Pour 2017, BMW met la petite F800Gt aux normes euro4. Les nouvelles normes d’émission ont ici pour effet d’adopter une nouvelle cartographie moteur, un nouveau silencieux d’échappement et au passage, la f800GT se dote d’un accélérateur Ride-By-wire et de modes de conduite. Extérieurement, la finition fait un bond en avant aussi et positionne la F800GT comme une petite routière haut de gamme.
Pour sa semaine en notre compagnie, un road trip en Hollande et ses terres zélandaises en duo servit de juge de paix. Qu’en est-il exactement ? Est-il possible de bien voyager sur une « petite » 800cm³ ? La réponse vous est apportée dans les paragraphes suivants, stay tuned…
Lors de cet essai, on retrouve avec plaisir ce bicylindre de 798 cm³, développant la puissance de 90 cv à 8000T/Min et un couple de 86Nm à 5800T/Min. BMW a su, via ce moteur, prouver que moins de 100Cv suffisent amplement pour se faire plaisir sur la F800R, à tailler la route par tous les chemins sur les F800GS et ici sur la F800GT, la possibilité de voyage au long cours. Ce moteur bicylindre parallèle calé à 360° possède une bielle d’équilibrage tournant à l’opposé des 2 autres, ce qui permet de limiter ( et non pas de supprimer) les vibrations parasites dont sont coutumiers les bicylindres. Ce vaillant bloc à 8 soupapes se comporte mieux que pourrait ne le laisser croire sa fiche technique. Il manque un peu de couple lors de dépassements en duo chargé mais pour le reste, il se comporte très agréablement et avec une musique délicieuse pour les oreilles du pilote.
Le silencieux Akrapovic Racing dont est équipé notre moto d’essai renforce encore ce grognement sans gêner les oreilles de vos voisins. Les Broap Broap donnent le sourire. BMW s’encanaille et on ne s’en plaindra pas, que du contraire.
Le look est aussi retravaillé sur cette F800GT. La finition est au-dessus de tout soupçon, la qualité des matériaux utilisés par la firme Bavaroise garantira une tenue dans le temps au propriétaire de cette moto. Le design est dynamique et les lignes sont tendues, elles donnent une impression de mouvement même à l’arrêt. Cette couleur, un bleu satiné, apporte une touche de modernité à l’ensemble et malgré nos craintes, se nettoie sans aucun souci.
Pour le châssis, BMW sait y faire et la F800GT se trouve pourvue du cadre treillis équipant avec succès ses sœurs. L’ESA cher à BMW fait son apparition en option pour l’arrière avec 3 réglages : sport, normal, confort. L’avant reste équipé d’une fourche de 43mm non réglable. Les remarques faites lors de l’essai de la F800GS restent ici tout autant d’application : seul le mode normal apporte de l’homogénéité à la F800GT.
Le mode sport durcit l’arrière et l’avant, du coup, se trouve être trop souple et le contraire se produit en mode confort. Dommage mais dans la catégorie où se place la F800GT, c’est un plus d’avoir l’ESA.
Le monobras est rallongé de 50mm pour renforcer la stabilité et elle en devient moins joueuse que sa sœur la F800R. Par contre, lors de cette virée avec passager et bagages, cette stabilité fut impériale sur les types de routes rencontrées. Un régal d’enfiler les courbes en duo l’esprit dégagé et la poignée de gaz tournée dans le bon sens.
Les freins sont un domaine dans lequel BMW ne souffre pas de soucis et ici, les étriers à 4 pistons pincent 2 disques de 320mm pour l’avant et l’étrier arrière 2 pistons mord une galette de 265mm. Tout ce petit monde travaille sous la bienveillante surveillance de l’ABS à 2 canaux et avec l’aide d’un capteur de pression offrant plus de précision. La poignée de frein peut sembler molle à la prise de frein mais le freinage est conséquent et les distances d’arrêt courtes. Un optionnel système de contrôle de traction ASC viendra apporter son savoir-faire pour assurer le bon guidage de l’équipage.
L’ergonomie n’est pas loin du sans faute. Le triangle guidon-selle-repose pieds permet une position détendue, légèrement vers l’avant pour offrir un bon contrôle et permettre d’abattre de longues distances en confort.
La selle participe aussi à votre confort et notre passagère ne s’en est pas plainte du tout malgré les distances journalières abattues.
Elle peut se commander en différentes hauteurs et chacun, du plus petit au plus grand, posera ses pieds au sol. Les repose-pieds sont recouverts de caoutchouc absorbant les vibrations, dommage que le guidon ne parvienne pas à les filtrer totalement. Les plus gênantes sont celles arrivant vers 4500T/Min, soit à la vitesse autorisée sur autoroute. Un engourdissement de la main droite est apparu lors d’un roulage à ce rythme sur plus de 100km. A voir avec d’autres gants.
Pour le reste, un tableau de bord/ ordinateur complet et lisible apporte au pilote toutes les informations nécessaires lors de la conduite et l’ergonomie des commandes autorisera de les manipuler instinctivement sans quitter la route des yeux. Le fonctionnement des menus est intuitif et ne nécessite pas une longue soirée de lecture pour comprendre leur fonctionnement.
Les rétroviseurs placés sur leurs antennes sur la tête de fourche offrent une rétrovision fort étonnante, ce qui est un facteur important pour la sécurité. Bravo à BMW pour ce point.
La consommation de ce moteur est limitée. Un bon 4.7L/100km a été constaté lors de notre Road trip. Pour avoir roulé constamment en duo et chargé et de façon dynamique, les étapes de 300km avant de faire le plein sont possibles ; bien souvent, un ajout de 11 ou 12 litres suffisait à repartir vers l’aventure. Au prix du précieux carburant, c’est encore un bon point pour cette F800GT.
Alors, tenons-nous là la parfaite petite GT ? Il s’en faut de peu effectivement. Certains points négatifs ou d’attention sont présents. Commençons par certaines options qui font cheap vu le tarif proposé : la béquille centrale, les poignées chauffantes devraient être d’origine sur une GT digne de ce nom.
Le prix de la bagagerie peut aussi faire mal surtout que le top case n’est pas des plus grands ( capacité 1 casque) et les valises pas des plus pratiques, la faute au silencieux remontant haut sur le côté gauche. Le tarif de 11.000 € grimpe vite vers un bon 13.000€ si l’on rajoute de quoi voyager au guidon de cette super petite moto. C’est encore très loin du prix de la R1200RT mais assez semblable au prix de ses 2 concurrentes, la Triumph Sprint 1050 et la Honda VFR800. Ces machines offrent un surplus de puissance et un équipement assez semblable, ce qui nuit fortement à la F800GT. C’est dommage car cette moto mérite d’être découverte, sa courroie réclame peu d’entretien, sa faible consommation ne grèvera pas votre budget, sa qualité de fabrication garantira une bonne tenue dans le temps et son châssis offre une sacrée dose de fun sur les routes sinueuses tout en restant raisonnable. Avec un prix adapté et un coup de pouce du service marketing Bavarois, il est à parier qu’on verrait beaucoup plus de cette F800Gt dans nos rues et sur nos routes, elle le mérite amplement.
Lolobadboy