La catégorie Sport Gt ne compte plus beaucoup de participantes et je trouve ça bien dommage. La plupart des motards a opté pour des trails sportifs et les motos alliant sport et confort ont presque disparu. La BMW R1250RS reste une exception, proposant un moteur assez puissant et sportif et en même temps un confort pour le pilote et sa (ou son) passagère. Et depuis le temps que je voulais en tester une, l'occasion se présentant cette année, je l'ai saisie.
Après, le look de BMW, on aime ou n'aime pas et cette RS ne fait pas exception: une grande tête de fourche avec des feux acérés et une large bulle réglable, des écopes en forme d'étoile à trois branches, deux pièces en bas formant un sabot moteur, une belle selle biplace et surtout un beau monobras qui dévoile une roue avec des branches fines mais partiellement masquée par le silencieux, dommage.
Elément incontournable du look, le gros boxer qui s'affiche comme pièce maîtresse et ne plaira pas à certains justement. On voit aussi au premier coup d'oeil que nous ne sommes pas sur une supersport avec les poignées plutôt hautes et qui augurent d'une position confortable. Si notre moto d'essai utilise des poignées standards, il existe même en option un guidon barre.
Un peu trappue et massive à l'avant, l'arrière est plus effilé et l'ensemble donne en effet l'impression d'une routière sportive qui ne verse pas dans l'excès, ni côté sport, ni côté GT pataude. Un juste milieu en fait.
Evidemment si on parle moteur et chiffre, on peut parler de sportive avec son bicylindre de 1254 cc et ses 136 cv à 7750 tours. Il y a plus puissant sur le marché mais n'oublions pas que ce n'est pas une supersport. Avec une telle puissance, il y a de quoi s'amuser comme de quoi partir en voyage en duo avec les bagages. Tout est bien entendu prévu au catalogue BMW. Pour gérer le twin, vous avez droit à plusieurs cartographies et une fois encore cela dépendra des packs choisis, tous les modes n'étant pas accessible sur la version de base. A côté des traditionnels route et pluie, vous avez un mode dynamique et dynamique pro mais aussi un mode Eco qui vous indiquera visuellement quand changer de rapport pour limiter la consommation. L'avantage d'un tel moteur, c'est aussi son couple et avec 143 Nm disponible à 6250 tours, la moto se montre souple mais offre aussi des reprises et accélérations à vous filer d'office la banane dans le casque. BMW annonce d'ailleurs sur le site 3,3 secondes pour un 0 à 100 km/h, bien aidé par un shifter efficace qui permet de passer les rapports à la volée.
On pourrait bien entendu parler très technique bien que personnellement, je suis plus intéressé de lire comment le moteur se comporte que de savoir comment c'est possible. D'un côté la technologie Shiftcam dispose de deux profils d'arbre à cames d'admission, la distribution à calage variable ; le régulateur de couple d'inertie du moteur veille lui à ne pas faire déraper ou sautiller la roue arrière. Les aides à la conduite sont aussi de la partie avec un ABS variable pour les virages. Les suspensions ESA pilotées par la moto vous permettent de régler l'amortissement selon vos envies.
Le Keyless vous facilite la vie, le RDC contrôle les pneus... Bref, si vous optez pour tous les packs en option, vous avez une moto capable de vous emmener partout, longtemps, seul ou à deux. Nous reviendrons plus loin sur les prix parce que forcément, le budget grimpe à chaque option que vous rajoutez.
Devant vous, le grand écran TFT couleur de 6,5 pouces va vous donner toutes les informations, que ce soit sur vos trajets ou sur l'état de la moto, des cartographies choisies, du rapport engagé, du mode des suspensions. Vous pouvez bien entendu (comme une évidence déjà maintenant) coupler votre GSM à la moto pour accéder aux fonctions mains-libres (avec un intercom), aux médias mais aussi à la navigation si vous avez l'option BMW. Super pratique à régler et à naviguer avec la molette au commodo gauche, l'écran est une mine d'information. Il faudra d'ailleurs rester concentré sur la route et ne pas se perdre dans les menus.
La cerise sur le gâteau pour les plus sportifs d'entre vous, un écran racing avec le compte-tour en grand et des informations tout aussi funs qu'inutiles : la force de freinage utilisée, l'intervention du contrôle de traction mais aussi l'inclinaison de la moto, de quoi vous comparer à certains pilotes ou autres motards qui ont ces informations. Comme nous l'avions déjà constaté par le passé, les informations sont perdues quand vous éteignez la moto, pensez donc à prendre une photo si vous voulez vous vanter d'un angle impressionnant ! En tout cas, le tout en couleur, c'est visuel, c'est sympa et ça facilité la lisibilité.
Comme ma RS1250 est prévue aussi pour le voyage, on n'est pas étonné de retrouver une prise 12V au tableau de bord pour recharger votre GSM (ou un Tripy par exemple), des poignées chauffantes et même une selle chauffante avec 5 niveaux pour le pilote et deux pour le passager. On comprend pourquoi on voit tant de BMW même en hiver. Le passager peut ainsi régler sa selle mais a aussi droit à une autre prise 12V, pas de jaloux comme ça. On est par contre un peu surpris de voir une bulle réglable manuellement, je pensais qu'elle serait électrique. Ceci dit, ça n'empêche pas de protéger correctement et en position haute, on peut même cruiser tranquille avec le casque ouvert.
Maintenant qu'on a fait le tour de la moto, il est temps de la mettre en route et pour celles et ceux qui n'ont jamais piloté un Boxer, la surprise est toujours de mise avec un léger balancement de gauche à droite. Vous avez quand-même un gros piston de chaque côté. Dès qu'on roule, bien entendu, cette sensation disparaît et il n'y a qu'à l'arrêt qu'on peut le ressentir, surtout si vous donnez un coup de gaz. La position est idéale pour faire des longues balades mais est aussi légèrement penchée sur l'avant, pas autant que sur une sportive mais suffisamment pour le sentir. Heureusement, le confort est tellement bon, qu'on peut sans souci partir rouler toute une journée sans le regretter.
Il suffit de régler la bulle, choisir ses suspensions et sa cartographie et c'est parti. Enfin, n'oublions pas que cette RS n'est pas un poids plume. Avec 243 kg en état de marche, on ne peut pas dire que notre sport-GT soit très légère et quand on la déplace à pieds, on le sent bien. On le sentira aussi à basse vitesse si vous n'avez pas l'habitude et même si la selle n'est pas bien haute avec 820 mm, il vaut mieux être à son aise pour rouler tout doucement, style gymkhana urbain. Evidemment, une fois que le rythme augmente on oublie rapidement cet embonpoint et la partie cycle permet de vraiment profiter des 136 cv. On ressent une facilité, une sécurité au guidon de cette RS. Je n'irai pas jusqu'à me prendre pour un pilote mais c'est surprenant comme on la prend vite en main
Que dire sur le moteur ? Rien de méchant en tout cas ! La puissance est suffisante, le couple largement à la hauteur pour toutes les situations et quand un grain de folie vous prend la main, on passe sur l'écran sport, on baisse le nez dans la bulle et on profite.
Les suspensions ESA en mode dynamique vous collent la moto à la route tout en gardant une vivacité suffisante. Le freinage comme d'habitude chez BMW je dirais est performant : un double disque de 320mm et des étriers à fixation radiale et 4 pistons, couplé à un ABS cornering c'est plus qu'il n'en faut pour s'arrêter même si on est un peu trop vite. Contrôle de traction, ABS, ESA, shifter pro, une armée qui permet de profiter sereinement de sa moto. Evidemment, pour tout ça, il faut avoir choisi les packs en option. J'ai failli oublier un des gros arguments de cette RS, le cardan. Fini la graisse partout, la tension de la chaîne à vérifier... à vous le confort, le monobras et la belle jante, même si le silencieux vient la cacher en partie. Ca le ferait pourtant si on mettait le silencieux de l'autre côté.
Le réservoir de 18 litres vous autorisera une autonomie suffisante puisque pendant l'essai, la consommation a tourné entre 4,5 et 5 litres au cent. Raisonnable mais ça sera bien entendu fonction de votre façon de conduire et si vous roulez seul ou pas.
Bref, je n'ai pas grand chose à lui reprocher à notre R1250RS, j'aime bien son look, je la trouve confortable même si les personnes fragiles des poignets vont râler un peu. Trop lourde si vous espériez trouver une super-sport mais raisonnable pour une GT sportive. Complète avec ce grand écran couleur hyper complet, couplé à votre GSM, des aides à la conduite qui ne grèvent pas le plaisir de la piloter. Il reste par contre un frein avant de signer, ça sera peut être le prix.
Certes, le prix de base de 16.640 € semble justifié pour une telle moto mais si vous la voulez comme celle de notre essai, il faut ajouter des packs et rajouter le style sport + passager.
On a ainsi 3 grands paquets d'option presque indispensable :
+ le pack confort à 950 € avec entre autre le Keyless, les poignées chauffantes et le RDC (contrôle de pression des pneus)
+ le pack dynamique à 1669 € avec les suspensions ESA Dynamic, le mode Riding Pro personnalisable, le shifter up & down et le MSR (régulation du couple du frein moteur)
+ le pack touring à 926 € avec unen béquille centrale, le support GPS, le régulateur de vitesse et le support valises. J'ajoute la selle chauffante et j'arrive à presque 21.000 €. Mon banquier vient de faire un arrêt mais bon, chacun son budget bien entendu. On peut heureusement choisir la plupart des options séparément, enfin, pas toutes, le RDC par exemple va de paire avec le Keyless.
