Après des semaines de préparation, de contacts ; après avoir aplani un millier de difficultés ; après avoir convaincu, discuté, négocié et organisé dans les moindres détails, nous y voici.
C'est le 17 mai, et c'est une pluie battante qui me réveille. Un mot de cinq lettres me vient immédiatement à l'esprit et je mets le pied hors du lit avec des pensées assassines envers les météorologues.
Je me dirige vers la salle de bains et sous la douche, c'est encore et toujours le même bruit. Petit espoir lorsque j'en sors, l'averse semble un peu calmée.
Je saute dans mon habit « de lumière ». Non, je ne suis pas toréador, je suis un simple policier. En ce qui concerne l'habit de lumière, bon d'accord, il y a mieux. Enfin, on s'en contente !!
Cette journée devait être entièrement dédiée à la sécurisation des motards mais avec le temps qu'il fait, je n'ai que peu d'espoir de transformer le projet en un succès de masse.
Direction le poste de police, en voiture évidemment puisque je bosse. Quelles punitions! Il drache et je ne peux pas rouler. En un mot, je râle, je râle et je râle encore.
Enfin, c'est l'arrivée ; la rencontre avec les collègues, le briefing des équipes et le départ vers notre zone d'activités. Quelques minutes plus tard, nous voici déployés sur le site de l'aérodrome de Cerfontaine.
Tout le monde est présent. D'abord les représentants des marques de motos tels A2 moto de Marcinelle pour BMW, Rudy PELLEGRINELLI et son équipe pour YAMAHA, Fred FIORENTINO pour KTM, le magasin Racing sport de DINANT, l'ESCAM et les représentants de l'APEVR (association de parents d'enfants victimes de la route) et puis les collègues des autres zones de police et des WPR mais aussi les potes de longue date comme Benoît, Ivano, Christian, ou encore Didier Manise.
La météo semble avoir pitié de nous. La pluie s'évacue lentement. Et puis les premières infos arrivent. Un peu plus de 160 motos se trouvent au départ de Chevetogne. Avec un temps pareil, c'est un véritable succès.
Au départ, les motards ont dû adhérer à une charte par laquelle ils s'engagent à respecter la législation.
La première étape se situe à hauteur du circuit de Gedinne. Ensuite, c'est vers Givet que la balade se dirige. En effet, les collègues français se sont également mobilisés dans cette aventure. Sur la place Méhul, nous retrouvons divers stands : lunettes déformantes, simulateur de conduite moto, informations sur la législation française et aussi la fameuse Subaru Impreza. Celle-ci n'est pas limitée à 100 chevaux, poursuite oblige.
En quittant Givet, le road-book se poursuit en direction de Florennes. Les services de police occupent un endroit nommé « les aires nord », anciennes infrastructures militaires attachées à la base aérienne de Florennes. Là, ce sont le freinage et les réflexes qui sont mis à l'honneur.
Au long de la route, plusieurs motards sont venus se joindre au groupe initialement formé, et ce sont 200 motos environ qui se présentent à l'entrée de l'aérodrome.
Nous les accueillons et les commentaires semblent unanimes : bien organisé et intéressant. Au passage, je tiens à rendre hommage aux participants néerlandophones qui nous ont fait le plaisir de nous rejoindre. Comme quoi, même à l'aube des élections, il n'y a guère de barrière linguistique dans la famille motards.
Dans la logique de la journée, la question tombe : Et ici, que fait-on ?
Eh bien, tout d'abord, vous avez la possibilité de faire un petit tour des stands, vous avez aussi le droit de vous restaurer, de boire un petit coup (sans alcool évidemment) et puis, je m'occupe de vous.
Après s'être dégourdi les jambes, voici les clients qui me reviennent. Bon et maintenant ?
Eh bien maintenant, vous formez des groupes de 5 conducteurs et vous m'accompagnez. Je vais vous présenter vos « moniteurs ».
Chaque groupe est pris en charge par deux moniteurs. Avant le départ, une petite partie théorique destinée à rappeler les techniques de virage et de circulation en groupe.
En passant le nez dans la salle, j'entrevois Fred FIORENTINO occupé à faire passer le message avec une pédagogie d'une qualité remarquable. Son message : Ne prenez pas la route pour un circuit. Il existe des circuits, utilisez-les.
Et puis, c'est le départ. Les moniteurs rassemblent leurs poussins et c'est parti pour deux tours d'un circuit entourant le lac de Falemprise. Nous nous trouvons au cœur du site des Lacs de l'Eau d'Heure. Pour les policiers, cela se traduit par des numéros de route ; la 978, la 978 a et la 987. Ils y sont souvent appelés et malheureusement, c'est souvent pour y constater des accidents graves mettant en cause des motards (presque un sur deux).
Il est vrai que la route est superbe mais elle s'avère parfois mortelle.
De retour sur le site de l'aérodrome, je n'aperçois que des sourires. Tout le monde est pleinement satisfait. Tout le monde est sous le charme. Ca discute, ça explique avec des gestes à l'appui, on se remémore les trajectoires, on se paie la tête du copain qui a foiré son virage, etc.
Et puis, une espèce de tempête secoue tout ce petit monde. Le FIO fait une démo. Fred remet le casque, enfourche la KTM 990 spécialement préparée pour le moto tour et il démarre. Empruntant le parcours préparé par les gens de l'ESCAM, il enchaîne wheeling et stunt, glisse, reglisse et rereglisse tout en virevoltant entre les cônes.
Bon, nous devons bien nous rendre à l'évidence, c'est un grand monsieur. Et pourtant, tellement accessible, naturel et sympathique. S'ils pouvaient être tous comme lui...
Deux cents paires de mains se mettent à battre. Une journée à marquer d'une pierre blanche pour ceux qui l'ont vécue.
Conclusion
L'année dernière, nous avions souffert d'un manque de pub et l'organisation était perfectible. Malgré le beau temps, nous avions dénombré un peu moins de 120 participants.
Cette année : plus de 200 motards ont répondu présents malgré cette foutue pluie de début de journée.
L'année prochaine : normalement, nous remettons le couvert et si je parviens à mes fins, avec un petit plus. Mais je ne vais pas vous dévoiler tous nos secrets. Tenez-vous au courant grâce à Moto-Zoom et vous découvrirez sur place.
Encore un grand merci à tous ceux qui ont permis la réussite de cette journée et tout spécialement aux bénévoles ainsi qu'aux administrateurs de l'aérodrome de Cerfontaine
A bientôt
Coca