Le dragster style
Le slogan de la Break-Out pourrait être mis en musique comme l'arrivée des Black Nights
dans Biker Boys : " Watch me ! "
Le modèle CVO était plus flashy mais cette version de série n'en attire pas moins les regards. La bête est tapie au ras du bitume avec à peine 120mm de garde au sol, la fourche avant est plus que large, son empattement de 1710mm ferait presque peur et son boudin arrière de 240mm donne le ton.
La Break-Out c'est la moto pour les mauvais garçons et côté look, elle ne lésine pas sur les arguments : peinture sombre qui tranche avec les chromes, jantes Gasser de 21 pouces à l'avant et 18 à l'arrière, en hommage aux bolides de drag des années 50-60. Elles ont la particularité d'alterner branche noire et chromée.
Le guidon dragster est noir, droit, large et tous les câbles électriques y sont intégrés alors que le bloc compteur qui lui est solidaire se joue minimaliste. Il affiche pourtant les trips et l'heure mais aussi, d'une simple pression sur un bouton à la main gauche, le rapport engagé et le régime moteur ainsi que l'autonomie restante.
La selle pilote est large mais rabaissée (660 mm seulement), les gardes boues sont raccourcis au maximum.Le Twin alterne aussi noir et chrome, une combinaison qu'on retrouve aussi sur les échappements. Comment passer inaperçu à son guidon ?
C'est impossible et c'est tant mieux.Pour les fans de vidéos, celle de notre essai est déjà en ligne.
Big Twin 103 pour un gros coeur
Le ramage s'accorde avec le plumage et heureusement : arborer un tel look et avoir un moteur de mobylette n'aurait aucun sens. Le bicylindre de 1.690 cc ne dévoile pas sa puissance mais bien son couple de 130 Nm à 3.000 trs/min. Autant vous dire que malgré son poids, la Break-Out pousse fort et vous allez sentir vos bras s'allonger.
Inutile de monter dans les tours, la HD accélère dans les bas et moyens régimes et on passe rapidement les 4 ou 5 premiers rapports, on réservera le 6 ème aux axes plus roulants : à 120 km/h, le compte-tour affiche seulement 2.600 trs/min. Et comme ça reste un bi, sous les 1.500 tours, n'espérez pas passer en ville en 6ème et à 50 km/h.
Si en plus les échappements n'ont rien de silencieux en lâchant de gros " braam " dès qu'on accélère en ouvrant un peu, forcément, on va un peu abuser de son caractère moteur, pauvres voisins !
Pourtant, avec un trajet mixte, notre consommation est restée limitée entre 5,5 et 6 litres, presqu'un exploit au vu de notre conduite et des 322 kg de la Break Out.
Pour adulte consentant
Avec ses dimensions généreuses, vous vous doutez bien que la Break-Out ne s'offre pas au premier venu. Il va falloir être capable de les bouger et les tenir les 322 kg en order de marche. L'équilibre à l'arrêt est facilité avec le gommard de 240mm, ça risque de se corser aux premiers tournants.Une fois le mode d'emploi assimilé, vous retrouverez le sourire, les fabricants de pose-pieds aussi car très rapidement, vous viendrez frotter ceux-ci au moindre virage trop serré ou dans les ronds-points. Ca en devient presque dommage car on sent que la partie cycle autoriserait plus d'angle.
Parlons en justement car si par le passé, certains essais customs se sont soldés par un beau mal de dos, la Break-Out est bien née, les suspensions fournissent un travail bluffant. La plupart des petites bosses sont absorbées sans aucun choc pour le pilote. Les plis de l'asphalte style casse vitesse en plein virage comme ceux rencontrés près des barrages de l'Eau d'Heure vous voudront quand même de belles frayeurs.
A part ça, on a englouti les 250 kms sur l'après-midi, sans courbature et même sans faire le plein. Hé oui avec les 18,9 litres et une consommation de 5,5 litres au cent, ça vous fait plus de 300 bornes d'autonomie qu'on peut faire sans devoir se reposer, sauf peut-être si vous envisagez de les faire sur autoroute. La position induite par la selle, le guidon plat et large et les commandes avancées vous expose telle une grande voile en pleine tempête. On ne parlera pas du sort de la passagère qui, assise sur un petit pouf, doit jalouser la selle confortable du pilote.
Dites-vous que vous servez d'aérofrein pour seconder aux disques de freins ! Il faut avouer que même si l'ABS est présent, il ne faudra pas hésiter à user du frein arrière. Ce n'est pas pour rien qu'il a deux pistons, les 4 à l'avant se montrent un peu juste en cas d'urgence ou d'excès d'optimisme à l'approche d'un virage.
Coup de coeur comme pour la Rocker C
Même si la Harley-Davidson Break-Out se veut être la déclinaison de série de la CVO qui a connu un succès fou, on ne peut s'empêcher de penser à une autre machine : la Rocker C.
Elles n'ont certes pas le même look mais elles ont ce petit supplément d'âme qui les font sortir du lot, un look " Watch me " qui donne envie de parader, un caractère bien trempé à faire trembler les pavés...
Bref, on aime on on n'aime pas, nous on adore. Essayez la quand-même avant, à presque 21.000 euro (20.695 euro), c'est un cadeau que peu pourront s'offrir sur un coup de coeur !
Plus tard dans la saison, nous testerons une Night-Rod, un autre style de Dragster et je pense déjà qu'une fois de plus, il nous sera difficile de rendre les clés.
Importateur :
Harley-Davidson Benelux
Verryn Stuartlaan 29
2288 EK Rijswijk
+31 70 757 4900
www.harley-davidson.com