La moto dans une autre dimension
(disponible sur Xbox 360, PS3, PC et PS Vita)
Milestone, développeur réputé des derniers WRC et de la série SBK, fait entrer la course moto dans une ère nouvelle avec son titre MotoGP 13. Votre agent, votre team manager et vos fans sont les clefs de l'expérience novatrice que vous offre le studio italien. Cinq modes de jeu vous sont proposés : Course rapide, Grand Prix, Championnat, Ecran partagé et Carrière. Tout d'abord, le mode Course rapide est fait pour rouler immédiatement sans se tracasser au sujet de quoi que ce soit. Vous prenez ainsi la piste sans rien choisir. Autrement dit, vous jouez à la loterie. En Grand Prix, ensuite, vous sélectionnez un circuit, une catégorie, mais aussi votre personnage et une équipe ou vous optez pour un pilote réel. Le Championnat vous permet quant à lui de livrer un championnat entier, mais avec ceci de particulier que vous choisissez vous-même les circuits et leur nombre. Le traditionnel Ecran partagé vous octroie pour sa part le plaisir inavouable de laisser vos amis sur place pendant que vous titillez le record de la piste. Le mode Carrière, enfin, vous invite à créer votre propre personnage, à sélectionner votre agent et votre chef mécanicien et à vous lancer corps et âme dans les Grands Prix moto.
Votre Carrière
Vous débutez votre Carrière en Moto3 grâce à votre agent qui vous obtient plusieurs wild cards destinées à faire vos preuves et à attirer l'attention de quelques écuries en vue d'un guidon permanent pour la saison suivante. La suite, c'est vous qui l'écrivez en fonction de vos résultats et de vos choix. Est-ce que je monte au plus vite en Moto2 ou est-ce que je fais une saison supplémentaire en Moto3 afin de décrocher le titre ? Mais faites attention à ceci : vous ne pouvez jamais choisir parmi toutes les équipes d'une ou de plusieurs catégories. Ce sont en effet les team managers qui contactent votre agent pour vous offrir leurs couleurs. Votre agent vous suggère de la sorte régulièrement des contrats et ce, même en cours de saison, ce qui manque quelque peu de réalisme. Encore que certains ne se privent pas pour changer d'équipe d'une course à l'autre par choix ou par obligation après s'être retrouvés à pied... Mais ce n'est pas tout. Votre agent vous choisit un rival potentiel pour la course tandis que votre team manager vous fixe un objectif d'équipe à atteindre. Vous voilà donc affublé de deux nouvelles sources de pression, la première étant votre petite personne. Et la réussite de ces deux objectifs est primordiale pour attiser la convoitise d'écuries plus compétitives. Pour leur part, vos fans, mais également les autres pilotes, commentent vos performances comme vos contre-performances. Elles sont trop répétitives et régulièrement hors-propos, mais certaines valent le détour. Au fait, qu'est-ce que ça fait d'être félicité par le nonuple champion du monde ?
La difficulté est au rendez-vous, surtout si vous avez le courage d'accroître le niveau de simulation intitulé Physique. Lors de vos premiers tours de piste d'ailleurs, vous risquez de vous dire : "Diable, et je ne suis qu'en facile..." Mais la panique n'a pas sa place à bord car votre âme de pilote aura tôt fait de prendre les rênes... Que dis-je ? Le guidon... et de vous emmener vers le haut des classements. Dans le même ordre d'idée, votre passage en MotoGP risque de se faire dans la douleur. Vous y entrez en effet en CRT malgré votre éventuel titre de champion du monde Moto2 sortant et entamez une descente aux enfers, à tout le moins pour les premiers Grands Prix de la saison. Il faut dire que vous avez tout à coup l'impression de rouler dans un niveau de simulation plus élevé alors qu'il n'en est rien.
Sale temps pour les météorologues
La gestion de la météo est sans conteste l'un des points forts de MotoGP 13 tant elle s'avère fine. Vous faites par exemple de votre mieux afin de rester sur la seule trajectoire sèche jusqu'à ce que la pluie fasse son apparition et qu'à votre grand dam, cette trajectoire sainte disparaisse vite. Vous êtes également témoin de pistes qui sèchent au cours de la séance d'essais ou de la course bien que ce soit trop rapide que pour être réaliste, mais tirons tout de même notre chapeau à Milestone. Et, détail savoureux, à mesure que la piste sèche, les temps de vos adversaires fondent dangereusement... pour vous. Le mauvais temps semble en revanche un tantinet trop présent. Certains Grands Prix, tels Le Mans, se courent ainsi toujours sous la pluie (ou presque). L'animation de la pluie s'avère quant à elle peu réaliste. Où sont donc passées les gerbes d'eau de vos adversaires qui vous obstruent la vue ?
Les animations des pilotes constituent un autre point fort du jeu. Vous avez toujours rêvé de détendre votre jambe au freinage comme Valentino Rossi, mais vous n'avez jamais osé le faire sur piste ? Avec MotoGP 13, nul doute que ce sera chose faite. Les animations des chutes, bousculades et autres glissades sont elles aussi convaincantes. La personnalisation de votre pilote est pour sa part sympathique bien qu'elle ait nombre d'éléments à envier à celle que proposaient jadis les MotoGP de Climax. Qui n'a jamais désiré avoir son nom sur les classements, dans les journaux et sur son cuir ?
Le réalisme semble être le point d'orgue de MotoGP 13 qui est on ne peut plus officiel. Y figurent en effet les pilotes, les machines, les circuits, mais encore l'affichage et même le thème musical des Grands Prix. Tout y participe : la difficulté à tourner et à changer d'angle, l'importance de la trajectoire, les virages aveugles, la présence minoritaire de femmes, les erreurs de tous types des autres pilotes (au même titre que dans les MotoGP de Climax), etc. Les amateurs de flirts avec les vibreurs, notamment, doivent se faire à l'idée que ce sont des félons sournois. Comme à l'accoutumée, la multitude de réglages disponibles ne semble par contre avoir aucune incidence prépondérante sur le comportement de votre machine.
Abonnés absents
A l'instar d'une petite vingtaine d'autres pilotes de Moto2 et Moto3 ainsi que de leurs équipes, Mike Di Meglio et Jonas Folger manquent à l'appel quel que soit le mode de jeu pour cause de "contenu téléchargeable" qui les verrouille. La lenteur des autres pilotes, essentiellement dans des portions de circuit rapides, constitue un réel problème de jouabilité puisqu'elle vous contraint, une fois que vous l'avez constatée par un accrochage en bonne et due forme, à ralentir et à modifier votre trajectoire.
Autre grand souci : la technique et plus précisément le manque de fluidité ainsi que l'esthétique décevante. Côté fluidité, les images saccadent souvent sur la piste, surtout dès lors que vous vous calez dans la roue arrière d'un groupe de pilotes. Côté esthétique, il faut l'avouer, le jeu est laid même si l'on s'y fait. Tout comme les commentaires du journaliste Laurent Corric (ndlr : Gavin Emmett dans la version anglaise), les chargements et les animations telles que celles du box et du parc fermé plombent le rythme du jeu et frustreront peut-être les frénétiques de la poignée de gaz. Les nostalgiques regretteront quant à eux l'absence de mode Légendes. En bref, ses innovations font de MotoGP 13 un bon jeu de course moto même s'il souffre encore de bon nombre de problèmes déjà récurrents chez ses prédécesseurs. Ce n'est pas encore la panacée, dira-t-on...