Tout commence en 2012, lorsque Mr Pierre-Yves Kursner et M. Laurent Hadorn, présents au GP de Barcelone, font connaissance avec M. Fred Corminboeuf et M. Dominique Aegerter. De ces rencontres va naître l'idée d'un repas de soutien pour le Team. Ainsi une équipe d'amis crée l'ATS (Amicale Avenir Talents Suisses) dont M. Olivier Kunz en est le président actuel.
L'ATS travaille d'arrache pied pour mener à bien l'organisation parfaite de cette magnifique soirée du 24 mai dernier, dédiée aux pilotes suisses et à leur team.
Ainsi, le Team Technomag CarXpert et ses deux pilotes M. Dominique Aegerter et M. Randy Kummenacher,
avec la parfaite complicité, entre autre, de M. Matthieu Juttens, journaliste sportif pour la RTS et de son collègue alémanique M. Claude Jaggi pour la SRF,
donnent une tonalité exceptionnelle à l'ambiance de cette soirée. Ces bien sympathiques personnes ont très vite ravi toute l'attention d'un public déjà enchanté à l'idée de participer à un tel événement.
De par leur caractère charismatique et jovial, Domi et Randy comblent leurs fans réunis pour cette soirée très réussie ! A refaire absolument !
C'est aussi l'occasion de rencontrer d'autres talents, liés de près au monde de la moto, en les personnes de M. Willy Richard, artiste peintre renommé
et M. Werner Haefliger auteur. De leur très fructueuse collaboration est née la "bible de la moto" telle qu'elle apparaît aujourd'hui. Ce guide, intitulé FIM MotoGP Results, dont est parue l'Edition 2013, relate très méticuleusement tous les résultats, du début de l'histoire de la moto jusqu'à nos jours, en 2012.
Un livre haut de gamme, tant par sa présentation que par son contenu, un livre que tout passionné de moto devrait posséder !
Pour Objectif Moto, M. Fred Corminboeuf, manager du Team Technomag CarXpert, et ses pilotes, Domi et Randy ont répondu à mes questions.
Voici donc en exclusivité ces interviews.
M. Corminboeuf, comment vivez-vous le direct des courses, sachant que vous êtes invité à les commenter par Mr. Matthieu Juttens de la RTS ?
Alors je dis cela sans aucun problème, dans le sens que d'une fois que la course est partie, on ne maîtrise plus rien. Cela veut dire que si je suis dans le box, je suis complètement focalisé car on y a plusieurs écrans, comme d'ailleurs dans la cabine de commentateur. Donc si je suis dans le box avec mon team, je suis focalisé uniquement sur mes pilotes. Ceci met beaucoup d'émotions, d'adrénaline et c'est relativement conséquent. Puis quand je suis avec Matthieu en cabine, je dois regarder un peu ce qui se passe en avant, en arrière, et un petit peu tout donc je ne dis pas que je j'oublie mes pilotes, loin de là, mais par contre cela me fait passer un petit peu plus vite la course. Donc je le vis très très bien et puis l'organisation est telle qu'entretemps j'ai du monde dans le box pour s'occuper de tout parce que voilà, quand le départ de la course est donné, les dés sont jetés on ne peut plus rien faire, on ne peut plus agir, il y a que le pilote qui peut faire quelque chose. Donc c'est facile de faire comme cela. Si c'était pendant les qualifications le samedi, je n'accepterai pas.
Quelles sont les qualités à avoir pour le rôle majeur que vous tenez auprès de vos pilotes ?
Déjà, je ne pense pas que ce soit un rôle auprès des pilotes mais c'est plutôt un rôle qui se joue auprès de l'équipe dont il faut qu'elle soit soudée, c'est-à-dire que ça passe d'en haut, du plus petit au plus important et tout le monde bosse à la même enseigne et puis je pense que c'est rassembleur, motivateur, c'est là deux choses peut-être très importantes pour l'équipe puis en y ajoutant un petit côté rigide et strict quand même derrière.
Parlez-moi aussi de l'ensemble de votre staff qui joue aussi un rôle majeur dans les succès de vos pilotes
Oui, effectivement, on revient un petit peu à la même question mais dans le sens que le groupe reste important que ce soit précédemment ou pas, le groupe reste important et puis il faut savoir qu'on est un groupe constitué de diverses nationalités dont des espagnols, des italiens, des français, des suisses aussi, donc la langue commune à l'intérieur du box est l'anglais. Puis c'est vrai que faire une alchimie, fait en sorte que si tout le monde s'entend bien, si le groupe, si les mécanos se sentent bien, les pilotes se sentent bien aussi. Si les pilotes se sentent bien ils peuvent faire beaucoup plus de choses sur la moto.
Racontez-moi une anecdote drôle vécue dans les paddocks
Au début, avec Dominique, je ne parlais pas allemand. Puis petit à petit j'ai commencé à parler l'allemand et il y avait beaucoup de mots que je disais faux comme par exemple, je disais « télévision » au lieu de dire « Fernsehen » en allemand. Un jour un responsable allemand qui était dans la mécanique me corrige. Puis je regarde Domi et lui dis : mais pourquoi ne m'as tu jamais corrigé ? Parce que je veux vraiment apprendre l'allemand ! La réponse de Domi : « moi je m'en fous, je comprenais ce que tu voulais dire donc cela ne servait à rien de te corriger ». Donc en résumé lui, voulait juste me comprendre mais en tout cas pas m'aider à apprendre l'allemand correctement... mais c'était drôle....
Que désirez-vous ajouter comme commentaire ?
Eh bien, que les fans continuent à nous suivre et puis j'espère que le spectacle procuré par Technomag CarXpert vous plaise ! Un grand Merci, c'est la classe !
Domi et Randy, quand et comment est née votre passion pour la moto ?
Domi : cette passion est née au sein de ma famille qui tient un garage autos et motos. J'ai donc débuté à la maison et ensuite continué avec du motocross 50cc3 et à 13 ans j'ai enchaîné avec le circuit et la vitesse sur une moto Derby 50cc3.
Randy : c'était en 1993 que j'ai commencé à rouler en pratiquant du Pocket Bike.
Quelles sont les étapes marquantes de vos parcours en compétition ?
Randy : pour moi c'est en 2007, avec une 3ème position au classement, en 125 cc3 à Barcelone.
Domi : pour moi c'est en 2011, à Valence, avec une 3ème place en Moto2.
Comment résumez-vous cette saison 2013 jusqu'à présent ?
Randy : le début de saison n'était pas aussi bien que je l'avais souhaité.
Mais les choses ont commencé à aller beaucoup mieux pour moi la semaine dernière au Mans. Après ce dernier résultat, 11ème au GP de France, la confiance revient pour la suite du programme des courses. Ceci est très positif pour moi.
Domi : je faisais un très bon départ cette saison en finissant la course trois fois de suite à la quatrième place et une fois huitième. J'ai pris la 4ème place du classement lors de ma dernière course au GP de France. Maintenant, avec le même nombre de points, je partage, ex-aequo avec le Finlandais Mika Kallio, le 3ème rang du championnat du monde. Oui, je suis vraiment très content et me réjouis beaucoup pour les autres courses à venir.
Malgré les conditions très complexes, comment a été vécu le GP de France le weekend dernier ?
Domi : je faisais un excellent départ mais j'ai aussi eu ma part d'émotions fortes sur cette piste grasse où le mot adhérence perdait toute sa signification. Cela a été un weekend difficile car il y avait toujours de la pluie et également pendant les qualifications où je finissais au 13ème rang. Ensuite, sur le développement de la course c'était bien pour moi car les conditions météorologiques étaient toujours identiques, avec un peu de pluie mais ensuite sur la fin de la course, j'étais 4ème et à 4 tours de la fin c'était le drapeau rouge à cause des pluies trop importantes.
Randy : pour ma part ça allait, cette course, je l'ai bien vécue car elle a été la meilleure pour moi depuis le début de ce championnat 2013. Cette fois-ci mes constants efforts ont payé, j'ai marqué mes premiers points !
Comment utilisez-vous au mieux votre temps réservé au Warm Up ?
Domi : c'est juste 20 minutes dans la matinée et parfois c'est utilisé pour ajuster des réglages du moteur mais c'est difficile parce que c'est le matin et la piste est encore froide. C'est aussi un moment où je me prépare pour avoir un bon feeling en prévision de la course et pour être bien avec ma moto et dans de bonnes conditions personnelles aussi.
Randy : J'essaie de me mettre dans le rythme de la course ou quelques fois aussi je parachève un peu les derniers changements de réglages de ma moto.
Parti favori, que pensez-vous du début de saison de Pol Espargaro en Moto2 ?
Domi : Tout le monde dit qu'il sera le futur Champion 2013. Mais bon, maintenant, il est derrière moi. Il est très rapide. Je pense que c'est délicat de déjà affirmer qu'il est le futur champion parce que parmi les 10 premiers pilotes du classement nous sommes tous très performants et rapides, avec des temps très proches les uns des autres. Dès lors, tout n'est pas encore joué d'avance ! Bien sûr qu'il peut y avoir encore de belles surprises !
Randy : pour ma part, il m'est difficile de parler d'un autre pilote.
Comment gérez-vous le stress en compétition ?
Domi : pour moi tout dépend de comment débute le weekend, le stress n'est pas toujours le même. Quand le weekend commence bien, le stress est moindre. Bon, ensuite le stress peut devenir variable selon si il y a une chute ou autre durant les essais et cela pourrait amener un peu plus de stress le dimanche pour la course.
Randy : C'est difficile, j'ai beaucoup de stress et parfois difficile pour moi de l'évacuer car en compétition, il y a aussi toute la pression du fait des sponsors auxquels il faut penser et ce n'est pas toujours facile de rester concentré sur la course. Les sponsors sont très importants pour la prochaine saison. Cela peut me créer des tensions intérieures auxquelles je dois impérativement faire face.
Comment vivez-vous l'ambiance des courses au niveau de la compétition ?
Domi : sur les courses l'ambiance est toujours bonne.
Randy : l'ambiance est spéciale parce qu'il y a beaucoup de fans. Je pense particulièrement aux circuits espagnols et à celui de Sachsenring en Allemagne. C'est vraiment particulier comme ambiance là-bas.
Vous êtes Bernois, tout comme Thomas Lüthi, quelle entente avez-vous entre les trois pilotes Suisse de Moto2 ?
Domi : Avec Lüthi je suis copain et nous sommes en bon contact et avec Randy le contact est meilleur car tous les weekends nous sommes ensemble sur les circuits, mais sur la piste, nous sommes tous concurrents entre tous les pilotes.
Randy : C'est bien qu'il y a trois pilotes suisses malgré le fait qu'il n'y a pas de piste en Suisse. Avec Lüthi, on se connait depuis fort longtemps car on courait déjà ensemble en Pocket Bike.
Que pensez-vous l'un de l'autre ?
Domi : c'est délicat d'en parler mais c'est un nouveau copain pour moi et j'aime travailler avec lui. On fait du bon travail ensemble.
Randy : Domi est un très bon co-équipier et j'aime aussi beaucoup travailler avec lui.
Que pensez-vous du fait de la présence d'une femme comme Elena Rossel en Moto2 ?
Domi : c'est une bonne pilote, la meilleure femme pilote au monde mais elle n'est, à mon avis, pas assez rapide pour faire des points en Moto2. C'est difficile pour une fille de marquer des points contre tous les garçons de ce niveau de la compétition.
Personnellement je n'ai pas de contact avec elle.
Quelles sont les qualités particulières qui vous paraissent être les plus importantes chez votre co-équipier ?
Randy : le fait que tous les deux nous sommes rapides nous permet de partager le data et comparer toutes les informations. Ceci est mieux pour notre travail car ces informations partagées permettent d'optimiser plus facilement les réglages de nos motos.
Quels sont vos conseils de pilotes professionnels pour vos fans pilotes amateurs ?
Domi : Ne pas perdre le contrôle de sa machine, dans tous les sens du terme, soit en parlant de vitesse ou de maîtrise.
Randy : Ne jamais abandonner.
Quels sont vos objectifs à court et à long terme ?
Domi : Cette année, c'est le top 5 sur la fin de saison. Ensuite l'an prochain ce sera encore une année de Moto2 et puis ensuite ce sera de réaliser mon rêve de rouler en Moto GP !
Randy : Etre au top en Moto2 et ensuite de rouler en Moto GP est l'objectif de tout le monde ici.
Quel message adressez-vous aux internautes fans d'Objectif Moto ?
Domi : Mon message se situe au niveau de la sécurité des motards. Ne roulez pas vite sur les routes, utilisez les circuits pour cela ! Les routes ne sont pas compatibles avec la vitesse car trop dangereuses.
Racontez-moi une anecdote vécue dans les paddocks
Randy: C'est toujours drôle quand Valentino Rossi traverse un paddock car tout le monde le suit comme des moutons et puis si, au même moment, c'est Casey Stoner, ou n'importe qui d'autres, qui traverse le paddock, personne n'est là ! Tout le monde suit Rossi tandis que les autres peuvent traverser sans problème ! Le public est fan de Valentino Rossi, un point c'est tout !
Rendez-vous au circuit de Mugello en Italie le 2 juin prochain !