement à la pompe. Côté écran, on peut choisir le fond blanc ou noir, lisible et facile à piloter avec les commodos au guidon, sauf peut être la commande des feux additionnels qui se perd en bas du tableau de bord et n'est pas très accessible. On trouve toutes les informations sur les trips, la consommation, l'autonomie et même l'inclinaison comme on l'avait découvert sur la H2SX. Une indication visuelle que je ne vous conseille pas de regarder en plein virage même si ça peut être marrant, une petite touche à appuyer et l'écran vous montre en degré votre angle max à gauche et à droite. A vrai dire, ça ne sert à rien, vraiment à rien mais c'est fun et ça pourrait en calmer certains (ou l'inverse).
Côté pratique, on note la prise 12 V sur le côté du tableau de bord, pratique pour un GPS et des poignées chauffantes pour rester au chaud en hiver même si les protèges-mains se montrent déjà bien pratiques. On note aussi une connexion bluetooth de la moto avec votre smartphone ce qui vous permet par exemple de modifier les paramètres sans même vous assoir au guidon, des feux leds à l'avant et l'arrière et sur les flancs du carénage. Hé oui, des feux qui s'éclairent en fonction de l'inclinaison de la moto, utiles surtout la nuit ce qui vous permet d'éviter par exemple un trou ou un obstacle à l'intérieur du virage.
En conclusion
Vous l'aurez compris, la Kawasaki Versys 1000 SE se pose comme une moto qui permet de voyager en solo ou duo, équipée ou non des valises et avec le système d'attache rapide, c'est encore plus facile de les placer ou les laisser au garage. Une moto confortable, amusante quand on le veut et on lui pardonne assez facilement ses quelques défauts. Réservée toutefois à un pilote qui saura enjamber la selle, la Versys reste une moto facile mais au budget conséquent.
La SE commence au tarif de 17.199 €. Pour 799 € de plus, vous avez la version Tourer avec les valises en plus, les sacs intérieurs et une protection de réservoir.
Ou vous optez pour la Tourer Plus, pour 1199 € de plus, vous avez les feux additionnels en plus, ça commence à piquer.
Ou vous craquez pour la version full option, Grand Tourer pour 1699 € et là en plus de ce que vous offre la Tourer Plus, vous avez un support GPS, des protections latérales du châssis et un grand top case de 47 litres avec un coussin pour le ou la passagère.