Amené par Peugeot sur le marché en 2013 et posé par la marque au Lion comme un challenger du roi MP3, le Metropolis 400i reçoit une sérieuse mise à jour en 2017.
Cela s’avère plus profond que quelques détails esthétiques qui sont toujours sympas à voir mais n’apportent rien de fondamental au bon usage de cette moto à 3 roues, hybride entre 2 mondes. Examinons ensemble cette update évoluée, présentée ici en version RX-R.
D’abord, ce design unique. Il est recouvert d’une superbe peinture black Mat, agrémentée de parties en noir brillant, le tout surligné d’accents rouges et renforcé par de superbes pièces en alu. C’est valorisant pour le propriétaire, il est doté d’une finition sans faille, la qualité ici offerte est digne des grandes réalisations de Peugeot sur ses voitures. La selle surpiquée de coutures rouges, la bulle fumée, réglable manuellement, les superbes jantes dessinées renforcent encore ce sentiment de qualité mais aussi donnent tous ensemble un esprit diablement sportif à cette version RX-R du Metropolis.
Le moteur quant à lui se met aux normes euro 4, venant directement de l’Euro 2. Il délivre la coquette puissance de 37 cv à 7000 T/Min et un couple de 38 Nm, le tout avec force et vigueur. Ce moteur se montre enthousiaste à la prise de tours, se révèle être un très agréable compagnon et emmène le tout, soit un équipage de 260 kg + pilote, rapidement vers la vitesse de pointe de 145 km/h compteur, soit un bon 135 mesuré au Gps. Il est souple, offre des reprises sympathiques et son caractère loin d’être lissé par le passage aux normes Euro 4, reste docile. Il n’effrayera pas son pilote tout en restant garant d’une conduite dynamique. En plus, sa consommation se montre raisonnable au vu du poids embarqué, se contentant d’un petit 4.5 l/100Km. L’autonomie offerte par le réservoir de 13.5 litres permettra de belles balades sans s’arrêter à chaque pompe sur la route.
Autre conséquence des normes Euro4, l’ABS fait son apparition. Tout le circuit de freinage a été revu à la hausse et développé par des partenaires plus que compétents, à savoir Continental pour le boîtier ABS et Nissin pour les étriers de frein, avouez qu’il y a pire ! L’avant se dote de 2 grands disques de 230 mm au lieu de 200, pincés par des étriers deux pistons et l’arrière reste avec un disque de 240 mm et un étrier deux pistons comme auparavant.
Le freinage est couplé via la pédale de frein (Système SBC) présente sur le plancher du côté droit. Pour le reste, il se commande normalement par les 2 leviers présents au guidon comme sur tout scooter. Ce freinage n’appelle aucune critique, il est performant, endurant et l’ABS est très bien calibré puisque seuls dans de rares cas de gros freinages très tardifs et agressifs, jamais il ne s’est déclenché.
Le frein de parking se commande par un interrupteur discrètement placé au centre du guidon et joliment intégré. Cerise sur le gâteau, Peugeot a doté son Metropolis d’un système allumant les warnings en cas de freinages fortement appuyés. Actif à partir de 50 Km/h, le système réagit en cas de décélération supérieure à 6m/s et se coupe en dessous de 2.5m/s., franchement, c’est un plus pour la sécurité et ce système devrait se généraliser tant il trouve une utilité sur des véhicules sensés rouler au quotidien dans les files et autres embarras de circulation.
Pour permettre ces plus grands disques de frein, Peugeot a augmenté le diamètre des roues avant, passant de 12 à 13pPouces, mais avec une largeur réduite (passant de 120 à 110 mm) et chaussant les 3 superbes jantes de pneus Michelin City Grip qui se montrent le meilleur partenaire possible de ce Peugeot Metropolis tant ils offrent un sentiment de sécurité incroyable.
Au niveau du châssis, Le TTW (Twin Tilting Wheels) se compose d’un parallélogramme déformable à double triangulation dont l’architecture particulière permet d’abaisser le centre de gravité du RX-R, le tout en Aluminium qui apporte rigidité et légèreté au train avant. En clair, étant novice dans la conduite d’un 3 roues motorisé, j’ai pris le temps de comprendre et ensuite de chercher les limites de ce système. Conclusions, faut y aller fort, très fort pour le prendre en défaut. Les virages se prennent avec un sentiment de sécurité et une impression de fausse lenteur tellement c’est facile.
Pas testé sur le mouillé à cause de notre canicule actuelle, la tenue de route sur le sec s’est montrée royale. Je ne peux pax comparer avec son adversaire, le bien nomme MP3 pour absence de test possible. Vous vous calez bien sur la selle confortable, les pieds posés bien à plat sur le plancher doté de parements alu et caoutchouc antidérapant et vous mettez les watts. Banane assurée ! Le TCS, réglable sur deux positions en plus d’être déconnectable fait le job pour lequel il est prévu. Répétons ici qu’au vu de la météo lors de l’essai, pas de pluie ni de route grasse au menu mais bien quelques réparations en gomme sur nos routes dégradées et celles-ci n’ont posé aucun souci. Le TCS se règle au pouce droit sur l’interrupteur placé au guidon.
La combinaison mise au point par Peugeot est simplement proche de la perfection. L’association du châssis, du train avant, des freins, du moteur et des pneus vous emporte dans un mode de confort, de sécurité et d’efficacité.
En parlant de confort, le seul bémol vient de la suspension arrière qui se révèle être sèche et donne des coups dans le bas du dos au passage des imperfections de la route. Vous sentirez chaque caillou présent sur l’asphalte et vous chercherez à éviter les trous car les coups de raquette en retour vous feront vite rendre la main. Paioli livre du bon matos mais ici, peut-être pas le plus accordé au Metropolis, c’est sportif comme tenue de route mais cela pourrait être aussi plus confortable pour les longs trajets dont est capable ce Metropolis.
Ce qui est intriguant, c’est que notre passager ne s’est absolument pas plaint d’un quelconque manque de confort et que pour notre part, nous avons trouvés la suspension plus efficace en duo qu’en usage solo. Réglages revus et contrôlés, nous ne comprenons pas. Le point positif est que la présence de notre passager n’a aucune influence sur la conduite et qu’une escapade en duo est donc bien possible, c’est toujours ça de pris comme argument au moment de négocier l’achat de RX-R avec votre douce compagne. D’autant plus que Peugeot a doté son Metropolis d’une selle deux étages confortable et de platines repose-pieds pour le passager de bien fort belles dimensions.
L’équipement est franchement au top. La bulle avant teintée de noir et réglable à la main dévie l’air très efficacement, nous l’avons expressément laissée en position basse pour nous ventiler par ces jours de canicule.
Le vide poche situé à gauche dans le tablier remplace sa prise 12V par une prise USB, bien plus de notre époque.
Le grand coffre dans le tablier permettra d’emporter portefeuille et consorts, dommage qu’il ne ferme pas à clé. Le coffre sous la selle n’avalera que votre sac à dos ou tout au plus un petit casque jet.
Ne partez pas fâchés, le coffre arrière logera lui votre casque même s’il s’agit d’un casque modulable plus volumineux.
A savoir que ces deux coffres se commandent via de pratiques boutons placés sur le tablier devant le pilote et verrouillés par la clé de contact.
Parlons-en de cette clé, il s’agit ici d’une Smart Key. Placée au fond de votre poche, elle déverrouillera le Metropolis à partir d’un rayon d’1.5 m autour du scooter. Pratique, simple et bien pensé.
Autre belle réalisation, le tableau de bord clairement inspiré par le secteur automobile du constructeur de Sochaux. Les 2 grands compteurs analogiques encadrent un grand écran digital où toutes les informations se retrouvent présentes et bien posées dans votre champ de vision. Régime moteur, vitesse, consommation, indication du niveau de TCS, horloge, tout y est. En plus, le rétro-éclairage le rend lisible de jour comme de nuit. Le modèle qui a servi à sa conception se nomme Peugeot 308, il y a pire comme source d’inspiration.
Bon, c’est bien beau de parloter autour de Peugeot Metropolis 400i RX-R mais allons rouler et voir en quoi ce train avant et ces 3 roues sont mieux que deux. Permis en poche depuis 30 ans, l’évolution des technologies présentes sur nos chers et adorés 2 roues ne nous sont pas étrangères et nous n’y sommes pas insensibles. Militant de la première heure en faveur de l’ABS et autres aides de conduite, nous regardons ce Metropolis avec un sentiment naviguant entre la curiosité et le doute profond. Cette roue en plus, elle est superflue ou indispensable ?
Notre réponse après une semaine passée en sa compagnie est que cette 3ème roue apporte sa pierre à l’édifice de la sécurité. Un navetteur quotidien y trouvera son compte par le sentiment perçu (à raison) de facilité et de tranquillité d’esprit qu’elle procure. Un scooter à 3 roues permet de prendre des virages sur le mouillé sans craindre la chute, il permet aussi des manouvres d’évitement éclairs sans peur, il offre un comportement sécurisant tout en étant ludique. Lors de notre grosse sortie en sa compagnie, ce Metropolis m’a filé la banane bien plus que prévu, j’ai retardé mes freinages en sale gosse que je suis, lâchant les freins au point de corde et remettant immédiatement les gaz pour m’extraire des courbes avec vigueur et en me marrant ! D’accord, il n’a pas été conçu pour jouer au kéké au grand-prix du quartier mais si ce Metropolis peut supporter et endurer les facéties d’un motard, il pourra vous emmener travailler, balader en sécurité et tranquillité. Il est le compagnon idéal du navetteur.
On bloque la suspension en arrivant au feu rouge et on ne pose plus les pieds au sol. On s’engage dans un rond-point sans appréhension, on remonte les files les jambes protégées. Il faut toutefois tenir à l’œil que la chute est encore possible, il n’y a pas de garde-fou, elle reste la sanction finale en cas de gros débordement. Le Metropolis offre un surplus de sécurité en comparaison d’un deux roues mais les limites physiques restent maîtresses à bord et la vigilance toujours de mise.
Dès 2500T/min, le blocage du train avant libère le parallélogramme et le Metropolis peut prendre de l’angle. Il est alors maintenu en équilibre par la vitesse de roulage, asservi par une direction retrouvant sa précision et sa fonction première. Il suffit d’appuyer sur le guidon pour diriger l’ensemble avec facilité et précision. Vous êtes arrivés ? On bloque la suspension à peine arrêté, on verrouille le frein de parking et on ne transpire pas à monter le Metropolis sur sa béquille centrale, pas évidente vu le poids de l’engin. Simple comme bonjour !
Alors oui, le Metropolis a sa place sur nos routes. Il roule quasiment comme un deux roues classique, ce qui est un compliment de ma part. Il est beau, bien fini et avec un moteur dynamique. Son équipement et la qualité de fabrication le placent en concurrent plus que sérieux au trône tenu par le MP3. Son prix de 9299€ dans cette version suréquipée n’est même pas exorbitant au vu du matériel embarqué et de la qualité de fabrication.
Lolobadboy