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Aprilia Tuareg 660 : la transalpine revient en force.

Aprilia Tuareg 660 : la transalpine revient en force.

Une histoire

Aprilia et le tout-terrain, c’est une histoire qui remonte aux années 70 avec la Scarabéo. La marque italienne cultive son âme tout-terrain, remportant des succès en compétition de motocross et de trial et se fait une réputation sur le marché. Au milieu des années 80, Aprilia conçoit une moto destinée à devenir une légende, lui donnant un nom si évocateur qu’il définit en un seul mot sa mission et son destin : Tuareg. En 1989, c’est la première participation audacieuse de l’Écurie Aprilia au légendaire Paris-Dakar. Personne à Noale n’a oublié ce rêve ni l’expérience acquise dans le développement de la mythique dynastie Tuareg. En 2022, Aprilia poursuit l’aventure avec la nouvelle Tuareg 660.

Le design à l'italienne

Qu’on aime ou pas, il faut reconnaître que les italiens sont passés maîtres dans le domaine du design mécanique. Ils le démontrent à nouveau avec cette nouvelle Tuareg aux lignes fluides et originales. Son ADN TT est indéniable : une fourche interminable au débattement de 240 mm, une roue avant de 21 pouces à rayons, une réservoir étroit et haut perché afin de laisser tout l’espace nécessaire à la selle qui occupe pratiquement toute la longueur de la moto, un échappement haut, un petit pare-brise non réglable qui abrite un compteur TFT de 5 pouces surmonté d’un capot pare-soleil et d’une barre de fixation pour GPS, un bicylindre bien lové dans son cadre tubulaire et protégé comme il se doit par un sabot et un pare-chute, un phare LED à la forme originale qui présente une signature lumineuse qui ne l’est pas moins. Le grand radiateur est protégé par un carénage doubles parois qui s’imbrique dans le réservoir. La poupe de type est  réduite à sa plus simple expression et se termine par un feu rouge original bien intégré à l’ensemble. Pour ceux que cet « accessoire » hérisse, pas de bec de canard chez l’italienne ! En résumé, la Tuareg dénote positivement par rapport à ses concurrentes en faisant preuve d’une originalité esthétique qui ne laisse personne indifférent.

Un concurrent redoutable

L’italienne chasse sur les terres de trails de moyenne cylindrée tels que la Yamaha Ténéré et la KTM . Contrairement à la première citée qui s’est volontairement débarrassée de toutes les aides électroniques afin de s’alléger au maximum et de revenir à l’essentiel du pilotage, la Tuareg est richement dotée en la matière : un quick shifter, quatre modes de pilotage dont un dédié au off-road et un personnalisable, le système APRC pourvu de l'antipatinage, du régulateur de vitesse, de l'Engine map et de l'Engine brake ; le tout accessible depuis l'écran TFT de 5 pouces haute visibilité.

Aprilia Tuareg 660 : la transalpine revient en force.
Une moto très agile et dynamique sur route

Bon sang ne saurait mentir

Emprunté aux modèles sportifs RS et Tuono, le bicylindre parallèle vers l'avant développe 80 ch et 70 Nm de couple maximal. Il a été adapté pour le TT grâce et une augmentation de la courbe de couple à bas et moyen régimes . Le nouveau carter d'huile permet d'obtenir une garde au sol de plus de 240 mm et une hauteur de la selle inférieure à 860 mm, une bonne nouvelle pour les petits gabarits ! Les rapports de boîte ont été modifiés afin de fournir davantage de puissance à bas régime. Afin d’être plus rigide, le cadre tubulaire en acier a été couplé à des brides en aluminium et raccordé au moteur en 6 points. L'empattement est légèrement supérieur à 1.500 mm et la répartition des poids et la centralisation des masses a été rigoureusement étudiée.

Comme il se doit pour une moto de cette catégorie, les suspensions et également fait l’objet d’une attention particulière : une fourche de 43 mm de diamètre et amortisseur Kayaba avec des tringleries progressives. Leur débattement de 240 mm de course permet d’assurer en toute circonstance.

Modes de conduite adaptés

L’italienne propose quatre modes de conduite qui modifient significativement la réponse de l’accélérateur. Le mode « Urban », plus souple et le mode « Explorer », plus agressif pour la route, le mode Off-road et un mode personnalisable.

En mode route, la position est confortable. Le guidon n’est pas trop large, les jambes sont davantage pliées que sur un trail de la catégorie supérieure mais rien de dérangeant, même pour mon 1,85m. Malgré son allure spartiate, la selle est relativement confortable et permet d’envisager le voyage en solo et en duo.

Aprilia Tuareg 660 : la transalpine revient en force.
La position de conduite en off-road est idéale

Polyvalence et facilité

Le quick-shifter est un modèle de souplesse. Aucun à-coup, aucune réticence que ce soit en montée ou en descente. Les 204 kg de la Tuareg font merveille sur les petites routes de campagne. Souple, maniable, agile dans les tournants, c’est un réel plaisir. Les 80 chevaux sont amplement suffisants pour se faire plaisir. Docile en-dessous de 4.000 tours, elle se révèle nettement plus agressive dans les régimes supérieurs. L’héritage de ses sœurs sportives est bien présent et c’est un réel plaisir. Le son de l'échappement est adapté au régime moteur. Relativement discret à bas régime, il produit un son type enduro. Dans la partie supérieur du compte-tours, il adopte une tonalité nettement plus sportive qui n'est pas sans rappeler ses soeurs sportives. Le freinage signé Brembo est sans reproche grâce aux disques de 300 mm à l’avant et 260 mm à l’arrière, le tout contrôlé par l’Aprilia Engine Break (AEB) qui gère le freinage lors de la coupure des gaz. Pour les voyageurs, il est possible de l’équiper d’une bagagerie complète et d’autres accessoires comme une selle confort par exemple. Le régulateur de vitesse permet d’envisager les sorties sur autoroute où la bulle assurera une protection minimum mais correcte. Par temps chaud, on regrettera la remontée de chaleur du moteur qui, à la longue, est relativement incommodante au niveau du siège.

Côté consommation, elle se contente d’un 4,5 l à 5 l, voire 6 l en TT. Avec les 18 l du réservoir, cela permet une autonomie tout à fait respectable de 400 à 450 km.

L'ADN Tuareg

Mais c’est évidemment hors asphalte qu’elle révèle son ADN. La position debout est parfaite. Le guidon est placé idéalement et l’étroit réservoir permet de contrôler la moto très facilement. Le quick-shifter est un plaisir et les suspensions assurent en toutes circonstances moyennant un réglage approprié. Un fois leur pression adaptée, les Pirelli Scorpion se montrent à la hauteur. Comme il se doit pour une moto TT, les caoutchoucs des pédales sont amovibles et le sélecteur est mobile. Par contre, ce n’est pas le cas pour la pédale de frein. La protection du moteur et du radiateur sont excellentes. Quant à la bulle non réglable, il met le grand écran TFT et le pilote à l’abri des projections. Par contre, le pare-chute paraît un peu juste pour préserver toutes les parties saillantes du réservoir en cas de problème.

En mode « Offroad », le contrôle de la traction et le frein moteur sont fortement diminués, et l’ABS arrière est désactivé. Il existe également une option permettant de désactiver l’ABS à l’avant, ainsi qu’un mode « Individuel » qui vous permet de régler toute l’électronique (contrôle de la traction, frein moteur, ABS, réponse de l’accélérateur) en fonction de vos besoins. Ajoutez à cela les suspensions Kayaba avant et arrière entièrement réglables, des commandes au pied personnalisables, et vous comprendrez que vous avez tout ce qu’il faut pour réussir le trail de vos rêves.

Aprilia Tuareg 660 : la transalpine revient en force.
La Tuareg est dans son élément

La Tuareg se pare des livrées Acid Gold (notre essai), Martian Red (rouge et noire) et Indaco Tagelmust (bleu et blanc). Son prix de base de 11.999 €. En version touring configurée par mes soins sur le site ; soit avec la bagagerie complète, une selle confort, une béquille centrale non prévue de série et un kit ordinateur de bord, il faut compter un bon 16.000 €. C’est plus qu’une Yamaha Ténéré, sa rivale directe, mais cette dernière est moins richement dotée au niveau électronique puisqu’elle se contente d’un ABS déconnectable.

Conclusion

En conclusion, la Tuareg est une moto facile, équilibrée, polyvalente, très agréable à piloter sur la route et encore plus en-dehors. Son design signé Piaggio ne laisse personne indifférent et séduit grâce à son originalité et la fluidité de ses lignes. Même si elles ne sont pas toujours indispensables, les aides électroniques sont appréciées, surtout par les apprentis baroudeurs. Proposée également en version A2, elle se présente comme une alternative intéressante pour les débutants. Son prix situé dans la moyenne de la gamme est attractif vu la technologie embarquée. On regrettera les remontées de chaleur lorsque le thermomètre dépasse 25°C et le fait que la béquille centrale est proposée en option.

Aprilia Tuareg 660 : la transalpine revient en force.

Les +

  • Design original à l'italienne
  • Agrément moteur sur route et en-dehors
  • Poids
  • Polyvalence
  • Quick-shifter

Les -

  • Remontée de chaleur par temps chaud
  • Béquille centrale en option
  • Pédale de frein non mobile

Caractéristiques techniques

https://www.objectif-moto.com/wp-content/uploads/2022/08/Tuareg-660-Tuareg-660-1.pdf

https://www.aprilia.com/be_FR/models/tuareg-660/

Dominique
Enseignant tombé dans le monde de la moto très jeune

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