Mais quel est donc cet engin ? C’est une 125 ? C’est quoi ? C’est tuné ? … Apprêtez-vous à répondre à de nombreuses questions si vous roulez sur une Svartpilen. Impossible de s’arrêter quelque part sans attirer d’autres motards ou curieux qui sont intrigués par votre moto.
Il faut avouer que la marque Husqvarna nous a plus habitués aux enduros, cross et supermotards et qu’à la présentation des Svartpilen et Vitpilen, beaucoup ont d’abord cru à un exercice de style et pourtant, elles sont bien là : un roadster plutôt sportif en blanc, la 401 ou 701 et un scrambler en noir et uniquement en 401, pour cette année en tout cas. On vous a d'ailleurs présenté la 701 il y a peu.
Notre Svartpilen reprend tous les codes lui permettant de se faire appeler Scrambler : roues à rayons de 17 pouces (de belles jantes en plus), pneus à crampons mais utilisables sur route, un gros phare rond mais à LED, un guidon surélevé et droit, un minimum de carrosserie…
Et quand on dit un minimum, la moto semble coupée net derrière le pouf arrière et se termine au-dessus du milieu de la roue arrière. Ne nous demandez d’ailleurs pas si la place est suffisante à l’arrière, notre exemplaire n’avait même pas les pose-pieds pour rouler en duo. Mais vous pouvez embarquer quelqu’un, en tout cas si vous savez vous caser à deux sur la selle et le pouf.
Pour le reste, vous noterez un petit sabot sous le moteur bien mis en évidence sous le cadre tubulaire, un ensemble réservoir, flancs et coque aux formes très originales, un petit bloc compteur rond au-dessus du phare, la grille de ce dernier étant une option et toujours pour surprendre un porte bagage sur le réservoir. L’immatriculation et les clignos se trouvent eux sur un support qui vient lécher la roue arrière.
Quand on vous disait qu’elle ne faisait pas comme tout le monde !
Originale, c’est évident et si vous souhaitiez passer inaperçu, c’est raté. Après, on aime ou on n’aime pas, le débat sera sans fin.
Pour mouvoir la Svartpilen, un monocylindre a été choisi, plus petit que sa grande sœur 701, il cube ici 373 cc et affiche une puissance de 44 cv (32 kW) permettant du coup au permis A2 de l’utiliser.
On retrouve avec plaisir un petit mono qui forcément va râler à trop bas régime mais qui sera pétillant une fois que le rythme s’accélère, parfois même un peu trop nerveux puisqu’on allume assez vite le shift light rouge au tableau de bord. Il faut avouer qu’on descend d’une semaine sur la Duke 790 et que du coup, on avait sans doute la poignée encore un peu trop facile.
En tout cas, comme pour la Duke 390, il pousse vaillamment en atteignant assez rapidement les 130 km/h. Vous pourrez aller plus vite mais ce n’est pas sa vocation. Affronter la jungle urbaine, des petites routes sympas, des sentiers pas trop méchants, la Svartpilen passera partout avec facilité. Avec seulement 150 kg à sec, un grand guidon, c’est un vrai vélo qui se laisse emmener selon votre bon vouloir.
Alors non, on n’a pas testé de l’enduro extrême, on n’en est d’ailleurs pas spécialistes (pas encore) mais on peut quitter l’asphalte comme vous le verrez dans la vidéo.
Par contre, sur route, on l’a bien essayée, l’embarquant dans une virée de près de 300 kms en passant par le Val Joly, une région à recommander si vous voulez voir de beaux paysages et des routes sympas.
Un parcours intéressant et qui nous resservira tant il permet d’apprécier les qualités d’une moto. On a ainsi pu analyser la partie cycle de notre moto.
WP toujours aux commandes avec une fourche inversée de 43 mm et un mono-amortisseur relié directement au bras oscillant offre un confort appréciable. L’ensemble absorbe bien les chocs et la conduite n’est pas fatigante, ça sera plutôt la selle qui vous invitera à l’arrêt. Haute il est vrai avec ses 835 mm mais elle est aussi assez ferme.
Là où la Svartpilen est surprenante c’est dans les virages, tant dans les petits virages serrés elle se montre redoutable, tant dans les enchaînements rapides, vous risquez de devoir rendre la main. Pourtant elle est stable et entre en courbe sans souci mais quand il faut enchaîner des gauches-droites l’ensemble a plus de mal à nous convaincre. Il faut dire que la direction est très légère et le moindre mouvement du guidon lui donne envie de gigoter l’arrière train. Un comportement qui ne posera pas de souci aux pilotes habitués mais qui méritera votre attention si vous commencez à rouler.
Bon, j’avoue que là, on est quand-même dans un usage plus sportif que ce que la majorité des pilotes lui demandera. Un amortisseur de direction un peu costaud pourrait peut-être atténuer ce phénomène.
On a même pu l’essayer sous la pluie, un peu fébrile au début vu les pneus mais au final, le poids plume et la maniabilité compensent largement et mettent en confiance.
Pour le freinage, pas de souci, un grand disque avant de 320 mm avec un étrier radial à 4 pistons vous plantera l’avant si vous lui demandez et l’arrière en 230 mm simple piston viendra à votre secours au cas où, tout comme l’ABS bien présent, signé Bosch aussi mais toujours aussi discret.
A la mise en route, le petit bloc compteur entièrement digital s’allume, noir sur fond gris. Tenez un œil sur les informations importantes, certaines sont un peu petites pour être lues en roulant sans trop quitter la route des yeux. Toutefois, il est complet avec le rapport engagé, un compte tour, l’heure, les trips, la vitesse… Enfin tout ce qu’il faut, même l’autonomie restante.
Il faudra cependant passer d’une information à l’autre via les deux boutons situés sur la gauche du cadran et allez savoir pourquoi, quand on change une des informations, l’autre change aussi donc parfois si on en veut deux ensemble on doit appuyer sur les deux boutons pour les avoir simultanément affichés. La surface plastique reflète parfois le soleil et comme je vous le disais, on se contentera des infos nécessaires à la conduite.
En plus, la jauge est assez fidèle mais le calcul de l’autonomie est d’humeur changeante, passant parfois de 200 à 100 kms sur quelques kilomètres à peine ce qui m’a valu plus d’une fois une course à la pompe essence pensant que je pouvais encore faire beaucoup de bornes avant la réserve.
Il faut dire qu’avec seulement 9.5 litres, on peut remercier Husqvarna d'avoir fait un monocylindre peu gourmand sans quoi on passerait plus de temps à la pompe qu’à rouler. On a ainsi parcouru par exemple 210 kms et remis seulement 7,8 litres. Enfin, seulement, on n'était quand même pas loin d’être à sec du coup ! 3.7 litres aux cent de moyenne, c’est pas mal vu le gabarit du pilote et sa conduite de sauvage 😉
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’à 6.490 € vous avez une moto différente, pas parfaite il est vrai mais on s’y attache rapidement. Le porte bagage avant ne permettra forcément pas un top case mais un petit sac y tiendra sans souci. Le duo sera fortement limité et dépendre de vos tailles à tous les deux.
La Svartpilen est au final une chouette moto avec qui vous pourriez bien partager un tas de délires et des balades sympas, des souvenirs à n’en pas douter et vous pourrez bien entendu la personnaliser à votre goût.
Je vois qu’il vous reste une question, oui on espère une version 701 de cette Scrambler mais alors peut-être avec un plus gros réservoir et un amortisseur de direction mais Husqvarna n’a pas encore dévoilé les nouveautés.
A Intermot, on pouvait en voir le prototype, il faudra patienter jusqu'au salon de Milan pour en savoir plus.
Gardez un œil sur le site, on ne manquera pas de vous le faire savoir !
