Forcément, à force de voir fleurir des motos rétros à tous les coins de rues, il fallait bien que les équipementiers suivent avec des vêtements et des casques adaptés. La mode ne se limite pas à ces éléments d’ailleurs puisqu’on trouve même les bottes, gants, sacs et bagagerie pour être parfaitement dans le ton.
Le casque Trophy de Premier est l’exemple même de cette vague vintage qui heureusement ne vous cantonne pas à rouler en jet. On a bien à faire à un intégral, un vrai.
Et en carbone s’il vous plait ! Il existe également en fibre tri-composite.
On pourrait faire un article très simple : il est beau ! Et puis voilà, pourquoi en rajouter ?
Mais je vous vois déjà faire la moue, bien entendu, on ne va pas se limiter à ce seul constat mais à regarder, le Trophy présente une ligne pure et des décorations très variées pour plaire au plus grand nombre. Si ici, je vous présente la version Carbon T0, je ne vous cache pas que ma préférée est la NX Silver chromed mais bon, il en faut pour tous les goûts et on ne choisit pas toujours ce qu'on reçoit.
La conception de la coque en carbone est bien la seule concession au monde moderne ou presque. On trouve bien une boucle double D et un intérieur démontable et lavable et puis c’est tout. Enfin non mais on le voit pas, le calotin est composé en mousses EPS de différentes densités.
Vous ne trouverez pas de système d’aération sophistiqué, ni d’entrée d’air tout court d’ailleurs puisque celui-ci s’engouffre allègrement sous la mentonnière. Vous n’avez pas non plus de cache menton pour vous en préserver. Non, ici c’est aération permanente ! Ah ça, vous voulez du vintage ? Premier va vous en donner.
Fallait-il pousser le mimétisme des anciens modèles au point de vous mettre une visière qui se ferme par deux pressions ? La question fera débat, c’est certain. Pour le look, on y colle à 200% mais pour le côté pratique, ça sera moins évident. Elles sont relativement dures à fermer, surtout en roulant mais heureusement, on peut l’abaisser sans forcément la clipser. Évidemment, ça n’aide en rien l’insonorisation mais on n’achète pas un Trophy pour ça non plus.
Et puis il faut être honnête, j’ai déjà testé des intégraux plus bruyants et pourtant bien modernes. Enfin, ne vous faites pas trop d’illusions non plus, la conception même et l’esprit du Trophy n’ont pas la vocation de le faire passer pour un casque de grand tourisme. En plus si vous n’avez pas clipsé les pressions, à partir d’une certaine vitesse, elles commenceront par se faire entendre aussi.
Mais quelle vue ! Une fois le casque sur la tête, sa forme originale mais d’époque et son grand écran offre une vue presque panoramique, j’ai presque l’impression de ne pas avoir de casque, le poids aide c’est vrai mais en terme de vision, c’est vraiment très bien. Fort logiquement, il n’y a pas d’écran solaire interne alors pour se protéger du soleil, vous devrez opter pour les lunettes (comme les Helly Fender que j’ai testées par exemple) ou un écran fumé (voir chromé même).
Le port du Trophy est plutôt agréable avec à peine 1200 grammes sur la balance. A l’intérieur, pas de pression dérangeante à vous signaler, on pourrait le porter toute la journée mais il vaut mieux prévoir des protections d’oreilles. Quoique, à bien y réfléchir, il n’est pas destiné à des motos très sportives ou du moins sur lesquelles vous serez amené à rouler très vite… Du moins, c’était vrai il y a encore quelques années parce qu’avec des motos comme les BMW Nine-T Café Racer ou des Triumph Thruxton, le rythme peut être plus élevé (et ce n’est pas plus mal).
Bref, pour 359 € vous avez un casque au look rétro jusqu’à la moindre pression mais avec la touche classe du carbone et surtout une protection, elle, bien moderne et c’est bien ce qu’on attend de ce Premier Trophy : une gueule sans risquer la sienne en cas de chute.
Pari réussi et perso, je ferai bien l’impasse sur ses défauts comme l’insonorisation et les pressions de la visière même si ce dernier point pourrait être sans doute amélioré. On pourrait aussi l’espérer avec un cache menton, histoire d’en profiter aussi en hiver mais sans aération, ça complique la donne aussi .