Suzuki Burgman 650 Executive – 2013

Presque tout neuf

Depuis le lancement du Burgman 650 en 2002, Suzuki en a écoulé 83000, preuve que l'engin fait figure de référence. Pour améliorer cette base, Suzuki a tenu d'abord à gommer les points négatifs incriminés par les propriétaires. Le nouveau Burgman doit allier liberté et confort mieux encore que son prédécesseur. Et vous savez quoi? Il le fait. En dépit des nombreux changements intervenus sur le modèle 2013, on reconna&icirc.t le Burgman 650 presque au premier coup d'oeil. certains y verront d'ailleurs un manque d'audace de Suzuki. Cependant, comment en vouloir au fabricant de ne pas trop changer une formule qui a fait ses preuves? Car il faut reconna&icirc.tre que si le Yamaha Tmax règne sur le créneau des scooters sportifs, la Burgman est bien le monarque des scooters GT depuis plus de dix ans. Disons qu'il a gagné des lignes plus tendues à l'avant et à l'arrière, que des détails viennent en rehausser l'aspect général (les feux de jour à LED, par exemple) et que sa face avant gagne encore en statut pour évoquer une limousine à deux roues. Pourquoi n'en ont-ils pas profité pour l'alléger? Question légitime: c'est que 277kg en ordre de marche font de lui un vrai poids lourds (ce sont 16kg de plus qu'un BMW C650GT). La réponse nous est donnée sans ambages par Suzuki: malgré l'arrière affiné et l'ABS 55% plus léger, l'échappement, retravaillé pour répondre aux quotas d'émissions les plus sévères, a gagné en poids ce que le reste avait perdu... De leur côté, moteur et châssis sont restés quasi identiques. on note juste l'apparition de nouveaux tarages de suspensions, lesquels ont leur importance, nous le verrons.

L'arrière retravaillé, s'il gagne en élégance, perd en capacité de chargement : la soute sous la selle, évidemment éclairée, passe de 56L de contenance à 50L. Ceci dit, comme sa forme est bien pensée, on y placera toujours 2 intégraux à condition qu'ils ne soient pas trop grands. De toute manière, il est également possible d'attacher son casque par une attache sécurisée dissimulée dans la soute . bien vu ! Sur notre scooter d'essai, nous profitions de l'option top case 48L qui augmente évidemment les aptitudes au voyage : un petit périple à l'étranger nous a d'ailleurs montré qu'au long cours, un Burgman n'a pas grand-chose à envier à une vraie GT. Ajoutons que, dans le tabler, on dispose encore de trois vide-poches dont le plus grand, désormais carrossé, est verrouillable et présente une prise 12v dans laquelle se rechargeront nos compagnons électroniques.

Au premier coup d &oelig.il, le nouveau Burgman pla&icirc.t. Il est disponible en trois coloris : noir, gris mat et blanc. On apprécie particulièrement le blanc, car il contraste avec les sièges, au contraire des deux autres. Avouons d'ailleurs que nous trouvions un peu fade notre exemplaire gris mat.

Il n'y a pas que le look

Lassé sans doute de son instrumentation digitale antédiluvienne, le Burgman reçoit cette année un nouveau tableau de bord plus lisible, plus complet mais aussi plus austère d'aspect en raison de son orientation " automobile ". Les compte-tours et tachymètre sont analogiques et le display central est grand: il affiche l heure, la t&deg. ambiante, la vitesse engagée (en mode manuel), la consommation moyenne, le niveau d huile, l intervalle pour la vidange et un nouvel indicateur de gel. Une autre nouveauté est l apparition d un voyant vert " éco " qui est là pour aider le conducteur à adopter une conduite écologique. Contrairement à ce qui se passe avec d'autres motos (les Kawa actuelles notamment), ce voyant revêt une importance réelle en matière d'économie de carburant car on s'aperçoit vite à l'usage qu'il s'allume à bon escient. Et on se prend vite au jeu, essayant de le voir s'allumer le plus souvent possible. Certes, on y perd en sensations de conduite, mais à la pompe, l'effet est avéré : notre Burgman pourtant chargé de deux passagers et de leurs bagages est descendu largement sous les 5L/100km. Les réductions de consommation arguées par le dossier de presse (environ 15%) sont donc bien réelles.

Parmi d autres améliorations, on remarque une lampe plus puissante dans la soute et une bulle électrique plus rapide, à qui il faut moins de 2 secondes pour passer de la position la plus basse à la plus haute. On retrouve le fameux bouton " Power " qui donne un surcro&icirc.t de pêche au scooter pour une conduite plus sportive, pour s extirper d un feu rouge (ou plutôt vert!) à vive allure ou pour des dépassements vigoureux. On note encore des poignées et des sièges chauffants pour le conducteur et le passager individuellement. On apprécie aussi particulièrement les rétroviseurs qui sont repliables électriquement, un sacré plus dans les bouchons, car les rétros du Burgman sont situés à la hauteur de nombreux rétroviseurs de voitures.

Bien qu une très grande majorité des propriétaires sondés aient avoué qu ils conduisaient leur Burgman seulement en mode automatique, Suzuki a décidé de garder l option bo&icirc.te semi-automatique. D'aucuns pourraient trouver cela oiseux tellement la bo&icirc.te automatique est performante et fonctionne de manière plus onctueuse que par le passé, soulignons-le. Pour notre part, peut-être parce que nous apprécions spécialement les sportives, nous plébiscitons la conduite manuelle.

Pour faciliter la tâche des mécaniciens, un panneau spécifique se trouve désormais sous le tableau de bord. Grâce à lui, on ne doit plus démonter l'ensemble pour effectuer l entretien. Une autre nouveauté qu on a particulièrement appréciée est le dosseret de selle du conducteur qui est maintenant réglable sur 5 cm. Dans sa position la plus reculée, il améliore considérablement le confort d'un pilote de grande taille en évita,nt à ses genoux de venir buter sur le tablier.

Il n'y a décidément pas que le look...

Côté mécanique, les améliorations apportées au Burgman avaient pour but d améliorer la consommation et d augmenter la man&oelig.uvrabilité à basse vitesse. On note un nouvel embrayage qui dispose de disques redessinés, séparables plus facilement et cela diminue le "drag" de 35%. Cela a aussi permis d éliminer les à-coups qu on ressentait lors des changements de rapports à basse vitesse. Côté moteur, on a amélioré les ressorts de soupapes, les anneaux de pistons, les injecteurs et le CVT. tout cela a donc permis de diminuer la consommation de 15% au moins selon nous. Côté freinage, on a installé une nouvelle unité pour l ABS, mais ce dernier a une tendance récurrente à intervenir trop vite sur la roue arrière. Les disques de frein sont dorénavant flottants pour augmenter le feeling et la stabilité, lesquels sont effectivement au rendez-vous, même si la puissance pure nous a un peu laisssés sur notre faim.

La position de conduite du nouveau Burgman est évidemment axée sur le confort. Tout tombe parfaitement en mains (heureusement d'ailleurs, car le comodo gauche ne compte pas moins de dix boutons différents !), un pilote de petite taille déplorera cependant un guidon relativement éloigné. A l'inverse, on est rapidement et agréablement surpris par la facilité de man&oelig.uvrer le scooter à basse vitesse et on ne ressent pas d à-coup de la bo&icirc.te. Le Burgman s'y entend comme pas deux pour celer son embonpoint dès qu'il roule . on peut en l'espèce dire merci à son centre de gravité surbaissé et au bras de levier offert par son large guidon. La bulle protège bien le buste du pilote, même dans sa position la plus basse, et même au-delà des 160km/h. On peut aussi rouler en position haute, mais il faut alors regarder à travers la bulle si on n'est pas assez grand . en tous cas, cela permet de rouler confortablement avec le casque ouvert. Côté amortisseurs, le Burg gomme valablement les défauts de la route même si, comme souvent chez nous, elles s'avèrent passablement défoncées. Naturellement, le réglage de précharge des amortisseurs arrière, très accessible, ne devra pas être négligé lorsque le scooter est chargé. Le Burgman est par essence un scooter précis sur sa trajectoire, encore un peu plus dans sa configuration 2013 . il est aussi étonnamment stable à grande vitesse : tutoyant plus d'une fois les 180km/h au compteur (avec armes et bageges, rappelons-le), il n'a jamais amorcé le moindre louvoiement. Et voilà une caractéristique qui n'est pas à la portée du premier scooter venu...

Et le mode manuel ? Quel plaisir de conduire un scoot' en choisissant soi-même les vitesses ! Cela permet de rétrograder comme on le souhaite et facilite une conduite plus sportive avec plus de frein moteur. On exploite ainsi toutes les vitesses jusqu au rupteur, qui culmine à 8000tr/m. C est jouissif. Heureusement que Suzuki n'a pas écouté ses usagers dont la grande majorité préfère la facilité du tout automatique. En mode " Power ", la bo&icirc.te reste automatique, mais le régime moteur augmente d'un bon millier de tours, ce qui profite nettement aux reprises et, soulignons-le, à la sonorité qui devient alors nettement plus agressive. Dans cette configuration, le Burgman devient presque hargneux, et ses 55cv font merveille. Pour être complet, précisons que dans les modes Power ou Manual, on voit la consommation grimper d'environ 1L/100km. Et, soit dit en passant, nous nous en voudrions de ne pas mettre en exergue l'excellent éclairage dispensé par les nouveaux optiques. Nous avons plus d'une fois roulé en nocturne et avons donc eu tout loisir d'en profiter.

Conclusion et question

Suzuki a bel et bien gagné son pari. Les hommes d'Hamamatsu ont réussi à éradiquer les quelques reproches formulés envers l ancien modèle tout en améliorant le look et le côté luxueux. Une consommation qui diminue réellement, un look plus cossu, une meilleure conduite même à basse vitesse, une bo&icirc.te de vitesses automatique qui fonctionne tellement bien qu on ne la sent plus et qui est très amusante en mode manuel: ce nouveau Burgman nous a séduits. Alors, qui est le nouveau ma&icirc.tre du créneau, Suzuki ou BMW ? Le Burgman s'avère plus confortable et plus sobre tout en profitant de l'agrément de sa bo&icirc.te . il est également moins cher que le C650GT. Le BMW a pour lui des qualités routières légèrement supérieures et une plastique plus originale. La question est difficile mais, au bout du compte, nous opterions de peu pour le Suzuki. A vous de voir.

Importateur : Suzuki Belgium SA, Satenrozen 82550 Kontich, 00 32 (0)3 450.04.11, www.suzuki2wheels.be

Fiche technique
Suzuki Burgman 650 Executive &ndash. 10899&euro. en ao&ucirc.t 2013Moteur : bicylindre 4T, refroidi par eau, double ACT, 4 soupapesCylindrée : 75,5 x 71,3 = 638 cm3Puissance maxi : 55,7 ch à 7000 tr/mnCouple : 62 nm à 6400 tr/mnMise en route : démarreur électriqueAlimentation : Injection électroniqueEmbrayage : en bain d'huileBo&icirc.te : SECVT Cadre : Tubes acierSuspension av. : fourche hydraulique &oslash.41 , déb. 110 mmSuspension ar. : 2 amortisseurs réglables, déb. 100 mmFrein av. : 2 disques &oslash. 260 mm, 2 pistonsFrein ar. : disque &oslash. 250 mm, 2 pistonsPneu av. : 120/70 x 15. ar. : 160/60 x 14Réservoir essence : 15 litresLongueur : 2265 mm Hauteur de selle : 755 mmPoids en ordre de marche : 277 kg
"