Triumph Scrambler

Comme le beau Steve
La nouvelle venue agrandit la famille des Modern Classic", qui comprend déjà les Bonneville et Thruxton. Elle est censée "redéfinir dans un contexte urbain et contemporain les motos rendues célèbres par les adeptes de sensations fortes des années 50 comme Steve McQueen". Sacré programme&hellip.

Plus qu'une copie !Notre Triumph Scrambler, une superbe réplique de la Trophy TR6C (un modèle des années 60) est flambant neuve. Moins populaire que la Bonneville, la TR6 connut son heure de gloire en 1963 dans le film La Grande Evasion, aux mains expertes de Steve McQueen. Quarante ans plus tard, c'est la grande illusion car on a d&ucirc. faire des concessions au modernisme . en effet, les freins sont à disques et non plus à tambour. Cet aménagement de l'histoire n'est pas anodin, car il révèle l'ampleur du travail accompli par Triumph pour se débarrasser de ses vieux démons. Qu'on se le dise, l'Anglaise qui "pisse l'huile" a vécu (quoique notre modèle de test laisse échapper du lubrifiant au cache-culbuteur, comme pour faire plus vrai.) Les "new" Triumph ne sont pas faites de vieux tubes remastérisés. Elles ont été construites à partir d'une feuille blanche avec une rigueur qui n'a rien à envier aux meilleures productions japonaises. Les motos fabriquées à Hinckley sont fiables, les clients sont là pour en attester. Si la Scrambler, autant que la Bonneville, exhalent un délicieux parfum rétro, ce n'est pas celui de l'huile de ricin, c'est juste un relent de nostalgie. Mais pourquoi diantre un " ex-fan des sixties " se tournerait-il vers une réplique alors que, pour le même prix, il peut s'offrir une version originale ? Un collectionneur ne se posera même pas la question, mais le rouleur, au sens premier du terme, préférera une moto qui démarre au premier coup de... démarreur et pas au Kick. Bon, une réplique de moto ancienne n'est sans doute pas l'outil idéal pour se rendre au bureau, mais se déplacer en Scrambler replica a tout de même plus d'allure que de le faire en scooter, surtout lorsque vous admirez votre reflet dans les vitrines...Quant à sa vocation d'aventurier, si bien incarnée par Steve McQueen, le Scrambler semble l'avoir oubliée dans le cahier des charges. Il se veut avant tout un engin citadin, destiné à une clientèle jeune en mal d'originalité et plutôt frimeuse. Friquée aussi... Cela dit, plusieurs éléments les autorisent à s'évader quelquefois du bitume. A commencer par une garde au sol typiquement off-road et des pneus avantageusement sculptés.

Charme rétro et technologie moderne

Deux clés, une pour le contact à gauche du phare, l'autre pour bloquer la direction, une tirette de starter plantée sur un bon vieux carburateur, des jantes chromées à rayons interdisant le montage de pneus tubeless : Triumph n'a pas tiré un trait définitif sur le passé, mais cela fait partie du charme. Comparée à une autre grosse cylindrée, la Scrambler 900 appara&icirc.t très compacte. Elle pèse pourtant 230 kg tous pleins faits. Les garde-boue en tôle et le bicylindre une fois et demi plus volumineux que celui d'époque ne sont certainement pas étrangers à cet embonpoint. Position de conduite décontractée, mais moto un peu lourde à manoeuvrer à l'arrêt et large entre les jambes de sorte que les pieds ne posent pas si bien au sol que cela, à vérifier en fonction de votre longueur de jambe. Le mollet droit est collé contre les échappements, il est protégé par une tôle mais cela chauffe tout de même et un pantalon de pluie pourrait y laisser sa peau. Cette Triumph devient en revanche un modèle de docilité dès que l'on roule. Le moteur est très souple pour un gros bicylindre, avec davantage de caractère à bas régime que celui de la Bonneville, grâce à un calage différent de son vilebrequin (270&deg. au lieu de 360&deg.). On est loin du tempérament bouillant d'un V2 Ducati, et la sonorité du Triumph manque également de coffre et de présence, mais à défaut d'être enivrant, ce moteur est plaisant. En ville, l'équilibre à basse vitesse fait merveille, les remontées de files sont juste freinées par un guidon taillé pour l'aventure. Nous sommes allés la chercher dans le Brabant Wallon et ses chemins de campagne, la moto est amusante dans ce contexte . elle passe bien les petit obstacles et il y même moyen faire un trial léger. Prendre la route n'est pas un problème, les 16,6 l de son réservoir autorisent une autonomie de plus de 200 km et ses suspensions se montrent assez confortables. Sur les bords du canal Bruxelles-Charleroi , notre Triumph suit de bonne grâce les méandres du bitume. Reste que les performances de ce bicylindre parallèle manquent de punch, et les 55 chevaux délivrés n'ont pas de quoi affoler les chronos ni les bovidés qui nous regardent passer. En revanche, 95% du couple sont disponibles à partir de 2500 t/min. La poussée est donc instantanée et le plaisir des démarrages velus accentuera encore le côté frime. Le freinage est un peu léger à l'avant en situation d'urgence, par contre l'arrière est puissant et un vrai jouet pour les fanas du dérapage et du travers.

RétrofuturCe genre de moto semble promis à un bel avenir, puisque la marque Derbi présente cette année la "Mulhacen", une moto de plus à vocation Scrambler... De son côté, Triumph, qui reste l'inventeur du concept, remet au go&ucirc.t du jour son joyau des sixties et il faut reconna&icirc.tre que " la mayonnaise prend ". En réalité, elle séduit à condition de lui concéder trois éléments : son prix, son freinage paresseux et son caractère moteur un peu sage, pour ne pas dire fade en regard de son exhubérance esthétique.

Fiche Technique
Triumph Scrambler 2006 - 8900€ en juillet 06

Mécanique Moteur : 2 cylindres en ligne à 4-temps Distribution : DOHC refroidissement :par air et huile Cylindre : 865 cm3 Alésage x course : 90 x 68 mm Taux de compression : 9.2 à 1 Puissance : 55 ch à 7250 tr/mnCouple max : 69 Nm à 5 .000 tr/min Carburateurs : Deux carburateurs, avec capteur de position et réchauffeur électriqueTransmission Type : embrayage multidisque en bain d'huile Bo&icirc.te de vitesses : à 5 rapports Transmission secondaire : par cha&icirc.ne Partie cycle Cadre : tubulaire Fourche :télescopique &oslash. 41 mm Suspension arrière : oscillante, amortisseurs réglablesFreins Avant :simple disque flottant &oslash. 320 mm, étrier double piston Arrière : simple disque &oslash. 255 mm, étrier double pistonRoues Avant : 19 x 2.5 in pneu 100/90 19 (36 rayons) Arrière : 17 x 3.5 in pneu 130/80 R17 (40 rayons) Chiffres Longueur : 2213 mm Largeur : 865 mm Hauteur de selle : 825 mm Poids à sec : 205 kgRéservoir d'essence : 16 litres Couleur disponible : Tornado Red / White, Caspian Blue / White Garantie 2 ans www.triumph.co.uk
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