Honda semble vraiment remettre à l'honneur tous les modèles qui ont fait le succès de la marque. Après l'Africa Twin, la Hornet, voici la Transalp 2023 qui relève le défi d'un retour.
La Transalp était apparue en 1987 avec une XL600V et un bicylindre d'à peine 50 chevaux. La 750 de 2023 a ainsi la lourde tâche de faire revivre cette légende et les arguments proposés sont plutôt alléchants. Il y a même eu une version 400cc.
Un nouveau cadre d'à peine 18kg, un nouveau moteur bicylindre avec 91.8 cv et un couple de 75Nm, une selle à 850mm, des jantes à rayons de 21 et 18 pouces, un grand guidon, tous les ingrédients sont là pour se préparer à de belles balades.
Côté moteur, on retrouve en fait le même moteur que dans la Hornet, un bicylindre en ligne à 8 soupapes de 755 cm³ développé pour améliorer la réponse à bas et moyen régime et un revêtement spécial en Ni-SiC pour réduire la friction et augmenter la puissance à haut régime.
Oui, c'est ce que vous trouverez sur le site Honda mais ne vous en faites pas, j'y reviendrai plus loin quand on parlera de l'essai.
Le nouvelle Transalp arrive à limiter le poids à 208 kg, moins que l'Africa Twin mais plus qu'une KTM 790 adventure. La selle à 850mm est dans la moyenne et avec mon mètre quatre-vingt, ça se passe bien mais si vous êtes plus petit, ça pourra peut-être être plus compliqué. Le reste est assez classique : un réservoir de 16.9 litres, une bulle fixe, des pare-mains, une grande selle biplace et des larges poignées intégrant un porte-paquet.
Faites quand-même attention que notre version est équipée de plusieurs accessoires issus des kits proposés par Honda :
- les crash-bars et les feux additionnels du pack adventure
- les protège-mains, le sabot moteur, le quickshifter du pack tricolore rally
On peut s'en passer bien entendu mais si vous êtes tentés par les chemins de traverses (faut pas rédiger un article en regardant Harry), je ne peux que vous conseiller les protections et surtout le sabot qui vient protéger les sorties d'échappements.
L'électronique est bien entendu de la partie comme dans toute moto moderne. Vous avez le choix entre 4 cartographies : Gravel, Sport, Standard et Rain. Le contrôle de couple (HSTC), le contrôle de wheeling et l'ABS changeront en fonction du mode utilisé. Et comme la Transalp est aussi prévue pour les aventuriers, on peut désactiver l'ABS sur la roue arrière.
Devant vous, vous avez un écran TFT de 5 pouces, oui le même que sur le roadster en effet. On peut lui aussi le connecter en bluetooth avec un smartphone et si vous avez l'application RoadSync, vous pourrez même avoir la navigation. Les pictogrammes donnent une vue rapide des aides du mode choisi et bien entendu, on retrouve toutes les informations nécessaires. Toujours au niveau technologie, le système ESS signalera visuellement vos suiveurs en cas de freinage brusque.
Il faut dire qu'elle a de la gueule avec tous les accessoires, prête à avaler des kilomètres d'asphalte ou de pistes. Enfin, pour la piste, on a juste testé du light mais quand-même, on sent bien qu'elle peut y aller sans trop de difficultés. Evidemment, on a plus de 200 kg entre les jambes et on va se montrer hésitant sur des terrains plus glissants ou techniques et là, je préfèrerais tester si c'était ma moto et pas une d'essai.
Sur route évidemment, ça change la donne et on peut dire enfin, enfin plus de 90 cv dans un 750. Je commençais à me demander si les ingénieurs avait perdu la recette. Utile ou pas, c'est une autre question mais plaisant, ça c'est certain. Le bicylindre est plutôt souple et offre de belles reprises. En mode Sport, il est même plutôt joueur. Certes pas autant qu'avec la Hornet mais la vocation n'est pas la même. Ici on peut sans souci envisager les balades en duo sans oublier le fun quand on le veut. A noter que peu importe le mode, la puissance reste la même mais la façon de l'exploiter change, plus douce en mode pluie et plus directe pour le sport. La taille du réservoir pourrait mettre un frein à vos ambitions de longues sorties. Enfin, non, ça ne change rien parce qu'avec un peu plus de 4 litres au cent, les 17 litres ont de quoi vous faire de belles étapes. Regardez donc dans la vidéo ! Après 357 kms, nous en avions encore.
La sonorité, tout comme sur la Hornet a été particulièrement étudiée pour votre plaisir, on est loin de certaines Transalp que j'ai connues et qu'on n'entendait pas arriver dans votre dos. Sans casser les oreilles à tout le monde, la mélodie vous incite à tourner encore un peu plus la poignée des gaz, gaffe à votre permis les amis ! Et en montant la vidéo, je revoyais les rushs et je me disais qu'il valait mieux en oublier quelques uns pas trop montrables au grand public. C'est fou comme je me suis bien marré au guidon de cette Transalp.
Qui dit voyage, dit aussi confort et là je dois dire que la position est bonne. On est bien assez, il y a de la place pour mes jambes, le buste droit et la bulle protège assez bien même si personnellement, je chercherais dans le catalogue pour un modèle un peu plus haut pour vraiment mettre le casque à l'abri du vent. Les suspensions ont aussi un rôle important sur ce chapitre. On pourra peut être regretter le manque de réglages de la fourche Showa de 43mm et du mono amortisseur mais on imagine que ça permet de limiter les coûts. Et forcément, comme on ne peut pas la régler, Honda a choisi de plaire à tout le monde. Confortable sur la route, suffisamment dure quand on hausse le rythme mais pas trop pour le regretter en balade. Un débattement de 200mm vous permettra de sortir de la route pour emprunter des sentiers sans en faire une arme prête à toutes les cabrioles en off-road
Le freinage me confirme que notre Hornet avait bien un coup de mou. On retrouve ici un double disque étriers 2 pistons et un 256 mm un piston à l'arrière. Ce n'est pas ce qui est le top du freinage si on compare à d'autres motos mais la Hornet a par exemple des étriers 4 pistons à fixation radiale et ici, je trouve le freinage tout à fait à la hauteur. Suffisamment mordant dans la plupart des situations, l'attaque du mordant est dosable et le sentiment de sécurité est au rendez-vous. Sur route, l'ABS n'en fait pas de trop et vous permet d'en profiter avant d'intervenir.
La Honda Transalp, c'est quoi au final ? Le look pourrait être discuté mais forcément en reprenant des éléments d'autres motos de la marque, on fait vite le rapprochement, notamment avec le feu avant. Mais on est bien sur un trail, plus routier qu'extrême et c'est tant mieux. On est bien installé, seul ou à deux. Le tableau de bord est moderne, lisible et efficace et l'utilisation du commodo gauche est assez intuitive bien qu'il faut ne pas se laisser distraire.
Le moteur est un vrai plaisir au quotidien et au balade, un bon compromis en fait cette Transalp mais il faut voir ce que vous voulez avoir. La Honda Transalp de base vous coutera 10.799 € de base mais notre version est bien plus chère et dépasse les 13.400 €. Il faudra comparer avec les autres nouveautés comme la Suzuki VStrom 800 à 11.500 € (hors option) ou la KTM 790 Adventure aussi au même prix de départ. La compétition s'annonce serrée !