Aussi loin que notre mémoire nous le permet, il y a toujours eu des roadsters au catalogue de la firme Bavaroise. Le roadster est l’apologie de la moto simple, bonne à tout faire. Un moteur, deux roues, un réservoir, un guidon et une selle et hop, roule ma poule ! Avec les décennies et surtout parce que BMW en fait toujours plus, la gamme R est devenue fournie au sein du catalogue en passant de la G310R à la R1250R via la F900R sans oublier la sulfureuse S1000R. Dans le cas qui nous réunit ici, il s’agit de la fameuse R1250R.
Le look n’a pas évolué depuis le passage au bloc 1250, les lignes se sont tendues avec les années, quittant le mode rondouillard et consensuel de la R1150R. La R1250R respire la puissance, le dynamisme. Les courbes sont remplacées par des lignes tendues et les mélanges de couleurs, de matériaux rendent l’ensemble moderne avec une touche de sportivité et de classe.
Les finitions évoluent et dans notre cas, c’est la Triple Black qui nous fut livrée en essai. La teinte Black Storm Metallic assorti au cadre gris Agate et les étriers de freins dorés en plus des écopes de radiateur et du sabot moteur en acier inoxydable valorisent cette R1250R. En tournant autour, il est difficile de trouver un angle qui gâche le design. Cette R1250R est très belle. Reconnaissons cependant que notre modèle d’enfant gâté était doté de toute la panoplie de l’option 719 au niveau des pièces en Aluminium Billet fraisées.
Les rétines en prennent plein la vue, l’ensemble respire le luxe, la qualité. Celui qui respire moins alors, c’est votre comptable Mais nous reprendrons le douloureux point budget plus loin.
Le bloc moteur qui équipe cette R1250R est le désormais bien connu 1250LC. Il développe la confortable puissance de 136cv à 7750T/min et offre un couple de 143Nm à 6250T/Min. Puissance suffisante et agrément de conduite sont au rendez-vous. Grâce au système ShiftCam, les reprises se montrent vigoureuses au besoin et le Boxer peut se montrer très joueur tout autant que tranquille randonneur. Cette déclinaison 1250 de ce moteur est vraiment très agréable et aboutie. Il est installé dans toute la gamme R1250, de la R à la GS en passant par la RT. Sur cette moto dépouillée d’artifices de carrosserie, il est totalement à sa place.
Le châssis de cette version R1250R ne comprend pas le fameux Telelever maison et se trouve doté d’une fourche inversée de 45mm apporte un débattement de 140mm et l’amortisseur arrière sur le monobras Paralever aussi. Les suspensions sont dotées de l’ESA cher à la marque Bavaroise. En option, la version ESA Dynamic peut se charger de votre confort de roulage.
Les freins et trains roulants sont les classiques étriers radiaux à 4 pistons mordant des disques de 320mm devant, assortis d’un étrier deux pistions et un disque de 276mm derrière. L’ABS est le BMW integral ABS Pro et avec le Dynamic Brake Control, il intervient en virage. Si vous prenez l’option mode PRO, il intervient sur l’accélérateur en empêchant son activation, interdisant de freiner en même temps qu’on accélère et le couple moteur est aussi réduit pendant les phases de freinage. Nous avons effectué des test de freinage assez sauvages, il faut l’avouer et jamais, une des deux roues ne s’est bloquée malgré la prise de frein violente à des vitesses inavouables. S’il y a bien une option à recommander, c’est celle-là.
Pour gérer la cavalerie, différents modes de conduite sont possibles dont un nouveau sur ce millésime 2023, le mode ECO. Ce mode permet la meilleure gestion de la consommation en jouant sur plusieurs paramètres. Au prix actuel de l’essence, ce mode est un plus pour les gros rouleurs. Un indicateur au sein de l’écran Tft indique son état et son utilisation. Les autres modes moteurs sont classiques Road, Rain, Dynamic et Dynamic si l’option PRO a été choisie. Trop d’informations tue l’information et il est parfois difficile de ressentir une différence entre certains modes. Mais ils ont le mérite d’exister et de vous assister au mieux, reconnaissons-le.
Pour le look, le feu avant est un full Led et en option, encore une, il est possible de l’obtenir dans une version avec éclairage de virage adaptatif. Autant sur la RT, nous l’avions vu, autant sur la R, cela ne nous a pas sauté aux yeux. L’éclairage est de toute façon très bon même dans sa version de base. Les clignoteurs bénéficient aussi d’un nouveau design, les anciens dataient depuis plus d’une décennie déjà. Un vent de fraîcheur souffle sur la gamme BMW R.
Pour communiquer au pilote les nombreuses informations, BMW fait confiance à sa dalle Tft couleur. Le mode Sport fait son apparition avec son design spécifique et ses couleurs sport BMW. Joli mais plus nécessaire sur une S1000R que sur R1250R. La navigation dans les différents menus et entre les écrans se fait par un bouton et par le contrôler au commodo gauche, rien de nouveau. On s’y habitue très vite et en roulant, on accède aux informations très simplement. Le menu réglages n’est accessible qu’à l’arrêt.
L’appel d’urgence de BMW est aussi disponible sur cette version comme sur les autres modèles.
Une prise USB se cache derrière le cylindre gauche. Le câble de votre smartphone fixé au guidon en partira et niveau intégration, il y a mieux. Une Prise USB au guidon ou sur le côté de l’écran Tft aurait été bien mieux pour l’ergonomie.
Pour le confort, les selles pilote et passager sont chauffantes, en option bien entendu. Les poignées chauffantes et la selle pilote se commandent via un menu dans l’écran Tft et la selle passager par le classique bouton à deux positions de chauffe sur le côté gauche de la selle passager.
Pour le pilote, le réglage via le menu prend plus de temps que via l’ancien bouton au guidon et la question de savoir si 5 positions de chauffage pour la selle pilote sont nécessaires peut se poser.
Cette R1250R est disponible de base en ICE GREY uni avec le cadre noir. Sobre et classieux, ce coloris n’est pas facturé en option. Le style Sport, facturé 500€, apporte la carrosserie en Racing Blue, un cadre blanc et des étriers dorés. Le guidon sport est noir, le sabot moteur est bleu et nouveauté, la selle est monoplace. Le capot de selle affine la ligne et apporte sa touche de sportivité à l’ensemble. Une selle passager et des repose-pieds sont toujours disponibles en option si vous prenez le style Sport. Ce capot arrière remplace la selle passager et ne se pose pas au-dessus. Il est impératif de prendre une selle en option. C’est un choix important lors de la commande.
La BMW R1250R sera vôtre à partir de 15960€ en version de base sans aucune option. Il est impossible de sortir une BMW du showroom sans l’équiper au moins d’un pack ou d’accessoires constructeur. Vous pouvez donc choisir entre 3 styles : basic, sport, Triple Black. Au niveau des packs, vous aurez le choix entre les packs suivants :
- Pack Confort : Keyless Ride, échappement design, collecteur chrome, poignées chauffantes (5 niveaux), RDC – témoin de pression des pneumatiques.
- Pack Touring : Préparation GPS, régulateur de vitesse, béquille centrale, supports valises.
- Pack Dynamic : Système de régulation du couple de frein moteur (MSR), ESA Dynamic, Shifter Pro, Modes de pilotage Pro.
- Finition PRO : Pack Confort + Pack Touring + Pack Dynamic + éclairage de virage adaptatif + selles chauffantes + alarme + kit passager + selle passager confort.
- Sport Édition : Style Sport, Shifter Pro, Modes de pilotage Pro, monoselle (kit passager disponible en alternative gratuite), poignées chauffantes (5 niveaux).
Et je vous passe la fastidieuse lecture des nombreuses options séparées, accessoires, bagagerie et autres gadgets qui feront grimper l’addition plus vite que Remco Evenepoel ne grimpe le Tourmalet. Regardez attentivement les photos des nombreuses pièces Alu dont est dotée notre moto d’essai. Elles proviennent du Style 719 et ne sont pas des meilleures marché, le travail de fraisage est cependant magnifique et elles rajoutent de la plus-value à cette R1250R surtout dans ce style Triple Black ou ces pièces contrastent avec les coloris sombres. Vous dépasserez rapidement la barre des 20.000€, ce qui vu les qualité des cette R1250R reste un budget raisonnable mais il y a des éléments qui pourront vous freiner. Autant une GS ou une RT se revendent rapidement et surtout facilement, la R1250R restent des motos pour amateurs avertis, des gens pour qui Roadster rime avec liberté.
Il faut reconnaître le charme que dégage cette R1250R, notre semaine en sa compagnie fut des plus plaisantes. Navettes quotidiennes, week-end en amoureux, visite de chantier sur un jour, arsouille avec les potes, rien ne lui a été épargné. La seule remarque est l’absence de bagagerie sur notre exemplaire d’essai qui nous a obligé à ressortir le sac de selle et le sac à dos. Pour le reste, la position de conduite est très bonne, la protection au vent étonnamment efficace malgré l’absence de bulle, aussi une option. La selle chauffante et les poignées chauffantes rendent les navettes à l’aube bien agréables. Le châssis se montre joueur à souhait et le moteur est un pousse au crime si vous optez pour le mode Sport. C’est un plaisir de que faire monter ce moteur en régimes et de sentir la franche poussée, de passer le rapport supérieur via le Quickshifter et de repartir à l’assaut de la zone rouge. En cas d’optimisme, les freins seront votre allié pour ramener le vaisseau et l’équipage vers des vitesses raisonnables. Equipée de quelques options et packs, cette R1250R peut être une alternative à la R1250GS si vous ne quittez pas l’asphalte et ne faites pas trop de duo comme remplacer une R1250RT si le volume et le poids de cette dernière vous effraie. Un bon compromis en somme, ce qui explique sa côte d’amour auprès de ses propriétaires et sa présence au catalogue depuis plusieurs décennies.
Lolobadboy