Technologique et lourd
Le constructeur français Shark, qui s'est fait un nom rapidement dans l'univers de la course, a peaufiné longuement son EvoLine sorti en 2008. Ce casque modulable est un condensé de technologies qui n'était cependant pas exempt de reproches. Cette Série 2, qui apparaî.t en 2010, rectifie le tir.Unique, l'EvoLine Série 2 l'est à plus d'un titre: parce qu'il est esthétique à la fois en intégral et en jet, parce qu'il est garanti 5 ans et -surtout- parce qu'il est le seul casque sur le marché à jouir d'une double homologation, jet et intégral.
La surprise initiale que vous réserve l'EvoLine, c'est son poids: les mécanismes pèsent (la fermeture de mentonnière est en acier inoxydable, par exemple) et le matériau retenu est le polycarbonate Lexan, en général plus lourd que les alliages composites. Au total, Shark annonce 1950g. nous avons pesé notre exemplaire (une taille XL) à 1970g. La question légitime que l'on se pose est évidemment de savoir si ce poids est une... tare à l'usage. Eh bien pas vraiment, même si on a tendance à le sentir davantage lorsque la tête est fort inclinée, comme sur une sportive par exemple. Mais, ce n'est pas pour chasser le chrono que Shark a développé son nouveau modèle. c'est plutôt pour le public urbain et celui des randonneurs/voyageurs au long cours.
Du mieux partout
Reconnaissons que la plupart des casques modulables fendent l'air comme une moissonneuse, a fortiori lorsqu'ils sont ouverts. Rien de tout cela avec l'EvoLine Série 2: la fluidité de ses lignes et reliefs a fait l'objet d'études poussées et il en bénéficie à plein. Le résultat est probant: l'EvoLine Série 2 pénètre bien le flux aérodynamique . à ce titre, nous pensons que le nouveau déflecteur anti-remous qui garnit le bas de la mentonnière n'est pas étranger à ces bonnes prestations. Ceci dit, bon coefficient aérodynamique ne signifie pas forcément silence de fonctionnement. De fait, l'EvoLine Série 2 est bruyant en tant qu'intégral si votre véhicule n'offre pas de protection suffisante. Qu'il soit bruyant en jet, personne ne le lui reprochera. on soulignera au contraire que maints jets le sont davantage que lui. En intégral, on note moins de courants d'air à l'intérieur grâce au nouveau déflecteur.
Pas de problème à l'enfilage, la boucle de jugulaire " Precise Lock " à cliquet est précise et facile, la (dé)pose de la visière ne nécessite pas d'outil, le nouvel écran solaire, plus long d'un cm ce qui est bien mieux, est d'un maniement aisé et la mentonnière se manipule d'une main. Tout est donc fait pour que l'EvoLine Série 2 s'avère pratique. soulignons d'ailleurs que les deux visières sont traitées antibuée et antirayures et que, pour les porteurs de lunettes, porter sa monture est facile en configuration jet (moins en intégral), deux bons points. L'habillage intérieur (démontable et lavable, cela va de soi) est en Coolmax et s'avère agréable pour la peau même si les joues transpirent rapidement. par ailleurs, le visage est bien soutenu dans les deux configurations.
En intégral, on note que les aérations s'avèrent peu efficaces. ne jetons pas la pierre au fabricant français néanmoins: les aérations de casques efficientes sont rares. Soulignons aussi la bonne étanchéité à l'eau : en vérité, pour peu que vous fermiez toutes les aérations, vous restez parfaitement au sec . sans quoi, de microgouttelettes s'infiltrent par l'aération de la mentonnière. Notre principal grief au terme de l'essai de l'Evoline de première génération venait de l'effet " barre sur le front ", douloureux dès après une heure d'utilisation. Là aussi, du boulot a été consenti : le fabricant a remarqué qu'une mousse " de confort " placée frontalement était la cause de ce désagrément dont se plaignaient nombre d'utilisateurs . il a suffi de l'enlever pour transfigurer le confort au long cours. Plus de barre sur le front désormais, et on profite de l'Evoline Série 2 sereinement. Remarquez que si vous disposez d'un Evoline 2008/2009 et que vous ressentez cette douleur, il vous suffit d'ôter l'habillage frontal et d'enlever purement et simplement la mousse carrée coupable...
En progrès en lumière
Nos deux réticences à l'égard de l'Evoline de première génération, liées au bruit et à la " barre de front ", ne restent plus de mise sur cette Série 2 (le bruit est atténué par le passage à un nouveau mécanisme de verrouillage de la mentonnière . mécanisme qui apporte également une plus-value en termes de sécurité). Un pied de nez de Shark à la concurrence qui croyait utopique de disposer simultanément des deux homologations. En outre, le prix de vente de 359€ nous semble justifié au regard des aspects pratiques pléthoriques. Car, c'est un confort énorme de pouvoir transformer son intégral en jet lorsqu'il fait chaud, ou en ville, ou encore lorsqu'on roule avec un passager et que l'on souhaite pouvoir en être entendu. On reconnaî.tra que son architecture de modulable adapte davantage l'EvoLine Série 2 à l'usage routier qu'à l'utilisation sportive. mais cela n'enlève rien à l'originalité du concept développé par Shark. Ajoutons-y d'ailleurs cette année, l'apparition du " coloris " E-Tec Lumi qui rend le casque luminescent dans l'obscurité.
Qu'en conclure ?