Un mini Triumph, un mono 400cc, on n'y croyait pas quand on a vu l'annonce du Scrambler 400X et pourtant, cette petite cylindrée a plus d'un atout pour vous faire craquer.
Direct, moi, je me suis dit, celle-là, je veux la tester. Ca peut paraître saugrenu comme une idée surtout quand on sait que nous avons en général accès à toutes les nouveautés des différentes marques. Alors pourquoi choisir une "petite" ? Tout simplement parce que je lui trouvais une bonne bouille, un tarif plus qu'accessible et que vu le gabarit, je m'attendais à bien me marrer à son guidon.
Un bon petit look de Scrambler, bien campé sur ses roues de 19 et 17 pouces, des fourreaux de fourche dorés, un phare rond planqué derrière une grille, des protège-mains, des pads sur les côtés du réservoir, une double selle et un silencieux qui imite une double sortie haute. Forcément, ça ne plaira pas à tout le monde mais sans en faire trop, il se met bien en valeur. Disponible en rouge, vert kaki ou noir comme notre moto d'essai, seul le réservoir change de couleur. La selle reste brune et les flancs de la moto noirs.
Rétro mais moderne avec un phare LED à l'avant comme à l'arrière. Je le trouve d'ailleurs particulièrement bien intégré, certains devrait prendre des notes. Devant le pilote, un guidon assez haut avec un renfort central couvert d'un mousse Triumph et un tableau de bord mixte avec une vitesse analogique et un écran digital LCD pour toutes les informations nécessaires. Compte-tour, rapport engagé, jauge, horloge, les trips... comme je vous disais, tout y est. Evidemment, on n'est pas sur les derniers TFT couleurs avec la navigation mais pour un Scrambler, c'est complet et suffisant. A l'usage il se montre aussi assez lisible pour les informations principales.
Une prise en main facile avec une selle à 835mm et surtout un poids de seulement 179 kg avec le plein, c'est vraiment une moto accessible pour la plupart des motards et motardes. Le pilote est assis droit ave assez de place pour les jambes même avec mon mètre quatre-vingt et pour une fois, sur une petite, je n'ai pas l'air d'un crapaud sur une pocket bike. Le 400X ne fait pas de vous un "petit" motard, preuve en est, tous les autres pilotes croisés pendant l'essai m'ont salué. Ce n'est pas une preuve ? Non peut être mais ça donne vraiment l'impression d'être un motard à part entière.
Alors, oui, je sais ! Je n'ai qu'une 400cc entre les mains et vous avez raison. Un mono-cylindre de 398cc pour être précis mais qui développe quand-même 40 cv à 8000 tours. Evidemment, on ne parle pas de performances, de reprises, d'accélérations comme on le ferait avec une moto de 150 cv mais pourtant, vous verrez des tas de vidéos sur Youtube avec des comparatifs. Et pour cause, le Scrambler a des concurrentes de taille et on devrait vous les présenter plus tard sur le site. Mais on fait quoi avec 40 cv ? En fait, tout ce qu'on peut faire. Il se montre étonnamment assez souple avec son couple de 37,5 Nm à 6500 tr/min et on ne doit pas trop jouer avec la boîte de vitesse.
Forcément, je me suis senti obligé de l'amener aussi sur autoroute et bon, même si ce n'est pas sa tasse de thé, vous tiendrez votre 120 (ou 130) km/h sans difficulté. Je n'ai pas eu l'impression de lui en demander trop d'ailleurs sauf si on garde un oeil sur la consommation. Après un beau tour par les petites routes, il me restait largement de quoi rentrer sauf qu'en prenant les grands axes, j'ai mis à mal les 13 litres du réservoir. Oui, il ne m'en restait une bonne moitié et j'ai pourtant allumé la réserve au retour. Pourtant, la moyenne avant ce calvaire pour beaucoup était d'environ 3,5 litres au cent.
40 chevaux donc, c'est mince et en même temps, c'est beaucoup. Avec une moto de moins de 180 kg, une bonne tenue de route, c'est un réel plaisir sur les petites routes où on la balance d'un virage à l'autre avec un plaisir non dissimulé. J'irais même jusqu'à dire qu'il faut parfois garder un oeil sur le compteur dans les zones limitées. Loin de certains missiles qui trouvent à peine leur place sur la route, ce Scrambler 400X est une machine à se faire plaisir.
La fourche inversée de 43mm et le mono amortisseur réglable en précharge font le boulot et permettent de rouler même sur des routes abimées. Mieux, comme on se revendique scrambler, il faut avoir la possibilité de quitter l'asphalte, du moins pour quelques sentiers. Je ne vous mentirai pas, je ne vais pas aussi loin que dans certaines vidéos trouvées sur Youtube où des pilotes l'emmène à des endroits complètement barrés pour une moto qui n'est pas off-road. Pourtant, un petit chemin, un sentier en terre ou cailloux ne lui fera pas peur. Il faut dire que le poids aide bien à la maniabilité.
Le poids justement et ses performances s'accommodent assez bien du freinage même si on ne retrouve qu'un seul disque de 320mm à l'avant mais avec un étrier radial à 2 pistons quand-même. Le 230mm arrière avec un seul piston viendra en renfort si besoin est. L'ABS est bien entendu de la partie mais n'est pas intrusif. Autres argument pour envisager de quitter les voies classiques, le contrôle de traction comme l'ABS sont déconnectables, les caoutchoucs des pose-pieds peuvent être enlevés et on peut piloter aussi en se mettant debout. Les protèges mains vous éviteront des coups de branches dans les gants et les pneus permettent un peu de grip si nécessaire sans devenir dangereux par temps de pluie sur route.
Je n'ai malheureusement pas pu le tester en duo, ça limitera sans doute un peu ses performances mais ce Scrambler a de quoi vous transformer chaque sortie en partie de plaisir, même pour aller travailler. Les balades avec les potes, pour peu qu'ils tiennent aussi à leur permis, ne devraient pas être pénibles et vous ne passerez pas pour le petit de la bande, à moins de l'être vous aussi mais là, on n'y peut rien. La protection n'est pas son fort mais ce n'est pas ce qu'on lui demande ; un guidon large et pas de tête de fourche ni bulle, vous serez face au vent.
Bref, je me suis bien amusé avec ce Triumph Scrambler 400X et j'ai bien regretté de devoir le rendre. Affiché à 6.595 €, le petit mono peut en plus être équipé par un tas d'accessoires signés Triumph comme une petite bulle, une selle confort, des protections et de la bagagerie. Cette saison devrait d'ailleurs voir plusieurs essais de petites cylindrées puisque ses deux grandes concurrentes devraient passer entre mes mains, à savoir la nouvelle Enfield Himalayan et la MT450 (dans un style plus moderne). Franchement, si il ne consommait pas autant à la vitesse max sur autoroute, ça serait le compagnon idéal pour tout faire. Moins polyvalent qu'une XSR700, il est pourtant gage de plaisir à chaque escapade.
