Travaux manuels
On ne présente plus AlpineStars : la marque italienne équipe suffisamment de champions... Actifs depuis les années '80 dans la protection contre les impacts, les Anglais de Knox revendiquent quant à eux une place au sommet. Relèvent-ils le gant ?S'agissant dans les deux cas de gants dont le prix de vente se situe autour des 200€, il est clair qu'on a affaire ici à des hauts de gammes dont l'ambition est de fournir au pilote la meilleure protection possible, sachant qu'en cas de chute, ce sont presque toujours les mains qui heurtent le sol les premières, dans un mouvement de protection réflexe. Leur " technologie embarquée " les rend plus lourds que des gants de route tous temps : 180g pour un GP Pro, 200g pour un Handroid, mais leur préformage compense largement en les adaptant naturellement aux formes de la main.
AlpineStars GP Pro, 199€Les gants italiens réclament une période de rodage pour s'assouplir. Ils exigent aussi qu'on s'habitue aux coques rigides qui " pèsent " sur les articulations.Très techniques (ils ont été développés spécialement par Carlos Checa et Nicky Hayden), les GP Pro présentent des auriculaires solidarisés avec les annulaires, pour éviter de se retourner le petit doigt. Des aérations sont prévues sur la manchette et dans les creux interdigitaux . elles pourraient cependant être plus efficaces parce qu'on n'a pas toujours le loisir d'écarter les doigts pour les aérer lorsqu'on est sur un circuit...
Toutes les zones susceptibles de souffrir au cours d'une chute ont fait l'objet de soins particuliers : le pouce (qui peut rester coincé sous la poignée durant une glissade), le dos de la main, le poignet, la paume dans toute sa largeur et le flanc du petit doigt. Pour la fermeture, les GP Pro se serrent classiquement au poignet et à la manchette. On aurait apprécié, comme certains gants le proposent, une double fermeture de la manchette. Notons que les manchettes remontent bien sur l'avant-bras, encore un bon point pour la sécurité active. La partie de la paume en contact avec la poignée est renforcée pour prévenir une usure prématurée . à l'inverse, la face interne des doigts n'est couverte que de cuir souple pour garantir un bon feeling des commandes et, en effet, cette perception des leviers d'embrayage et -surtout- de frein, ne suscite aucune critique. A l'inverse, il faut signaler que si votre roulage excède le temps d'une course, disons une heure et davantage, les protections rigides du dos de la main commencent à se faire sentir et à marquer votre peau. De même, à la base des doigts, vous sentirez vite de petits cals se former. Certes, c'est une conséquence logique de la transpiration et vous aurez déjà constaté que les pilotes bandent leurs mains avec un tape médical avant d'enfiler leurs gants... Il n'empêche qu'après un roulage circuit assez long, la base des doigts reste un peu douloureuse tant au dos qu'à la paume, et c'est dommage.
Un look et des exclusivités techniques
Knox Handroid, 205€Avec ces nouveaux gants, Knox frappe un grand coup tant du point de vue technique qu'en termes d'impact visuel. Comparé à son concurrent anglais, et malgré ses nombreuses qualités, le gant AlpineStars semble appartenir à une autre génération, presque obsolète... L'exosquelette qui équipe le dos de votre main paraî.t tout droit issu de la nano-combinaison de Crysis 2, les gamers apprécieront. Spectaculaires, novateurs et dotés d'une finition impeccable, les Handroid offrent tout ce qu'ont les GP Pro et plus encore, à l'exception des aérations absentes (mais l'Handroid existe en version ventilée). En effet, les gants britanniques, répandus en British Superbike, portés par James Ellison en Mondial Supersport et par Xavier Siméon l'an passé en Moto2, alignent trois exclusivités qui les placent virtuellement sans concurrence : l'exosquelette, le système " boa " et le SPS (scaphoid protection system). Passons-les en revue.
L'exosquelette est leur particularité la plus criante. Il joue un double rôle de confort (en permettant au gant d'épouser les mouvements des doigts) et de sécurité puisqu'il s'agit d'un rempart supplémentaire contre l'abrasion.
Le "boa" est un système breveté permettant de resserrer le blindage situé sur la longue manchette autour de votre avant-bras, de façon à rendre impossible toute perte du gant durant une chute. Le serrage est assuré par des liens dont la finesse fait craindre une certaine fragilité. Rassurez-vous: dans la gaine, constituée d'un matériau spécial anti-abrasif, se trouvent non moins de 19 micro-fils d'acier tressés...
Le SPS quant à lui fait l'unanimité, et de nombreux fabricants font appel à Knox pour en équiper leurs gants (RS Taichi, Richa, ...) Il s'agit de trois sliders en matériau anti-abrasif situés sur la paume de la main. Leur but est de permettre à cette dernière de glisser dès qu'elle touche le sol pour réduire l'énergie cinétique due à l'impact. De l'avis des pilotes qui l'ont expérimenté, le SPS fonctionne à merveille, évitant ainsi la rupture de ce petit os, qui relie le pouce au poignet, et qui est spécialement difficile à guérir du fait de sa faible irrigation par le sang.
A l'usage, nous n'avions virtuellement jamais senti un gant s'adaptant aussi finement aux mouvements de la main. Résultat, leur confort est accru tout en conservant une lecture très fine des commandes. Au sortir de quelques runs de piste, on n'a pas les mains douloureuses, tout au plus quelques marques sur la peau. Notons que les gants anglais taillent plutôt petits et qu'il convient de les essayer consciencieusement pour savoir quelle taille choisir.Bilan : Angleterre 1 - Italie 0La technologie créative et hors normes des Knox Handroid les place une classe au-dessus de ce que nous avions essayé jusqu'ici, et ce n'est pas peu dire. Ils méritent selon nous l'appellation Hand Armour (armure de la main) que leur réserve le fabricant. Bien entendu, les AlpineStars GP Pro ne déméritent pas et restent un excellent choix pour les pistards mais, comparés aux gants britanniques, ils ont pris un coup de vieux...
Rudy Les Handroids au crash testVoici les photos des gants du pilote British Supersport Jamie Harrison, après un crash à 160km/h dans la courbe " Gooseneck " de Cadwell Park. A son grand étonnement, le pilote se releva sans mal alors que ses mains avaient violemment frappé le sol plusieurs fois, et que le cadre de sa moto s'était ouvert en deux...
Importateurs :AlpineStars : Jofry SportAmbachtenlaan313001 Heverlee016/400.003 www.alpinestars.comKnox : Fersiewww.fersie.be
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