Depuis 2009, le groupe Ridervalley fédère créatifs et commerciaux pour développer des gammes dédiées aux motards. Très attentif aux desiderata de ces derniers, le groupe s’est focalisé dès le départ sur la recherche du rapport qualité/prix optimal, mais sans concession sur la qualité. Pour le vérifier, quatre de leurs produits nous ont été confiés à des fins d’évaluation.
Issus du catalogue Vquattro, nous avons reçu les gants d’hiver Grand Turismo STX (109,99€) et les « baskets » SBK 20 (139,99€), tandis qu’en Overlap, nous avons testé le blouson de cuir Johan (349,99€) et le jean Derek (169,99€) ; ces quatre produits étant des nouveautés 2021. Sachez que Ridervalley commercialise aussi une troisième marque, les casques Astone, mais aucun ne faisait partie de notre dotation.
Depuis Aix-en-Provence, le groupe gère tout, de la conception jusqu’à la commercialisation ; le choix des matières, le style et les finitions retiennent spécialement son attention. Mondialisation oblige, Ridervalley s’est attaché une filiale asiatique à qui est confiée la production, dans le respect scrupuleux des normes européennes, cela va de soi. En dépit d’une présence qui ne cesse de s’étendre à l’échelle continentale, les Français ambitionnent de tripler leur activité dans les cinq prochaines années, preuve de la confiance qu’ils ont en leurs produits.
Vquattro
Consonance italienne pour cette marque lancée en 2011. Il faut dire que le souci esthétique y est évident sans compromettre la recherche de sécurité. Avec ses blousons, gants et chaussures, elle investit les marchés urban, sport et adventure.
Vquattro SBK 20
Ces baskets au style résolument sportif –normal quand on s’appelle SBK !- sont d’excellents compagnons à la ville et à la belle saison, disons d'avril à octobre. Plutôt typés moto, ils soignent leur polyvalence puisqu’ils intègrent une membrane étanche qui nous a permis de garder les pieds au sec malgré une averse d’orage. S’agissant de sécurité, les SBK proposent trois renforts : talon, pointe et malléole. Ces renforts rendent la chaussure très rigide de prime abord, mais cet excédent de rigidité disparaît quand on l’a portée deux ou trois fois. Dès lors, les SBK se révèlent confortables et se font oublier quand on les porte « à la ville ». Pour la fermeture, on a droit à un laçage classique doublé d’un velcro supérieur et d’un
range-lacets ; l’ensemble assure un maintien parfait qui nous a permis de faire des SBK des chaussures de randonnée lors d’un trekking en Ardennes. Et les Vquattro se tirent très honorablement de ce contre-emploi, notamment grâce à leur semelle signée… Michelin. Fort de son expérience en pneus, Bibendum signe ici une semelle virtuellement parfaite tant en adhérence qu’en stabilité, ce qui est primordial sur des repose-pieds mais aussi sur des roches humides ou moussues. Notons que les sculptures et cannelures retenues pas Michelin sont aussi censées assurer un meilleur écoulement de l’eau, mais cela nous paraît tout de même moins important quand on marche que quand on roule. Encore qu’en cette période d’inondations...
En bref, une jolie chaussure (on nous l’a dit plus d’une fois) qui se fait apprécier au quotidien par sa polyvalence et son confort, et qui assure une adhérence parfaite sur les repose-pieds.
Vquattro Grand Turismo STX
Les gants tout en cuir se font rares et c’est donc un bonheur d’en retrouver. Ces Grand Turismo STX appartiennent à la nouvelle ligne de gants embarquant une membrane étanche Sympatex. Cette membrane ultra-mince est très prisée des bons équipementiers parce qu’elle est également respirante, coupe-vent et très élastique. De fait, les gants sont très souples (malgré les renforts et les coques de phalanges) et très chauds mais leur respirabilité n’est que dans la norme.
Les manchettes longues sont un must pour l’hiver mais ne pourront pas trouver leur place dans les manches de votre veste si elles sont un peu étriquées au niveau du poignet. C’est de la fibre Primaloft qui assure l’isolation thermique des Grand Turismo et elle s’en tire remarquablement car ces gants Vquattro sont parmi les plus chauds que nous ayons essayés. Revers de la médaille, ils sont aussi épais et le feeling sur les commandes s’en ressent malgré l’imprimé palmaire qui assure un bon grip. Il faut dire qu’il y a encore une doublure velours pour assurer le côté douillet. Nous trouvons cependant que c’est secondaire dans la mesure où un gant d’hiver doit avant tout être chaud. Epinglons la présence d’empiècements tactiles sur les index (pour pouvoir naviguer sur nos écrans !) et d’inserts réfléchissants.
En conclusion, un excellent gant d’hiver dont les multiples épaisseurs le font tailler un peu petit. A essayer avant de se décider sinon, choisissez la taille supérieure.
Overlap
Lancée en 2012, cette marque propose des jeans, blousons et chaussures destinés aux utilisateurs de deux-roues. Pour 2021, les « jeaners de la moto » comme ils se définissent eux-mêmes renouent avec leur ADN grâce à de nouvelles formes créatives (nouvelles poches et nouveaux jacrons de cuir) et à des matières innovantes notamment des monocouches (single layers) alliant confort et résistance.
Jean Derek
Bien qu’il s’agisse d’un modèle prévu pour homme, c’est… notre épouse qui l’a testé et qui a ainsi montré que, de nos jours, toute distinction de genre est décidément obsolète : le Derek s’adapte parfaitement à une morphologie féminine ! Il s’agit d’un jean monocouche alliant le coton, les fibres résistantes à l’abrasion (Cordura Nyko en l’occurrence) et les fibres extensibles pour un confort accru. Doté d’une coupe slim, le Derek mêle un côté vintage affirmé à un style contemporain qui lui confèrent un aspect plus civil que motard, ce qui est un bel avantage.
Les protections de genoux sont fournies, mais pas celles des hanches. Détail pertinent : des zips longitudinaux permettent de placer et d’ôter les protections par l’extérieur, ce qui est bien plus facile que lorsqu’il faut retourner le pantalon. Le Derek est particulièrement bien fini, léger et souple. Pour notre testeuse, c’est un plébiscite : « Ce jean Overlap est de loin le meilleur que j’aie porté à moto, et le plus confortable. » Jugement pertinent, car la dame a l’expérience de produits équivalents issus de divers fabricants… Elle ne lui a trouvé aucun point faible : souple, respirant, agréable sur la peau, il cumule les qualités en y ajoutant quelques spécificités bien venues comme l’esthétique ou l’intérieur des poches antidérapant pour éviter d’en perdre le contenu.
On ne peut en conclure qu’une chose : le Derek est un must.
Overlap Johan
Nous avons hérité de la version Midnight qui est supposée être noire, mais que tout le monde a toujours vue… bleu foncé. Ce n’est pas un problème, car un cuir bleu, c’est tout de même plus original ! Chouette particularité : le Johan offre une capuche en tissu (amovible) qui l’apparente fortement à un vêtement de ville. Ce blouson est un toutes saisons, ce qui suppose donc qu’il vous isole du froid et soit étanche, des caractéristiques rares chez les blousons de cuir. Comment s’en tire-t-il ? Très bien quand il s’agit d’étanchéité : le nôtre a résisté à une averse d’orage sur 35km d’autoroute, c’est une belle performance. En matière d’isolation thermique, le cuir égalera-t-il un jour les synthétiques ?
Pour y parvenir, le Johan présente un isolant thermique intégré dans le vêtement en plus d’une doublure chaude amovible. Notons que cette dernière, qui se zippe, ne comprend qu’un gilet sans manches. Au total, le Johan fait bonne figure pour un blouson en cuir mais, restons réalistes, il ne vous permettra pas de voyager en hiver. Par contre, la ville sous les frimas devrait lui convenir. Sur (auto)routes, nous pensons qu’il ne vous gardera pas suffisamment au chaud par moins de dix degrés. N’empêche, c’est un beau produit même si d’aucuns n’apprécient que moyennement ses coutures. Nous lui reprocherions des (belles) pressions relativement peu tenaces et qui s’ouvrent donc trop facilement ; à l’inverse, nous avons apprécié ses zips qui coulissent facilement. Il présente des protections de niveau 2 aux coudes et aux épaules ; par contre, la dorsale reste une option. Si son cuir est assez souple, les ambitions toutes saisons du Johan en font un blouson assez lourd et massif, que l’on sent sur le corps. D’après nous, ce n’est cependant pas un défaut, et ça n’entache nullement l’impression de qualité générale dispensée par ce blouson.
Le bilan de ces productions Ridervalley est résolument positif : un jean virtuellement parfait, des gants d’hiver qui tiennent leurs promesses, des chaussures confortables et plus versatiles qu’il n’y paraît et un blouson de cuir qui, s’il n’est pas parfait offre cependant une polyvalence qui n’est pas souvent l’apanage de produits équivalents. Le groupe français s'est donc donné les moyens de ses ambitions, et c'est tout à l'avantage de ses clients.
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