Quatre ans que je n'avais plus pratiqué la piste. cela commençait à me manquer! J'ai eu l'opportunité de rouler sur piste en avril 2013, et l'expérience n'était pas très agréable. Mes trajectoires n'étaient plus les bonnes, ma position sur la moto n'était pas idéale et, globalement, mon niveau avait beaucoup baissé. Je me suis donc dirigé vers la DRRS (De Radiguès Riding School). J'ai choisi de faire ce stage car j'avais l'impression que j'aurais un maximum de conseils et de temps de roulage. En juin 2013, je me suis retrouvé à Mettet pour un stage de 2 jours avec l'une des meilleures écoles de pilotage en Belgique.Commençons par le commencement
La DRRS existe depuis 2005. Elle est l'oeuvre de Didier de Radigues et de Philippes Storrer et a pour but d'apprendre aux stagiaires une technique de pilotage plutôt que de leur apprendre un circuit. Quand on apprend un circuit, lorsqu'on va piloter sur un tracé diffèrent, on perd ses repères. Tandis que quand on apprend une technique, cela permet de la reproduire sur n'importe quel autre circuit.La spécificité de la DRRS est le duo run. Le duo run consiste à mettre des oreillettes sur le stagiaire pour qu'il puisse communiquer avec son moniteur pendant qu'ils sont en piste. Cela permet au stagiaire de recevoir un " feedback " en live. Et de fait, chaque stagiaire a droit à 20 minutes de cours particulier sur la piste. Cela permet au coach de corriger ou de conseiller son élève " à chaud ", en pleine action, et donc de voir l'amélioration au tour d'après. La plupart des écoles de pilotage proposent de prendre la roue d'un moniteur, cela permet certes d'améliorer son temps au tour, mais on arrive difficilement à refaire l'expérience une fois seul sur la piste. Tandis qu'avec le duo run, on comprend ce que l'on fait et cela permet de reproduire les gestes, même si on n'a plus le moniteur devant nous.Les stages à la DRRS s'adressent à tous les motards, que ce soit un pilote expérimenté qui est à la recherche d'une demi-seconde au tour ou du motard qui a son permis depuis quelques mois et qui veut mieux maî.triser sa machine. Tous les motards sont les bienvenus, quelle que soit leur monture. Le stage se déroule en 3 nivaux, et chaque niveau est divisé en deux groupes de neuf stagiaires. Donc, il y a maximum 18 pilotes sur la piste, ce qui permet à chaque stagiaire d'évoluer à son niveau en toute sécurité.L'équipe DRRS se compose de 6 moniteurs et d'un chef de piste, mécanos, deux médecins et de Didier De Radiguès lui-même. Les instructeurs sont tous brevetés d'Etat, non seulement ils savent dans quel sens il faut tourner la poignée, mais en plus ils sont de très bons pédagogues. La DRRS organise une quinzaine de journées par an et ils seront de passage 3 fois à Mettet (un de ces stages est exclusivement en néerlandais) durant l'année 2014. Les autres stages se déroulent en France.
Déroulement d'un stage
Déroulement d'un stage
Le stage se déroule sur 2 jours. Il y a 3 groupes qui sont établis selon les niveaux. Il y a un groupe pour les débutants, un pour les amateurs et l'autre pour les pilotes qui ont déjà un bon niveau. Chaque groupe est divisé en deux classes de neuf stagiaires. Cette classe est suivie par un moniteur durant les deux jours. Cette répartition en groupes est parfaite car elle permet d'avoir un équilibre idéal entre le temps en piste et le temps en classe pour le côté théorique des choses. On a 40 minutes entre deux séances sur piste. Cela donne le temps au moniteur de débriefer la séance qu'il vient de passer en piste avec ses stagiaires et aussi de briefer la séance en piste qui va suivre. La journée commence à 09H00 et se termine à 18h avec une heure de pause pour le temps de midi. Tout est bien calibré et permet de passer une journée riche en émotions.
Comme spécifié précédemment, cette répartition permet d'avoir maximum 18 stagiaires en piste. C'est l'une des choses qui m'ont le plus marqué durant ce stage. J'avais déjà participé à des stages de pilotage avec d'autres écoles. Le fait de n'être que 18 motards sur le circuit de Mettet me donnait l'impression de participer à une Superpole en World Superbike... Cela permet au stagiaire de mettre en pratique tout ce qu'on lui apprend: on peut élargir les trajectoires, prendre un virage en toute sérénité sans qu'on se retrouve à 10 à plonger à la corde en même temps. Voilà qui augmente sérieusement la sécurité des stagiaires. Par exemple dans notre groupe, en quatorze séances de 20min qu'on a eues durant les deux jours, il n'y a eu qu'un seul drapeau jaune. Pourtant, on a eu de la pluie et du beau temps par intermittence, et cela rendait la piste très piégeuse. Cela change des autres journées piste auxquelles j'avais participé... Au début de la journée, chaque stagiaire se présente aux autres ce qui permet de se connaî.tre mais aussi d'établir une ambiance sympathique et un respect mutuel qui va se traduire en piste. Les outils pédagogiques
Premièrement, il y a les moniteurs qui sont de bons pédagogues, ils mettent les stagiaires à l'aise peu importe leur niveau. Puisqu'ils n'ont que 9 stagiaires à suivre, ils peuvent leur donner des conseils personnalisés adaptés à leurs capacités individuelles. J'ai eu le plaisir, durant ces deux jours, de côtoyer Hervé Duffard, Baptiste Guittet (7éme en FSBK 2013*) et Axel Maurin (3éme en FSBK 2013*), et j'ai été bluffé par leur professionnalisme. Ils sont à l'écoute, ils encouragent au bon moment et calment quand c'est nécessaire. En plus, ils sont sympathiques, ce qui génère une très bonne ambiance dans le stage. En dehors des trois moniteurs que j'ai pu côtoyer, on peut trouver aussi Christian Haquin, Eric Mizéra, Cédric Tangres, Xavier Simeon, Julien Enjolras et d'autres.L'outil pédagogique pour lequel la DRRS est le plus connue, comme expliqué plus haut, est le " Duo run ". Mais il n y a pas que ça. Il y a aussi des sessions théoriques qui se déroulent en classe et au dehors. On y apprend par exemple le fonctionnement des pneus modernes, quel type de pneus est adapté à telle utilisation, la bonne manière d'utiliser les freins, comment s'y prendre pour effectuer dépassement fluide et loyal, et la bonne manière d'utiliser son regard.A côté des séances en classe, il y a aussi des séances au dehors qui se passent sur la moto même. Ainsi, on a eu une séance sur les suspensions au cours de laquelle Baptiste nous a montré comment régler les suspensions de nos machines. On a aussi eu une séance sur la position idéale sur la moto avec des conseils individualisés.Un autre outil qui m'a aidé à diminuer mon temps au tour, c'est la télévision. Durant plusieurs séances, nous étions filmés avant d'aller débriefer les images en classe. Qu'un moniteur vous dise que dans tel ou tel virage, vous étiez 1m trop large et que vous avez raté la corde de 50cm c'est une chose, mais le voir à la télévision et en plus au ralenti, c'est beaucoup plus instructif. Se voir en piste nous apprend beaucoup sur notre pilotage. La première séance vidéo qu'on a eue concernanit le passage dans le virage Paquay. Après avoir vu ma trajectoire et l'avoir comparée à celle de Baptiste Guittet, j'ai gagné 1 seconde au tour et j'arrivais 6km/h plus vite au bout de la ligne droite des stands (d'après le chrono gps starlane).Un autre outil pédagogique auquel on a eu droit est un radar mobile qui vous montre à quelle vitesse vous entrez dans un virage. On essaie d'aller 1 km/h plus vite à chaque passage, et on peut voir notre amélioration durant le stage.
Le staff
Le staff
Le staff, très sympathique aussi, s'avère efficace car Philippe Storrer, Fleming Duffard et Christophe Ranchet font en sorte que les différents groupes soient à la bonne place au bon moment. Il y a aussi Kevin Parsey, qui est le mécanicien du l'équipe, et qui dispose de quelques affaires utiles pour la piste, mais qui aide aussi quand vous avez besoin de changer vos pneus, etc.Il y a également un photographe sur place, Philippe Corradi. Non seulement il prend d'excellentes photos, mais il contribue aussi à la bonne ambiance. Il dispose d'un camion dans lequel il y a 3 grands écrans sur lesquels on peut aller voir les photos qu'il a prises de vous à partir du début de la deuxième journée. On peut aussi s'offrir un dvd d'au moins 200 photos de soi pour la modique somme de 60 euros.
ConclusionAprès deux jours de stage, j'ai trouvé exactement ce que je cherchais, de bons conseils et un maximum de temps de roulage. Quand j'ai payé 560 euros pour m'inscrire à un stage de pilotage, j'espérais évidemment que ça allait en valoir la peine. Et je n'ai eu aucun regret de m'être tourné vers la DRRS. Mon pilotage s'est notoirement amélioré et j'ai appris énormément de choses relatives au pilotage sur piste. Bertrand, Vincent et Fabrice, d'autres stagiaires à qui j'ai demandé leur avis sur le rapport qualité/prix, ont trouvé que la formation était très enrichissante et qu'elle valait son tarif. D'ailleurs, j'ai rencontré Gérard qui en était à sa... 25ème participation à la DDRS...C'est une expérience unique en son genre et je ne pourrai jamais assez la conseiller à d'autres motards. Je regrette juste qu'ils ne soient en Belgique que deux fois par an.
Quelques vidéos d'ambiance prises à la volée
Quelques vidéos d'ambiance prises à la volée
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