Rien ne me prédestinait à la moto, tout au contraire... Mais lorsque l’opportunité de devenir motard s’est présentée à moi et que l’on m’a proposé de raconter mon expérience sur Objectif-moto, je n’ai pas dû me faire prier longtemps pour accepter.
Enfant, comme la plupart d’entre nous, je me suis dit « un jour, moi aussi, quand je serai grand, je piloterai des motos ! » au même titre que « quand je serai grand, je serai pilote de chasse ».
Alors concernant l’avion de chasse, c’est mort… on n’a pas voulu m’en prêter un ! Et pourtant ce n’est pas faute de leur avoir expliqué qu’on pourrait faire un superbe article!
Il ne me restait plus qu’à me faire une raison, la moto ce n’est pas si mal en fin de compte, non ?
Devenir motard? Ça va pas la tête?
Plantons le décor. 32 ans, le permis auto depuis mes 18 ans. Né dans une famille sans le moindre motard à l’horizon et où une simple phrase comme « je ferais bien de la moto » me vaudrait l’échafaud sans autre procès. Disons que la famille fait preuve de quelques « a priori » sur la question…
Soyons honnête, tout a été fait pour me mettre « à l’abri »: au plus vite derrière un volant, afin que je ne harcèle pas mes parents pour avoir une « mob » ou un scoot, comme on le disait à mon époque 😉 Avec du recul, je me dis qu’ils ont probablement eu raison, les risques de la route pour un motard étant bien plus élevés que pour un automobiliste. La sagesse et la raison sont des qualités que l’on acquiert avec l’âge et qui vont donc de pair avec la moto. Je pense qu’il valait mieux que j’attende un peu, comme plus d'un parmi vous sans doute.
Tout vient à point…
C’est peut-être l’envie de découvrir cette sensation de liberté dont tous les motards parlent ou parce qu’une moto ne se conduit pas, mais se pilote ou bien encore parce que c’est bien plus de « challenge » qu’une voiture, et c'est justement cela qui la rend attractive à nos yeux. Assez pour oublier quelques côtés plus négatifs qui se rappelleront à moi bien assez tôt, dès mes premiers kilomètres accomplis.
Alors, par quoi commence-t-on ?
Avant de m’attaquer au passage du permis, une prise de contact avec la « bête » me semblait être une bonne idée. N’ayant jamais enfourché de moto de ma vie, entre tout ce que je croyais connaitre, ce que j’ai lu sur la toile et un peu partout ailleurs… il me semblait bien plus intelligent de remettre les compteurs à zéro, afin d’avoir une base solide, un enseignement fondé par une personne vraiment qualifiée. C’est pourquoi mon intérêt c’est porté sur la journée d’initiation à la moto organisée par la Belgium Driving School (en association avec la moto-écoleBarra)
En shorts et tongs ?
Me voilà donc inscrit pour le dimanche suivant, tout impatient à l’idée de commencer, tel un gosse qui attend la venue de Saint-Nicolas !
Le matériel logiquement requis pour participer à cette journée initiatique : un pantalon, une veste et des chaussures recouvrant la malléole au strict minimum. Les gants et le casque pouvant être fournis sur place si nécessaire.
Du côté de la rédaction d’Objectif-moto, le concept est très simple. « Si motard tu veux devenir, correctement tu t’équiperas » (Maître Yoda est également motard, non?)
Habituellement, je suis le premier à fuir le shopping et je laisse cette « corvée » à ma dulcinée. Mais là, bizarrement, l’effet « moto » a agi instantanément et me voici pris d’une irrésistible envie d'achat. Sur les sites en ligne, je suis à la recherche de tout l’attirail du parfait petit motard. Et tout cela, sans la moindre lassitude…
Grâce aux partenariats de choix d’Ojectif-moto, il ne fut pas difficile pour moi de trouver les équipements de qualité adaptés au style « urbain » que je recherchais et ainsi de m’équiper de pieds en cap.
Dans un futur proche, je me ferai un plaisir de partager des photos ainsi que mon avis sur chacun des produits dont j’ai rempli mon caddy : (Tous n’étant pas de stock, certains ne seront pas visibles sur ce reportage photo.)
La veste : Rev’it Roamer
Les gants : Rev’it Bomber
Les chaussures : Sidi Astro (Dieteren Sport)
Le jean’s : Held
Le casque : Scorpion Exo-1000 Air
Cache cou : Bering
Nous y voilà !
09h00 du matin, j’arrive dans les infrastructures de la moto-école Barra, également connue sous le nom de Belgian driving school ou encore l’école Starter suivant les régions. Il fait un peu froid et gris et hélas, il pleuvine, pourvu que cela ne dure pas !
Mauvais temps et autres désistements de dernière minute obligent, nous ne serons que deux à suivre la formation de ce jour. Que demander de plus qu’un professeur « quasi » particulier !
Alain, notre moniteur, nous accueille sur ce qui sera notre terrain de jeu pour la journée. Dès le début, la magie opère. Sur cet énorme terrain de manœuvre, elles sont là, alignées les unes à côté des autres, taguées d’un « er6-n » ou « Gladius » sur leurs flancs.
Motos de débutant par excellence, elles sont équipées, comme il se doit, d’arceaux de protection en cas de chute. En espérant que cela n’aura pas à servir !
Bien qu’ayant envie de découvrir ce qui ressemble à un circuit en arrière-plan, il faut tout d’abord (et ce n’est pas plus mal) renter se mettre au chaud pour débuter la formation. Dans une petite salle aménagée au bord du terrain, nous débutons notre apprentissage par l’équipement du motard. À l’aide d’un rétroprojecteur, Alain nous présente casques, gants, blousons, chaussures… le tout est détaillé de manière à nous faire prendre conscience de la nécessité de bien s’équiper.
On sort enfin découvrir les « bécanes » pour apprendre les notions de mécanique nécessaires à la conduite d'une moto. Magie, il ne pleut plus ! Mieux encore, le ciel commence à se dégager ! Tournant autour de la petite Er6-N, point par point, Alain attire notre attention sur les éléments fondamentaux à vérifier avant d’enfourcher notre deux-roues. Autant de petites vérifications qui ne prennent pas bien longtemps, mais qui devraient nous éviter bien des problèmes dans le futur. Des niveaux, aux phares, en passant par le kit pignon/chaine, chaque poste est détaillé.
Avant d’enfourcher la moto
Bien que pressé de démarrer le petit bicylindre, je vais devoir m’y faire, ce n’est pas encore pour maintenant ! Rouler c’est bien, mais savoir rouler correctement c’est encore mieux…
On retourne donc en classe pour aborder plusieurs points théoriques que nous mettrons plus tard en pratique. La théorie de la cinétique moto ! Tout un programme...
Il s’agit de comprendre comment réagit une moto suivant les situations. Ce qu’il faut et ne faut pas faire en moto sont autant de choses qu’il est bon de se voir préciser avant de monter dessus, finalement. Une fois ces phénomènes physiques expliqués, la théorie de la conduite défensive vient d’elle-même prendre la relève.
Par une série d’exemples, il nous est montré les bonnes trajectoires à adopter lorsque l’on roule sur route. Élargir en entrée de virage pour voir le plus loin possible dans la courbe, ou toutes autres explications de ce type forgeront préalablement notre expérience. Après tout, si on n’applique pas dès le début ces bonnes pratiques, cela pourrait nous être fatal. J’emmagasine donc un maximum d’informations et retiens la règle numéro un du motard : « la moto ira où ton regard se portera ! ».
La chevauchée fantastique
Ca y est, il est temps monter en selle et d’enfin ressembler à un vrai motard. Sensationnel ! En quelques instants à peine, la position de conduite idéale est adoptée. Pointes des pieds sur les cale-pieds, genoux collés au réservoir, je suis prêt pour une longue virée. Oui, enfin, il reste un détail… je n’ai toujours pas débéquillé la moto !
Reste qu’avant de pouvoir partir en avant, Alain nous informe que la prochaine étape est de pousser la moto en arrière. Ah bon ? OK. Ensuite on débéquille, on pousse...doucement…tout doucement, le temps de prendre conscience de la masse de la moto, et nous y voilà. Une bonne chose de faite !
Gentlamen, start your engine !
Ne nous emballons pas, hein ! Il nous reste quelques points à checker : Commandes de frein, d'accélérateur, d'embrayage, autant d’éléments qui pourront m’être utiles une fois lancé, seul à bord…
Chaque commande bien détaillée, ça y est, cette fois c’est la bonne, à moi la liberté !
Moteur allumé,
Première enclenchée,
je relâche la poignée d’embrayage petit à petit…,
1 mètre,
2, 3 , 4 mètres… C’est génial !
Et maintenant, Alain ? On fait quoi ? Tout seul et sans les petites roues ? Chiche !
En moins de temps qu’il en faut pour le dire, me voilà en train de tourner sur le terrain de manœuvres à passer les vitesses, freiner, effectuer les parcours d’obstacles et autres exercices. Tant de choses qui mettent en confiance et donnent la possibilité de prendre ses marques et d'acquérir des automatismes.
Une chose est sûre… j’aime la moto ! Me voilà rassuré.
Tous sur circuit !
Visible derrière le terrain de manœuvre, je l’avais remarqué à mon arrivée, mais n’y avait plus vraiment prêté attention ensuite.
L’heure est venue de découvrir cet atout spécifique au centre moto-école, cette superbe petite piste spécialement aménagée pour s’entrainer en voiture et à moto. Unique centre agréé en Belgique à posséder une telle infrastructure, permettant une évolution sur piste fermée sans aucune circulation.
Avouons-le, c’est super pratique ! Pouvoir s’entrainer sur cette piste qui offre des virages en montée, descente à l’aveugle, larges ou fermés et le tout bien trempé de la pluie du matin… Quelle ne fut pas mon excitation lors de mes premiers tours!
Mais déjà 13h00 au cadran ! Juste le temps d’aller manger ensemble dans un petit resto partenaire, situé à proximité. Après un ravitaillement bien mérité, le tout dans une chouette ambiance, nous revoilà de nouveau en selle.
Les bases bien en tête, la pratique bien entamée, il faut quand même regarder la réalité en face… il reste bien des choses à corriger pour devenir un bon motard !
Durant plusieurs tours de piste, notre moniteur équipé de son appareil photo, scrute en bord de piste le moindre défaut de position, de trajectoire et les mauvaises habitudes à perdre au plus vite.
L’heure du débriefing sonne déjà. Cela passe bien trop vite à mon goût… On consulte ensemble quelques clichés : genoux qui balancent, doigts sur le frein avant dans un virage lent, regard planté sur le garde-boue… Les photos ne mentent pas, il y a en effet des points qui restent à corriger chez moi et chez mon comparse du jour. Nous savons ce qu’il nous reste à faire… Nous réentrainer et nous repartons à l’attaque de la piste !
Malheureusement, la fin de journée approche à grands pas, toujours trop vite tant le plaisir procuré par cette expérience est énorme. Néanmoins, Alain a une dernière bonne surprise à nous proposer. Et si on s’essayait au freinage d’urgence ? En voilà une excellente idée ! Enfin, je crois...
Quelques minutes plus tard, nous voici à 50km/h prêts à répéter, dans le bon ordre de préférence, le déclenchement des freins. « Arrière, avant, débrayer » , « Arrière, avant, débrayer » « C’est le moment ! « « Arrière, avant, débraye ! »….Waow ! C’est que ça freine fort une moto ! Et en plus je suis toujours dessus ! 4, 5, 10 fois après, les distances de freinage diminuent à vue d’œil, on prend confiance en soi et en bonus, on cale bien moins souvent. C’est que cela finit par rentrer, on dirait !
Bien plus qu’une journée d’initiation
Alors, que penser de cette journée ?
À qui s’adresse-t-elle ?
Eh bien, à deux types de personnes. Celles qui, comme moi, n’ont jamais touché de moto de leur vie et souhaitent s’y essayer avant d’aller plus loin dans l’aventure. Et également aux anciens motards qui veulent se remettre en selle en toute sécurité avant de se relancer sur les routes ou qui souhaitent tout simplement acquérir les bons conseils qu’ils n’auraient pas eu à l’époque du permis qui était gracieusement « donné » à qui le demandait.
Mon ressenti à la fin de la journée ? Convaincu et bien plus encore ! S’il existait un « sastifactio-mètre » et que j’avais été contrôlé à la sortie, j’aurai probablement été à mon maximum !
Certes, le contact avec la moto fut génial et joue sur mon ressenti général de cette journée, mais cette expérience n’aurait pas été aussi plaisante si nous n’avions pas été pris en charge et guidés tout au long de la journée, dans une telle structure et avec une personne aussi compétente.
J’en profite d’ailleurs pour remercier tout particulièrement Alain qui, malgré le froid, nous a permis de progresser et d’arriver à un super niveau en si peu de temps.
Le pied maintenant à l’étrier, il ne me reste qu’une chose à faire: prochaine étape le permis!
Plus d'information sur les journées organisées par la Belgium Driving School
Le site de la moto-école Barra et ces différents centres (Moto-école Starter)
Nos autres partenaires: Dieteren Sport/ Yamaha, Motoblouz, Drift/Adren