Etrange, bizarre, surprenante, les noms ne manquent pas quand on parle de la Husqvarna Svartpilen 801 et on ne s'attendait pas à autant de plaisir.
Un design unique, des traits tendus et juste l'essentiel pour rouler. Posée sur la latérale on pourrait en passer du temps à la détailler, regarder la forme particulière du réservoir, cette ligne qui descend de la mini tête de fourche vers l'arrière et celle de la coque arrière qui remonte, le feu avant tout rond, le led à l'arrière intégré et sous la selle. Il a fallu se creuser les méninges pour cet exercice de style!
Elle ne plaira pas à tout le monde, ça, c'est certain mais si vous cherchez une moto différente, la Svartpilen est faite pour vous. Et elle n'est pas que belle (enfin si vous l'aimez). Ils ont travaillé sur le cadre treillis tubulaire, toujours en chrome molybdène pour trouver un équilibre entre flexibilité et rigidité. La moto est compacte, comme ramassée sur elle-même et prête à bondir. Rien d'étonnant quand on lit sur la fiche technique qu'elle pèse à peine 181 kg, ça laisse imaginer du fun à la conduite ça !
Pour assurer votre plaisir, faites confiance à Husqvarna qui vous met entre les mains un bicylindre parallèle de 799 cc qui sort 105 cv. Oui seulement ! Mais ne croyez pas que vous allez vous ennuyez ! Choisissez un des 4 modes de conduite : route, pluie, sport ou dynamique si vous l'avez prix en option dans le pack dynamique ! Réglez l'antipatinage sur un des 10 niveaux, l'anti-wheeling entre 1 et 5, le frein moteur et vous êtes près à décoller.
Enfin, décoller avec l'anti-wheeling, ça sera compliqué mais au cas où, l'amortisseur de direction limitera les mauvaises réactions du train avant. Faut dire que ce ne sont pas des chevaux de trait dans ce moteur et en mode Sport, il faudra s'accrocher au grand guidon. Heureusement, l'arrière de la selle pilote remonte un peu pour vous caler mais le ou la passagère aura intérêt à se coller à vous. En même temps, on n'est pas là pour faire du tourisme. L'épaisseur de la selle vous le rappellera assez vite d'ailleurs. Et le shifter ne va arranger les choses en passant les rapports à la volée. Attention qu'il est très très sensible. C'est peut être la faute aux journalistes qui l'ont martyrisée avant mais il m'est arrivé plus d'une fois de passer sur un point mort entre deux vitesses.
A vos risques et périls si vous désactivez l'anti-wheeling, la roue avant a une furieuse envie de s'envoyer en l'air. Heureusement que la partie cycle est à la hauteur, comme souvent chez Husqvarna. WP aux commandes avec une fourche inversée de 43mm avec 140mm de débattement, réglable en compression et détente. Le mono-amortisseur arrière est lui réglable en détente. Les roues de 17 pouces en alliage moulé et équipés des Pirelli MT60 RS semblent coller à la route, même en courbe. A noter que même le contrôle de traction, tout comme l'ABS, varie en fonction de l'angle de la moto. Efficacité on vous dit.
Et pour vous arrêter ou simplement gérer votre entrée en courbe, J-Juan se charge du freinage avec un double disque 300mm et des étriers 4 pistons à fixation radiale. Le 240mm 1 piston arrière aura aussi son rôle pour aussi l'ajuster si besoin est. Avec son poids super plume, inutile de dire que ça sera plus que suffisant. L'ABS différencié en courbe peut en plus être en partie déconnecté via le mode Supermoto. Elle n'en a pas le look pourtant mais elle assume son côté fun jusqu'au bout.
Un autre point sur lequel je suis content, c'est qu'on a abandonné le tableau de bord de la version 701 de 2019 que j'avais essayée. Et le nouveau est nettement plus agréable, un TFT de 5 pouces, en couleur, connectable à votre GSM et qui peut même afficher la navigation si vous avez l'application dédiée. Tout se pilote avec les touches au commodo gauche et pas besoin d'être ingénieur pour se déplacer dans les menus. Des boutons en plus rétro-éclairés, quelle classe !
Ca peut paraître futile mais un tableau de bord complet et clair, c'est pour moi important. Moins de temps on passer à chercher une info, plus on regarde la route. Et devoir calculer son autonomie, ça se fait encore mais avouons que c'est nettement plus pratique pour gérer ses sorties.
Désillusion quand-même en rentrant chez moi ! Oh pas pour moi mais pour mon fils qui commence sa vie de passager et qui espérait m'accompagner. En option chez Husqvarna, le capot de selle ne vient pas seulement couvrir la partie arrière. Il la remplace à première vue et de toute façon, les pose-pieds arrière étaient aussi absents. J'en profiterai en solo mais à bien y réfléchir, c'est peut être mieux ainsi, elle n'est pas vraiment faite pour le tourisme.
En embarquant seulement 14 litres d'essence, l'autonomie ne sera pas non plus un argument pour les longues balades parce que même si vous savez tourner autour des 4,5 L/100, ça sera uniquement en roulant tranquille et là, je vous mets au défi de vider le réservoir sans tourner quelques fois la poignée de droite pour la faire chanter.
Le silencieux Remus en option donne le ton dès le démarrage du bicylindre. Il va y avoir du sport. La mini-bulle protège à hauteur de sa taille, un peu mais pas trop. On est clairement sur un roadster crapuleux qui ne vous incitera pas à la balade tranquille. Avec le shifter, je passe la deux, la trois et... mince, je suis déjà trop vite. Oui monsieur et je ne te le montrerai pas en vidéo mais qu'est ce que cette Svartpilen est efficace.
Que 105 cv, c'est vrai mais que 181 kg aussi et une maniabilité que maitrise le groupe KTM Husqvarna avec des motos précises et efficaces. Je n'attends qu'une chose, les prochains virages pour en profiter. Et avec le contrôle de traction et l'ABS variables en courbe, pas de souci à se faire si vous avez un minimum de feeling avec la moto. On est très rapidement à des vitesses peu avouables et sans forcer.
Les suspensions collent la moto à la route et ne font pas trop la grimace quand l'asphalte n'est pas au top et il ne faut pas chercher beaucoup pour en trouver, des routes pourries. Evidemment, il ne faut pas compter sur la selle pour amortir mais WP fera de son mieux à l'avant comme à l'arrière. Et quand vient le moment de freiner, pas besoin de tirer comme un bourrin sur le levier, J-Juan offre du matériel de qualité pour stopper la moto ou simplement gérer votre allure quand c'est nécessaire.
Comme la Svartpilen a un anti-wheeling, on devait bien le tester. Oui, la question de la vitesse max n'est plus trop à l'ordre du jour dans les essais. Et bien, vous pouvez ouvrir les gaz en grand et quand il est activé au maximum, ça ne lèvera pas mais ça risque de vous allonger un peu les bras par contre. Utile ? Bah, oui, bien entendu surtout pour démarrer comme une balle quand le feu passe au vert.
Plus sérieusement, ne cherchez pas les aspects pratiques ou le confort ! Optez pour ça pour une Norden 901 qui sera nettement plus accueillante. Pour le fun par contre, la Husqvarna Svartpilen 801 en a à revendre. Affichée à 11.299 €, cette machine à plaisir n'est pas à un tarif exagéré quand on regarder le matériel embarqué. Le Remus est à ajouter en option à 884 € et le capot de selle à 77.7 €. Et si vous trouvez la 801 trop méchante, il vous reste la 401 voir même la 125 et elles ont toutes ce petit truc en plus côté look, cet écran TFT qui fera oublier l'ancien de la 401 qui ne m'avait pas du tout convaincu. Et franchement, la 401, c'était elle qui était prévue au début et avec les autres petites cylindrées prévues cette année, elle serait sans doute une fameuse concurrente.
