C'est une première pour Objectif-moto, Schuberth a décidé de nous confier deux casques à l'essai : le très sportif SR2 et le C3 Pro qui avant l'arrivée du nouveau C4 était le modulable de la marque.
L'automne étant à nos portes quand on pu concrétiser nos choix, j'ai choisi un coloris qui ne passe pas inaperçu : un jaune fluo mais pas uni, non, une version collector je dirais même puisqu'il reprend la carte de l'Europe, un planisphère et des drapeaux, histoire de vous repérer au cas où vous vous perdiez.
Pourquoi collector ? Tout simplement parce que l'Angleterre y figure encore.
Mouais, moyen comme vanne, je vous l'accorde mais cette déco vous change du fluo classique bien trop fonctionnel.
Passé la claque visuelle (si si on est fan), on passe aux détails et il faut avouer qu'il joue la carte de la sobriété, une aération à la mentonnière, une supérieure et un mini spoiler créé par la coque externe. Pas de platine externe pour l'écran ni d'autres éléments perturbateurs.
Comme la plupart des modulables, il faudra ouvrir la mentonnière pour enfiler le C3 Pro, la commande se trouve juste sous le menton. On remarque du coup deux petits spoilers sur les côtés, histoire de bien comprendre que tous les détails ont été étudiés avec soin.
Le cache-menton est épais et agréable au touché.
Autre témoin de l'importance accordée au pilote (ou au passager), sous la boucle micrométrique, on trouve une bande en textile confort qui se ferme par velcro histoire de ne pas avoir le moindre frottement entre la boucle en le cou, fort !
Tout l'intérieur en Coolmax est doux et le revêtement Interpower permet d'évacuer l'humidité, quel confort.
Il est bien entendu amovible et nettoyable.
Notre présentation vidéo :
Une fois enfilé, on entre dans un autre monde, les sons extérieurs sont grandement atténués. C'est un peu normal, Schuberth se targue d'avoir le modulable le plus silencieux du marché, on y reviendra lors de l'essai mais déjà à l'arrêt c'est bluffant. On se sent un peu à l'étroit, il faut le temps que les mousses se tassent un peu.
J'ai un peu cherché la commande de l'écran solaire, parce qu'il y en a un. Elle se dissimule dans la bande noir dans le bas du casque.
Il descend suffisamment bas mais est assez éloigné du nez. Pas pratique pour rouler avec la mentonnière relevée alors ? Hé bien, vous allez être déçu, Schuberth déconseille de rouler avec celle-ci ouverte. Le C3 Pro n'est d'ailleurs pas homologué Jet mais juste P pour rouler en version intégral. C'est plutôt dommage !
En effet, puisqu'on parle de l'essai, on a bien entendu testé en roulant avec celle-ci relevée et la stabilité est tout à fait convenable sans trop de prise au vent.
Le poids du C3 Pro est lui dans la moyenne des modulables avec un peu moins de 1600 grammes, ce qui est tout à fait honorable. On le sent plus qu'un intégral carbone forcément mais c'est raisonnable. Le poids finalement peu élevé est obtenu grâce à la fibre de verre additionnée de résines spéciales pressée à haute température et sous haute pression qui en plus de ne pas peser trop lourd garantit une très bonne solidité. (enfin, soyons clairs, on ne l'a pas testé en crash-test). La construction en plusieurs couches de la coque intérieure assure un bon amortissant en cas de choc et augmente la sécurité.
La ventilation est efficace en laissant suffisamment d'air entrer dans le casque. Le Pinlock était installé à la livraison, on peut donc difficilement comparer avec les autres effets sans celui-ci.
Du coup, pas de buée dès qu'on roule un peu. A l'arrêt bien entendu, à l'impossible nul n'est tenu.
L'entrée supérieure permet un apport suffisant pour se rafraichir bien qu'il faudra tester en plein été. Je crains que là, ça sera un peu plus compliqué de garder la tête froide.
Il suffit de quelques kilomètres pour trouver le gros point fort du C3 Pro : son silence, il est presque incroyable pour un modulable d'entendre si peu les bruits extérieurs et les turbulences du vent sur le casque. Pour preuve, j'étais parti pour les Pays-Bas, presque deux heures et demi de route et la plupart sur autoroute et pressé que j'étais, je n'avais pas mis les bouchons d'oreilles. Hé bien, au final, je n'ai pas du m'arrêter pour les mettre tellement le bruit à l'intérieur était supportable. Je ne crois pas que j'aurais pu en dire autant d'un autre casque modulable. Soit 5 heures de route et pas le moindre acouphène. Certes, ce n'est pas très sérieux, je vous l'accorde mais un test est un test et pour le coup, il est plutôt réussi.
Attention, je ne dis pas que vous êtes coupé du monde non plus, bien entendu on entend bien le passage de l'air et les autres usagers mais tout est atténué, un peu comme si on portait des protections d'oreilles par exemple.
Pas étonnant dès lors qu'ils soient souvent utilisés par des motards qui font beaucoup de kilomètres, voir des professionnels de la route et la plupart du temps avec un intercom. Malheureusement, on n'a pas eu l'occasion de tester le fonctionnement d'un système bluetooth. Et pour cause, si jusque là c'était Cardo qui se chargeait de développer des solutions intégrées, Schuberth a annoncé récemment que les nouveaux casques pourraient être équipés par des intercoms Sena. Et à voir le C4 et son logement prévu pour le kit bluetooth, il nous tarde de pouvoir tester ce nouveau partenariat. Vous pouvez toutefois toujours trouver le système prévu pour le C3, un kit qui prend place sous le dessous du casque, en remplaçant simplement le tour de cou et passe complètement inaperçu vu de l'extérieur. Il reprend même les deux réfléchissants déjà présents sur le casque. Le C3 intègre même les antennes pour améliorer la réception.
Revenons à notre C3 Pro, difficile de critiquer le casque si ce n'est qu'il n'est pas homologué dans les deux configurations ce qui nous interdit de rouler mentonnière relevée.
Le prix sera surement un frein, annoncé à 729 € sur le site de Motoblouz, c'est du haut de gamme dans tous les sens du terme. La finition est exemplaire, l'insonorisation bluffante et les détails sont au top, ça se paye. Maintenant, en coloris unique, il est disponible dès 593 €, ça reste un budget conséquent mais la qualité est au rendez-vous.
Ça ne fait que quelques mois qu'on l'utilise mais jusque là, pas vraiment de reproche à lui faire, nous verrons dans quelques mois si le tableau est toujours aussi beau.