A quatre ans de son centenaire, notre fabricant national de casques –le plus ancien au monde, rappelons-le!- propose un intégral racing plus abouti que jamais. Un casque qui a su séduire Michael Laverty pour la dernière saison de MotoGP et que Objectif-Moto vous présente en exclusivité!
En anglais, Osprey désigne le balbuzard, un oiseau de proie; et il est vrai que ce haut de gamme bien de chez nous affiche de légitimes ambitions depuis qu'il est présent dans les paddocks des Grands Prix. Et puis, chez Lazer, on est à l'écoute: lorsqu'un jeune ingénieur français proposa d'améliorer l'Osprey porté par Xavier Siméon en Moto2 en modifiant son aileron stabilisateur, on lui laissa carte blanche. Et le résultat fut assez probant pour convaincre Laverty de lui confier sa tête: "Quand j'ai appris que Lazer était le plus ancien manufacturier mondial, je n'ai pas hésité une seconde, déclare le pilote irlandais."
De notre côté, pour avoir eu l'occasion de porter longuement l'ancienne version de l'Osprey, nous avons eu tout loisir de mesurer les progrès réalisés. D'autre part, pour étalonner valablement le nouveau venu, nous l'avons comparé à un ténor reconnu du segment: l'AGV Corsa 46 qui s'affiche à 300€ de plus que le Lazer (749€ contre 449€, et même 279€, premier prix pour un nouvel Osprey en fibres). La première amélioration est une affaire de mensurations: le casque belge est moins volumineux (donc plus facile à placer dans un top case) et spectaculairement plus léger que par le passé. Grâce à son enveloppe carbone, notre Laverty ne pèse que 1300g en taille XL, soit 270g de moins que son prédécesseur et 300g de moins que l'AGV! Cette légèreté est un atout tant sur piste qu'en usage quotidien car par rapport à un casque plus lourd et moins aérodynamique, vos cervicales font la différence en fin de journée.
Outre la déco Laverty qui fait mouche par son mariage de coloris fluo, de vernis mat et de carbone apparent, le point fort de l’Osprey est à chercher dans son aérodynamique. Bien entendu, c'est de la fatigue économisée mais plus en finesse, on dira que l’Osprey évacue vraiment bien la pression du vent et la rend très homogène, de sorte qu'il génère peu de turbulences; quant à ses appendices arrière noirs, ils optimisent le flux d'air lorsque le pilote est couché dans la bulle, principalement si sa combi est équipée d'une "bosse" aérodynamique. En cela, il talonne l’AGV qui fait pourtant référence en la matière. Comme quoi, l'aileron intégré à la coque n’est pas là pour décorer ! Quant au point faible de l'ancien Osprey (le niveau sonore), il a disparu : sur une même moto, le Lazer s'avère nettement moins bruyant que le casque italien. On peut désormais envisager de le porter longtemps sans bouchons. Il offre aussi un champ de vision bien plus large que son homologue italien. De même, les nombreux courants d'air générés par les Osprey de la première génération ne sont plus qu'un souvenir; on apprécie en hiver même si les porteurs de lunettes auront davantage à combattre la buée sur leurs binocles. D'autre part, grâce au Pinlock intégré, le traitement antibuée du Lazer est irréprochable pourvu qu'on pense à nettoyer le Pinlock de temps à autre.
Grâce au système breveté d’intégration de la visière à la coque (Visor Perfect Fit System), il faut qu'il pleuve à verse pour qu'un peu d’eau perle à l’intérieur; du reste, la visière WideRace est fournie avec une bavette supplémentaire, héritée de la course, pour la rendre 100% étanche. S'agissant du (dé)montage de la visière, Lazer a acquis valeur d'exemple. Le cahier des ambitions de l'Osprey Laverty était clair : situer Lazer au sommet dans le cercle restreint des heaumes destinés à la compétition. Globalement, il atteint ses objectifs et si vous consentez l'investissement supplémentaire d'une visière Lumino, qui existe également à 99€ en version route, vous disposez d'un outil de premier choix sur route comme sur piste. Alleï, cocorico une fois!
Question de visières
Alors que les autres Osprey sont fournis avec une visière route à double courbure; le Laverty hérite d'origine de la visière WideRace, plus épaisse (2,8mm) et plus plate, de manière à s'accommoder des tear-offs. La WideRace vous est d'ailleurs fournie avec une flopée d'accessoires et de pièces de rechange. Elle se distingue essentiellement de la visière routière par le fait qu'elle est verrouillable et vissée dans la coque du casque, de manière à ne pas pouvoir s'en désolidariser en cas de chute à grande vitesse par exemple. Sur notre casque d'essai, c'est une WideRace traitée Lumino qui nous a été fournie (149€). Et ça, c'est le nec plus ultra!
Avec sa Lumino, Lazer voit clair!
Certes, la Lumino n’est pas la première visière photochromique, mais c'est de loin la meilleure. La preuve en est que Shoei va l'adopter pour sa collection 2015. La visière Lazer est la seule sur le marché qui bloque 80% de la luminosité ambiante tout en partant de 10% dans sa teinte la plus claire. En termes de longévité du traitement photochromique, les tests ont montré que sa durée de vie équivalait à deux années de teinte maximale à raison de 24h par jour. En ce qui nous concerne, nous possédons une Lumino première génération qui entame sans anicroche sa quatrième saison.
A l’usage, la Lumino s’impose par la qualité de son traitement optique : quel que soit son degré de coloration, la visière assure d’excellents contrastes. En conduite nocturne, elle n’induit que très peu de reflets parasites. Quant à sa faculté à bloquer intégralement les UV, elle est manifeste. Quant au temps de réaction, tablez sur une minute pour un assombrissement total et sur 2 minutes pour un retour au clair. Précisons que cette rémanence foncée ne nous a jamais gênés lorsque nous empruntions les tunnels bruxellois lors de journées ensoleillées. On apprécie aussi que la Lumino réagisse à la luminosité ambiante plutôt qu’au soleil. De cette façon, on a la garantie de profiter d’une protection optimale quelles que soient les conditions climatiques du jour.
Si on considère qu’un écran solaire amovible affaiblit la structure du casque tout en l’alourdissant, qu’une visière solaire impose d'en trimballer une incolore et qu’un insert antibuée photochromique (comme chez Raleri) laisse échapper le soleil sur tout son pourtour, il est incontestable que la visière Lumino est supérieure à toutes les autres solutions, d’autant que ses qualités optiques font qu’elle respecte les couleurs et n’altère aucunement les contrastes. Fort de ce constat, à vous de décider si le jeu en vaut la chandelle. Mais sachez que se passer d'une Lumino est chose difficile dès qu'on la connaît…