Dans la riche et étendue gamme Harley Davidson, il y a une multitude de modèles, de versions, de coloris, le tout encore renforcé par une encyclopédie d’options supplémentaires afin de faire de votre moto une pièce unique.
En 2016, la gamme Low rider S déboulait sur le marché avec la ferme intention de séduire les rouleurs sportifs aimant un look sobre, une ligne basse et tendue et une tenue de route en adéquation avec le moteur installé dedans, le fameux 110 Screaming Eagle. À la suite du succès planétaire de la série Sons Of Anarchy dans laquelle les motards du gang roulaient en Low rider agrémentés de carénage de tête de fourche pour donner du confort sur les longs rides en club, Harley nous présente la Low Rider ST.
Détaillons cette nouveauté ensembles. Dès les premiers coups d’œil, on remarque la quasi-totale absence de chrome. Seules les tiges de culbuteurs en sont faites. Pour le reste, c’est presque monochrome. Du noir, du noir et encore du noir. Juste une touche de bronze pour les sublimes jantes à bâtons coulées. Niveau coloris disponibles, c’est noir ou gris. Ça va aider au choix et ouvrir les portes aux préparateurs. Nous continuons le tour et observons cette Low Rider ST sur l’avant. Le carénage placé fixe sur le cadre apporte son aide pour obtenir le look Club Style.
Club Style, késako? Le club Style se dit d’une moto custom qui se montre rapide (gros moteur), tient la route (bonnes suspensions) et permet de voyager loin en confort (valises et carénage). Dans le cas de la Low rider ST, tous ces éléments sont réunis.
On commence par le moteur. Le bloc Milwaukee Eight (pour 8 soupapes) 117ci est apparu en 2018. Beau et efficace, il développe 103cv à 4750T/min. Ce bloc pousse fort, très fort et sans le préparer en plus. Plus que les cv, le couple de 169Nm est là dès 3500T/min. Petits bras s’abstenir ! Les valeurs sont sérieuses même si elles feront rire les propriétaires de sportives japonaises. Cet énorme bloc cube 1923cc avec des pistons de 103.5mm de diamètre et une course de 114mm, de quoi assurer de sacrées accélérations. Après une semaine en sa compagnie, il ne me reste qu’un seul mot en tête : JOUISSIF !
Ce moteur reprend dans le bas du compte-tours, pousse avec la force d’un All Black percutant la défense Française en finale de coupe du monde. Ce moteur est traité en noir, juste les ailettes qui sont fraisées et les tiges de culbuteurs chromées.
Le filtre à air Heavy Breather optimise l’entrée du flux vers l’injection et la ligne d’échappement à haut débit Offset Shotgun 2 en 2 satisfera les oreilles du biker on board tout en épargnant celles des écolos en vélos électriques.
Dommage qu’au travers des trous dans la coque noire, on aperçoive les tubes d’échappement en acier qui bruniront avec le temps. Les autres techniques habituelles telles que distribution culbutée, poussoirs hydrauliques à rattrapage de jeu aux soupapes automatique sont présentes, pourquoi changer une équipe qui gagne ? Les vibrations moteur sont bien présentes mais ne gênent pas la conduite, le moteur est filtré sur ce point. Elles restent sympathiques et la visserie ne tombe pas sur la route en roulant.
Le look Club Style impose ce carénage protégeant le rider pendant les longues virées. Il est assez large, dispose d’une petite visière et de 3 évents pour permettre la stabilité de l’ensemble. Il se trouve fixé directement sur le cadre et son poids n’a donc aucun effet sur la direction. Il est nu côté intérieur, le compteur digital se trouve placé sur le pontet de guidon, nous reviendrons sur ce point plus loin.
Voyager en Harley sans musique est donc possible mais inimaginable pour certains. En option (ben tiens !) un système développé chez les spécialistes de Rockford Fostgate connectera votre smartphone via Bluetooth® et les 4 haut-parleurs, 2 woofers et 2 tweeters déportés) offriront la puissance musicale de 250 Watt à vos oreilles et aux autres usagers de la route. Option à +/-1300€ quand même.
Le feu avant placé au centre de ce carénage est de type Leds, est rond avec un diamètre de 14.6cm. Il offre un éclairage efficace mais qui manque un peu de profondeur lors des trips de nuit. Le feu arrière Leds est lui par contre bien visible.
Les clignoteurs sont les fameux modèles Bullet bien connus dans la gamme.
Revenons sur le compteur joliment intégré au sein du pontet supérieur du guidon. Il offre une lisibilité étonnante malgré sa petite taille, est placé dans votre champ de vision et vous informe des principales et nécessaires données.
Kilométrage total, partiels 1 et 2, autonomie restante, indicateur de rapport engagé, horloge, régime moteur. La jauge à essence est plus ou moins fiable.
Pour le châssis, cette Low Rider ST partage le cadre avec le reste de la gamme Softail mais a des particularités propres. Le mono amortisseur offre 56 mm de débattement. La fourche inversée non réglable de 43mm travaille de manière adéquate sur une moto dont on attend qu’elle puisse permettre de belles virées rapides, voir très rapides.
L’angle de chasse de 28 lui offre de meilleures entrées en virage et favorise la mise sur l’angle. L’augmentation de la garde au sol à 150mm et les commandes aux pieds en position médianes permettent d’attaquer sereinement sans craindre de faire toucher la béquille ou les plateaux comme sur d’autres modèles de la gamme.
En contrepartie de ces améliorations, la selle culmine ici à 720mm du sol mais ne pose pas de problème. Le guidon droit et large se compose des habituelles commandes communes de la gamme et permet un bon guidage de l’avant. Sa position associée à la hauteur de selle permet une position avec le dos droit, les jambes pliées mais sans exagération et il nous a été permis de cruiser le temps de vider le réservoir de 18.9 litres d’une traite sans souffrir.
270 Km d’une traite à rythme soutenu et sous la pluie de plus, le test s’est montré révélateur des qualités et des défauts de cette Low Rider ST. La très bonne protection face aux éléments pour le haut du corps est une alliée lors de roulages par temps pluvieux, merci au carénage et aux deux petits déflecteurs positionnés sur le dessous des flancs.
Cependant, le bas du corps n’est nullement protégé, il va falloir investir dans du sacré matériel étanche ou prendre des fringues de rechange dans les deux valises livrées de série. Le garde boue avant qui n’en a que le nom ne retient aucune projection et tout vient directement sur vos pieds et vos jambes.
Ces valises permettent d’emporter 50 litres de bagages à peu près et sont démontables sans outils. Un bouton de commande sur la face intérieure à manipuler en moins de 10 secondes, elles sont enlevées. Les remonter est un peu plus long mais c’est un tour de main à attraper. Leur étanchéité n’est pas à mettre en doute, nous l’avons vérifié de visu lors des draches nationales vécues fin septembre.
Les freins se doivent d’être à la hauteur lorsqu’il s’agit de stopper un équipage faisant pour la moto 327Kg rajouté aux 105Kg de votre serviteur, le tout lancé à vive allure. Bilan positif sur ce point, cette Low Rider ST freine aussi bien qu’elle accélère. Les disques flottants de 300mm pour l’avant pincés par des étriers 4 pistons sont associés à un disque fixe de 292mm derrière pincé lui par un étrier double piston.
Le système ABS empêche le blocage des roues. Il est très bien calibré et ses interventions sont justes sans être trop intrusives.
Mention spéciale pour le pneus Michelin Scorcher qui équipent cette Low Rider ST. Malgré les pluies fortes et continues rencontrées lors de notre essai, ces pneus ont révélé un potentiel assez intéressant. Pouvoir tenir un poids pareil à une vitesse soutenue sous la pluie et avec des conditions adhérences pas au top sans trop faire suer le pilote est un signe d’une très bonne conception. Michelin est un acteur principal dans le domaine du pneu et ils sont connus pour leur excellente adhérence sous la pluie. C’est confirmé par notre test.
Le plaisir de rider se conjugue au singulier sur cette Low Rider ST. Elle est livrée en version monoplace, point barre. Une petite voix est venue siffler à nos oreilles que les catalogues d’options regorgent de possibilité de modifier cette moto pour accueillir une passagère à embarquer pour de longs roulages en amoureux. Le moteur le permet et au vu de ses performances, la présence d’une passagère sur la selle arrière ne se ressentira pas.
Mais bon, notre exemplaire de presse livrée en Vivid Black se trouvant être monoplace, c’est donc en égoïste que nous avons accumulé les kilomètres au guidon de cette Low Rider ST. Plaisante à piloter, agréable à rider, capable d’accélérations puissantes et avec une tenue de route enfin adaptée à nos routes Européennes, cette moto nous a fait vivre de très bons moments. Nous avons, via notre Intercom, pu savourer quelques morceaux de musique et ainsi nous évader au guidon de la grisaille et de la pluie. Cette Low Rider ST est une moto attachante. Intimidante au début vu le couple moteur, elle se livre au fil des kilomètres à celui qui veut bien passer au-delà des préjugés et autres idées reçues concernant les gros customs. Les routes sinueuses ne lui font pas peur, les longues étapes de liaison autoroutière sont avalées avec confort. Les navette quotidiennes ne posent pas de problèmes particuliers. Le plus gros souci, c’est la manque de discrétion malgré qu’elle soit toute noire, cette Low Rider ST attire le regard comme un aimant attire le métal. Une Harley Davidson possède cet attrait sur les gens, motards ou pas… Certains réfractaires sont revenus positivement surpris après un court essai, n’est-ce pas mon commandant ?
Effrayé par les gros Tourer ? Indisposé par le manque de confort des Sporsters ? Fan des sons of Anarchy ? Envie de rouler vite, loin et relativement en confort ? Il va falloir absolument vous intéresser au dossier de cette Low Rider ST. Elle conjugue les qualités des défauts des autres modèles de la gamme et se montre être une moto pertinente, certes excellente nulle part mais très bonnes partout. Et je ne vous parle ici que de sa version d’origine sans tous les gadgets et autres accessoires que vous pouvez encore lui ajouter. Attention que la somme de 21.790€ demandée pour la version Vivid Black va vertigineusement grimper si vous oser vous lâcher sur les options. Mais bon, comme le dit un ami féru des motos de Milwaukee, une Harley n’est jamais finie et c’est un investissement à long terme et surtout au haut potentiel de plaisir. Après cet essai de la Low Rider ST, c’est une évidence qui s’installe, une Harley est un objet de désir pour lequel les considérations matérielles ne rentrent pas en compte lors du choix. Quoiqu’il en soit, cette Low rider ST est une excellent surprise qui nous laisse un goût de manque après l’avoir rentrée chez le dealer. Elle permettra de jouer au rebelle, de voyager sans passer voir le kiné chaque lundi et de ne pas se traîner sur les routes. Prenez le risque d’aller la voir, de l’essayer et attention au virus qui se contracte et dont on ne guérit apparemment pas…
Lolobadboy
www.harley-davidson.com