La Suzuki GSX-8S, c'est la nouveauté street de la marque avec un roadster conçu comme tel et pas dérivé d'une autre moto comme parfois même si la Virus était plutôt réussie. On eu le plaisir de tester pendant une semaine ce roadster dédié au plaisir de conduire.
Ah ça fait du bien, un bon petit roadster, facile à piloter. Enfin petit, c'est vite dit parce qu'on a quand-même un bicylindre de 776 cc qui vous donne 83 cv pour un poids de 202 kg. Bon, OK, ça ne fait pas rêver si on compare avec les performances d'une Street Triple 765, plus puissante et moins lourde. Il vaut mieux la comparer à la Trident. Ceci dit, ne partez pas tout de suite, la GSX-8S a plein d'atouts à faire valoir !
Le châssis a été développé pour cette moto , tout comme le bras oscillant et le moteur est aussi une nouveauté. Le design est agressif avec une tête de fourche acérée coincée entre les deux écopes qui dépassent largement de la fourche et une coque arrière coupée net derrière la place passager. Elle est tellement courte que le support de plaque semble interminable ; l'obligation d'avoir la plaque à l'arrière du véhicule implique ce genre d'artifice pas très joli à regarder. C'est dommage mais c'est obligatoire. On aimerait bien la virer mais le phare et les clignos sont là tout au bout... gloups.
Entamons donc la découverte de ce roadster avec ce bicylindre et ses 83 cv à 8500 tr/min ce qui le place au-dessus d'une MT-07 mais sous la Hornet 750. Le point intéressant à retenir avec cette cylindrée supérieure c'est son couple qui est lui aussi plus élevé à presque 8 mkg à 6.800 tours. Et comme le couple permet de plus facilement enrouler sans changer de vitesse, de profiter de meilleurs reprises. On oublie parfois de comparer cette valeur et pourtant, elle est tout aussi importante même si la GSX-8S est équipé d'un shifter up&down.
Deux balanciers d'équilibrage, à 90° de l'axe de rotation du vilebrequin vont réduire les vibrations. Ce Suzuki Cross Balancer devrait offrir un bon confort de conduite en plus du Intelligent Ride System qui comprend les aides à la conduite : 3 modes de conduite (A, B ou C pour la pluie par exemple), un contrôle de traction à 3 niveaux, un embrayage à glissement limité et le Low RPM Assist. Une technologie que nous avons déjà vu sur d'autres Suzuki et qui devrait vous éviter de caler au démarrage ou à faible vitesse en donnant de lui-même un peu plus de gaz.
Toujours pour vous faciliter la vie, le Easy Start System vous permet de démarrer d'une seul pression sur le bouton, plus besoin de tenir le doigt sur la commande pour qu'elle démarre, tout est géré électroniquement.
Même si les 83 cv ne le permettent pas directement, l'achat d'un kit spécial permet à la moto d'être utilisée en permis A2 et de bénéficier du couple et d'une "grosse" moto à la puissance limitée.
Je pourrais bien vous parler comme on le fait habituellement de la partie cycle mais sur ce point, Suzuki reste assez évasif, voir même ne communique rien du tout à ce sujet.
Au mieux, on peut noter une fourche inversée Kayaba de 41 mm non réglable et un mono amortisseur réglable sur 7 niveaux en précharge.
Pareil pour le freinage et il a fallu quelques recherches pour en conclure que la GSX8S avaient des disques de 310mm signés Nissin et des étriers à montage radial avec quatre pistons et un simple 240mm à l'arrière avec forcément un ABS. Même si elle accuse 202 kg sur la balance, on pourra s'amuser avec des freinages de sauvage 😉
Et histoire de rester dans le coup, l'écran FTF de 5 pouces et lisible et bien coloré. Un peu trop peut-être, il fait même un peu jouet. Il est pourtant complet avec le rapport engagé, l'heure, la jauge, le choix de la cartographie et du contrôle de traction, la consommation, le shifter (activé ou pas) et il change de couleur pour la nuit ou les tunnels. Et on peut même paramétrer un shiftlight. Par contre pas de prise USB au guidon ni de navigation intégrée ou connexion à un smartphone, dommage.
Une fois installé au guidon, on oublie rapidement le poids de la moto ; un petit appui sur le starter et le bicylindre se met en route avec une sonorité assez sympa qui sort du très très court silencieux. Petit coup de gaz et la mélodie devient plus alléchante.
On est un peu penché sur l'avant mais les jambes ne sont pas trop pliées et les poignets ne souffrent pas trop. Le grand guidon offre vraiment une belle maniabilité à la moto et on commence rapidement à s'amuser du moindre virage qu'on rencontre. Je vous laisse imaginer le sourire quand vous arrivez à un panneau "virage sur 2 kms". Avec le couple et la souplesse du moteur, on profite de chaque occasion. Il n'y a pas de protection bien entendu, on est sur un roadster, un vrai.
Le train avant est précis et une fois la moto dans l'angle, la stabilité est au rendez-vous. L'arrière suit sans souci même avec un pneu de 180/55 par 17 qui pourrait être moins large. Ceci dit, la GSX-8S est joueuse et rassurante. Parce que la bête met en confiance et avec elle, on prend vite à apprendre, apprendre à soigner ses trajectoires, à prendre de l'angle sans se faire peur.
Difficile de vraiment comparer avec les concurrentes tant certaines différences sont importantes : 40 cv de moins qu'une Street, 20 kg de plus que la MT-07 et pourtant, rien à dire, la Suzuki est efficace et roule bien, très bien. On peut rouler à son aise ou plus sportivement, tout est possible même si forcément, on évitera les autoroutes. Evidemment, pas de souci de moteur mais pour la protection, autant opter pour autre chose qu'un roadster si c'est ce que vous cherchez.
Il faudra aussi composer avec le petit réservoir d'à peine 14 litres et une consommation étonnamment élevée, à moins que ce ne soit moi qui en ai trop profité. Un bon 6 litres au cent, ça pique. L'autonomie en est réduite forcément mais la selle en permettrait plus.
Avec un tarif de 8.999 €, la Suzuki GSX-8S est un peu plus chère qu'une MT07 ou que la Trident 660 mais au vu de l'agrément de la conduire et le plaisir de la piloter, on pourrait bien investir ce montant pour une moto moderne, facile, maniable et avec laquelle on trouve rapidement ses marques.
