Ce fut bref mais intense ! L'essai ne m'était pas destiné mais j'ai quand même pu en profiter quelques jours.
Ce monstre vert, la Kawasaki H2SX, une moto rare et à ne pas mettre entre toutes les mains. C'est qu'ils m'auraient fait peur chez Golden Bikes en allant la chercher si mon fusible "raisonnable" n'était pas grillé depuis longtemps. Non bien sûr, pas en roulant mais il faut avouer que je teste presque tout en n'importe quoi.
Notre essayeur, Rudy, vous en dira plus, lui qui l'a testée toute une semaine et avec son expérience en sportives, il aura sans doute un avis différent du mien. C'est pour ça aussi que je ne rentrerai pas trop dans les détails techniques.
La H2 SX se résume en quelques chiffres : 998 cc, 200 cv à 11.000 ty/min, 137.3 Nm à 9500 tr/min et 256 kg.
Posée là devant vous, on pourrait croire, presque, à une gentille GT Sportive avec sa bulle haute, ses deux belles selles et ses valises. Un carénage enveloppant, un châssis treillis, seul le sigle à l'avant laisse planer un doute, ce n'est pas le symbole habituel de la marque mais bien celle du groupe Kawasaki.
Pourquoi? Parce que ce 4 cylindres de seulement 998 cc est équipé d'un compresseur spécialement développé avec l'aide d'autres divisions du groupe. Kawa étant aussi présent dans les turbines à gaz et l'aérospatiale par exemple.
En développant un modèle propre à la H2, ils ont pu lui offrir un rendement élevé, un encombrement moindre et un échauffement limité ce qui évite l'utilisation d'un refroidisseur. En bref, un gain de place, un gain de poids et surtout de puissance.
Ici, pas la peine d'attendre d'être dans les tours, la moindre sollicitation de la poignée droite vous colle les yeux au fond du casque, peu importe le rapport engagé. Vous pouvez néanmoins utiliser les 3 modes de cartographie et on ne s'en plaindra pas si il pleut. Et oui, j'ai aussi pu rouler un sous la pluie et il faut dire que je n'en menais pas large au début, sans savoir comment elle réagirait.
Bien entendu, l'électronique est omniprésente, les aides à la conduite sont nombreuses. Pour le freinage, l'ABS et le KIBS pour garantie un freinage efficace en toutes circonstances et surtout une réponse différente en fonction de votre conduite en tenant compte du calculateur de l'injection. Le KCMF (Kawasaki Cornering Management Function) veille justement à la réponse du freinage et du moteur une fois en courbe pour vous éviter de mauvaises surprises.
Le KEBC permet de gérer le frein moteur en fonction de vos préférences, le KTRC évite la dérobade de la roue arrière à l'accélération et est disponible en 3 niveaux, les cartographies vous permettent de profiter de votre machine selon les conditions climatiques ou votre envie.
Bref, tout le high-tech de Kawasaki dans une moto.
Mise à feu... mmmm quel son! On se doute bien qu'elle ne va pas nous emmener en balade tranquille, enfin qu'elle n'y sera pas cantonnée.
Le temps de prendre un peu de matos dans les valises, juste un peu parce qu'elles ne sont pas franchement pratiques, il faut l'avouer. Le tableau de bord s'illumine, le grand écran TFT couleur donne toutes les informations avec quelques plus qui pourraient bien vous distraire. A gauche, vous avez par exemple un indicateur visuel de l'assiette de la moto qui va forcément se déplacer en freinant ou en accélérant. Mouais, bof, rien de transcendant mais ce n'est pas tout, en titillant le bouton au commodo gauche vous pouvez indiquer sur le haut de l'écran l'inclinaison latérale de la moto avec par la suite, les angles maxi gauche et droite que vous avez pris... Oui je vous vois sourire, bien entendu qu'on cherche à faire mieux à chaque sortie !
Enfin, à 23.500 € la moto, je vous avoue que j'ai évité de tester jusqu'où je pouvais l'emmener...
Surtout que la poignée droite est tellement sensible que la tourner de quelques millimètres vous pousse en avant et en pleine courbe, la moindre bosse risque de vous faire bouger votre main droite et même si les suspensions sont bien au point, impossible d'éviter un soubresaut. Je vous rassure, rien de systématique mais les premiers virages en descendant la Molignée (une route connue par les motards belges pour ses petits virolos) ne m'ont pas paru des plus simples à négocier. C'est qu'elle fait son poids aussi et là, on sent bien qu'on n'est pas sur une supersport.
On a vite tendance à l'oublier tant le moteur vous propulse d'un virage à l'autre. Pensez d'ailleurs à utiliser le Cruise Control une fois sur l'autoroute ou les grands axes, on ne se sent pas rouler et on est rapidement, très rapidement à des vitesses peu légales.Bien installé au guidon, une selle confortable, une bonne protection... oui c'est son côté GT.
En fait, c'est sans doute la plus rapide des GT ou la plus GT des sportives ! Bon, il y a de quoi se fâcher méchamment avec son banquier et avec votre permis, il pourrait même vous quitter pour une période plus ou moins longue si vous ne faites pas attention.
Toujours est il qu'on peut vraiment se faire une journée de balade à son guidon, on profite du shifter up & down pour passer les rapports, on fait le beau avec une machine qui fait tourner les têtes surtout quand vous dévoilez la superbe jante arrière et son monobras.