Il était une fois un petit essayeur qui voulait tâter de la nouvelle GS 850 mais celle-ci n’avait pas encore rejoint nos contrées. Fort dépourvu, BMW Belgique lui trouva une solution avec l’essai d’une F750GS.
- Comment ? Une petite GS version économique ? Bof….
Inculte que j’étais avant de tester cette moto et vous le verrez au final, j’ai bien fait de la prendre à l’essai pendant une semaine.
Pas de doute, on est bien dans la famille GS, il suffit de la regarder pour se rendre compte qu’elles sont bien sœurs, un peu haute sur pattes, le fameux bec de canard à l’avant, une petite bulle (plutôt un saute-vent), un feu avant LED à la signature visuelle plutôt sympa, une double selle qui semble généreuse, un silencieux placé haut et petit porte paquet à l’arrière. A bien y regarder, on pourrait même dire que visuellement, la seule différence avec la 850 se situe au niveau des jantes : à bâtons sur la 750 et à rayons sur l’autre.
Côté look donc, elle est loin de faire petite ou machine au rabais sauf si vraiment vous envisager le off-road. Allons, ne vous cachez pas, vous ne seriez pas le seul à aimer un trail pour rouler uniquement sur route, je les apprécie aussi pour ça. J’avoue que j’ai quand-même cherché dans les options si on ne pouvait pas lui ajouter les roues à rayons mais ce n’est pas prévu, sur le site en tout cas.
En plus, notre moto d’essai bénéficie de quelques accessoires supplémentaires comme ce superbe écran TFT 6.5 pouces avec le pack connectivity qui vous permet de connecter la moto à votre smartphone et votre intercom pour la navigation mais aussi pour l’utilisation du téléphone avec vos contacts ou encore d’écouter la musique qui y est stockée. C’est beau, c’est moderne et puis surtout, il est bien lisible en plein soleil comme sous la pluie. Avec la molette à la main gauche, on peut facilement naviguer dans les menus et tout régler.
Et si vous optez pour le kit GPS, vous pourrez aussi piloter le GPS via la commande de la moto bien qu’il faut avouer que si vous avez l’option connectivity et votre GSM, il y a fort à parier que vous n’ajouterez pas un GPS sauf si vraiment vous l’utiliser beaucoup et souvent, au moins, il ne sera pas à plat après une balade avec le support alimenté. Autre option qui pourrait bien devenir obligatoire sur toutes les motos dans un avenir plus ou moins proche, le bouton SOS à n’actionner qu’en cas de gros problème.
Il est temps de l’enfourcher et aller voir ce que ça donne. BMW a pensé à ses utilisateurs avec pas moins de 4 selles pour cette GS 750 : haute (830 mm), surbaissée (770 mm), confort ou rallye et si c’est encore trop haut, BMW peut encore t’abaisser la moto. Pas beau ça ?
Clé en poche (avec l’option keylessride), on démarre la moto, le grand écran s’allume et on n’a plus qu’à paramétrer quelques points avant de partir. En effet, vous avez de série le choix des modes de conduites pluie ou route de série et avec un pack, vous avez aussi les modes dynamic et enduro (bien qu’avec ces roues, j’hésiterais). Autre option, l’ESA permet aussi de régler les suspensions entre road et dynamique et en fonction de la charge sur la moto. Plus besoin de chipoter ou chercher une molette et on peut adapter la moto rapidement en fonction de ses besoins.
Le twin démarre dans une sonorité peu envahissante mais agréable à nos oreilles. Ce bicylindre apporte peut-être la différence la plus importante avec sa sœur 850. Certes ils ont le même nombre de cylindre et la même cylindrée (pourquoi 750 alors ? aucune idée), mais la puissance est plus modeste sur la « petite » avec 77 cv à 7500 tr/min et un couple de 83 Nm à 6000 tr alors que la GS850 propose 95 cv à 8250 tr et un couple plus important aussi de 92 Nm à 6250 tr/min.
Suffisant pour ne pas être vexé ? C’est justement ce qu’on va vous partager dans cet essai et du coup, on lui a fait subir tout ce qu’on peut attendre de ces motos : des trajets autoroutiers, des petites routes et même une escapade par la Molignée (que vous retrouverez en partie dans la vidéo).
La GS750 n’est pas vraiment une moto légère avec ses 224 kg avec le plein, vous trouverez bien plus léger mais honnêtement, ça ne se ressent pas vraiment. Elle n’a pas la prétention d’aller chasser de la sportive ou du roadster. Par contre, pour le trajet quotidien mixant campagne et voies rapides, elle se montre tout à fait à la hauteur. Le mode route pour les parties ennuyeuses et Dynamic pour s’amuser un peu, elle enquille les kilomètres sans broncher. La protection du saute-vent est surprenante, on en voudrait plus bien entendu mais on s’attendait à bien pire et on est plutôt content de ne pas prendre tout le vent en roulant. Malgré tout, les roule-toujours investiront sans doute dans une bulle plus grande.
Si l’arsouille n’est pas sa priorité, vous ne devriez pas trop regretter cette différence de puissance. Alors oui, on sent bien qu’on n’a pas 100 cv à la main droite mais il y a de quoi s’amuser. Avec ici en prime, le shifter, le vaillant bicylindre se montre vif et pétillant, filant la banane dans les petits virolos. On passe d’un rapport à l’autre sans ralentir et on profite de l’équilibre de la moto, aidé en plus par le contrôle de stabilité (ASC) qui n’est pas intrusif mais veille au cas où. Et c’est justement dans cette région de Maredsous que m’est venue cette réflexion profonde : j’y étais quelques semaines avant avec 200 cv sous la selle et à bien y réfléchir (je vous ai dit, profonde la réflexion), je me suis sans doute plus amusé avec cette F750 GS. Plus facile, très maniable avec son grand guidon, suffisamment confortable même si pour une selle confort, on a connu plus moelleux.
Et pour garder le sourire, la consommation est plus que raisonnable avec un 4.3 litres aux cent mesuré lors de l’essai. Avec un réservoir de 15 litres, ça vous permet de belles étapes.
Alors 77 cv, c’est assez ? Oui, je le pense mais beaucoup d’entre vous me contrediront sans doute. Honnêtement, si vous n’avez aucune envie de transformer chaque sortie en course au chrono, la 750 GS vous permet de tout faire. Une vitesse max approchant les 190 km/h… ça devrait suffire sur route. On pourrait même trouver regrettable que le contrôle de traction soit en option. Pour celles et ceux qui roulent aussi en hiver, c’est un plus indéniable même avec moins de 80 cv.
Les suspensions ESA en mode dynamique apportent juste assez de rigueur pour en profiter sans se faire peur et une fois votre envie de mettre les gaz s’estompe, on repasse en mode route pour plus de confort.
Le freinage ne sera pas non plus un point critique sur cette moto : deux disques de 305 mm avec des étriers double piston à l’avant et un 265 mm derrière. Le tout sous la surveillance de l’ABS et on obtient un système largement à la hauteur des prestations de la machine.
On ne vous en a pas parlé avant mais elle est aussi disponible en version A2 et avec la qualité de sa partie cycle, elle en devient une alternative intéressante. Plus lourde qu’une petite MT, c’est vrai mais l’usage en sera complètement différent et le confort au quotidien aussi.
Parfois ce sont des motos d’exceptions qu’on a difficile à rendre après un essai et pourtant, cette F70GS s’est vite montrée attachante. Au quotidien, sous le soleil et la pluie puisque nous avons eu les deux, en balade du week-end, je n’ai pas trouvé grand-chose à lui reprocher. Au contraire, je me disais de plus en plus qu’elle pourrait être la compagne idéale pour rouler tous les jours.
Bon, il faut configurer sa moto et là, c’est peut-être plus compliqué parce que certaines options comprises dans les packs ne sont pas forcément utiles. Le shifter par exemple qui certes fonctionne bien, on pourrait s’en passer, le keyless aussi (bien que pratique) mais le RDC (contrôle de pressions des pneus), ça serait dommage.
Un peu le même constat pour le contrôle de traction pas en série et le mode de conduite dynamique aussi mis en option et du coup, il faudra allonger la note pour avoir ce que vous souhaitez comme option. Le pack Connectivity apporte un vrai plus au confort quotidien, tout comme l’ESA.
Partant d’un prix de base de 9.990 €, la F750 GS parait bien abordable. Quand on lui rajoute quelques options ou packs, ça grimpe.
Le pack confort (930 €) par exemple avec le RDC mais aussi la béquille centrale (je ne comprendrai jamais pourquoi ça reste chez certains une option), les poignées chauffantes, le keyless.
Le Dynamic (905 €) qui ajoute les modes de conduite du même nom et enduro, le contrôle de traction et l’abs pro qui tiennent comptent tous deux de l’inclinaison de la moto pour améliorer le contrôle en gérant l’accélération ou le freinage même en courbe. Il inclut également le shifter.
Il y a aussi le pack light (355 €) pour bénéficier du full led à l’avant et des clignotants blancs.
Mais pour l’ESA il faut aussi le pack touring (930 €) avec en prime le régulateur de vitesse, le porte bagage avec supports pour les valises.
Si vous ajoutez tous les packs, la note grimpe à 12.855 €. Impossible d’y rajouter les protèges-mains, il faut choisir la version exclusive pour ça.
Mais à cela, vous devez encore ajouter 655 € pour l’option Connectivity, 335 € pour le système d’appel d’urgence et 110 € pour une selle confort… soit une moto à 13.955 €.
Oui ça pique. On a poussé le vice à refaire le calcul avec les options qu’on trouvait vraiment nécessaire et en se faisant plaisir avec le pack Connectivity et son écran TFT. Avec les poignées chauffantes, la béquille centrale, le porte bagages et valises, l’ESA, le RDC, le DTC, les modes de conduite et abs pro (indissociables) et la selle confort, la note descend à 12.500 €.
Avec une GS850 qui commence à 12.450 € sans option, on peut comprendre que le choix ne soit pas simple. Les packs et options étant sensiblement les mêmes et au même tarif, la note de la GS850 quasi full option comme la F750 GS ci-dessus grimpe à 16.415 €.
Mais si vous trouvez le budget trop élevé et c’est bien dommage tant elle a des qualités cette GS 750, peut-être serez-vous intéressé par le programme 3asy Ride de BMW qui vous permet de rouler avec cette moto pour 110 €/mois , après un acompte de +/- 1920 € et une durée de 4 ans au bout desquels une dernière mensualité de 3.845 € vous sera demandée (à moins de repartir sur une autre moto). Vous pouvez aussi opter pour 24 ou 36 mois et ainsi changer plus souvent de moto, moyennant une mensualité plus élevée.
Attention, ce calcul ne vaut que pour la moto de base hors options, il faudra vous rendre chez un concessionnaire pour avec le détail avec la moto de vos rêves. Au moins, la formule existe et permettra sans doute à certains de rouler sans forcément se ruiner. Le seul hic de la formule, la limitation des kilomètres à 20.000 kms pour les 4 ans, soit 5.000 kms par an… Je ne sais pas vous mais 5000 kms par an… ça risque d’être peu, vraiment peu même si dans mon cas très particulier, ils sont souvent faits sur d’autres motos que la mienne.
Enfin, je voulais néanmoins vous partager cette possibilité offerte par BMW et si ça vous intéresse, passez donc demander toutes les informations chez votre garagiste. Il saura mieux que nous vous expliquer tout ça et vous mettre un chiffre sur votre future moto. D’autres modèles sont bien entendu disponibles avec le même financement.
En tout cas, le pauvre petit essayeur du début de notre histoire ne regrette pas d’avoir passé sa semaine au guidon de la moto. Je dirais même mieux, il regrette de ne pas l’avoir fait plus tôt.