Un costume sans équivoque
Rarement les designers d'un scooter ne se sont autant lâchés sauf peut-être pour les 50cc au public plus jeune. De la face avant très agressive à la coque arrière digne d'une sportive, tout sur le T-max veut donner une image dynamique. Les phares effilés lui donnent un air bestial, le design des clignotants intégrés donne aussi le ton. Le message est clair, on n'est pas sur un GT ici, et si vous voulez du fun, vous allez être servis.
A l'arrière, le look affirme également le tempérament de feu du T-max : feu et clignos blancs ainsi que les lignes tendues avec un silencieux pointant vers le haut achèvent le tableau. Même le tableau de bord coinçant un écran LCD entre deux compteurs analogiques (un pour la vitesse et l'autre pour un compte-tours) s'illumine de rouge comme pour mieux vous exciter.
Du coup, la selle paraît presque trop généreuse, trop sympathique dans ce costume plutôt racing.
Avouez que ce coloris noir furtif donne envie d'essorer la poignée en toute impunité mais ne rêvez pas, la plaque passera bien sur les photos, elle...
Du peps sous la poignée
Le bicylindre du T-max passe à 530cc et développe ainsi 46 cv pour un poids de 221 kg (tous plein faits), une augmentation de cylindrée qui, sur papier du moins, le place quand même en dessous des nouveaux venus avec 60 cv pour le BMW C600, plus lourd, et 76 cv pour l'Aprilia SRV (249 kg à sec) mais la puissance ne fait pas tout.
Il ne joue par ailleurs pas dans la catégorie des maxiscooters GT comme le Burgman 650 récemment testé. Ici, on parle accélérations, reprises, prises d'angle...
Le T-max ne fonctionnant qu'en automatique, il suffit de tourner la poignée mais gardez un oeil sur le compteur sous peine de vous faire surprendre par la vitesse. Avec une protection plus importante qu'à moto, on ne se sent pas roulerLe compte-tours n'est là qu'à titre informatif, est-ce bien utile d'ailleurs ?
Il est certes flatteur de voir l'aiguille monter rapidement vers la zone rouge mais quand même, sans embrayage, c'est tout de suite moins drôle.
Non seulement, il accélère bien mais en plus, il offre des reprises suffisantes pour dépasser sans risque et même sur les petites routes. S'il n'arrive toujours pas à procurer les mêmes sensations que sur beaucoup de motos, il s'en rapproche et les plus pressés d'entre vous devraient y trouver leur compte.
Tant qu'on parle sport, on regrettera un peu le freinage qu'on aurait aimé plus mordant à l'avant malgré les deux disques de 267mm. Avec les prestations du moteur, plus de puissance sur les freins ne nous aurait pas déplu même si, avec la pluie qui nous a accompagné tout l'essai, notre impression est peut-être faussée mais sur quelques arrêts, on s'est senti un peu trop long, nous obligeant à retirer plus fort sur les deux poignées, entamant du coup une petite glissade du pneu avant.
Pourtant l'abs est là pour veiller à votre sûreté, on lui en demandait trop sans doute et sur le sol détrempé, on suppose qu'une moto aurait donné le même résultat. Si vous hésitez d'ailleurs, tirez les deux poignées, le disque arrière est encore plus grand...
Plus de sport, moins de confort
Ne nous méprenons pas ! Le terme confort ne se limite pas à la selle et aux suspensions. Sur ce point d'ailleurs, le T-max reste accueillant avec une position relax, pieds au plancher ou devant, petit dosseret pour le pilote et seule la passagère est moins gâtée avec des pose-pieds moto. Heureusement, sa selle est généreuse et les poignées bien dimensionnées.
Quand on dit moins de confort, on parle en fait des aspects pratiques absent sur le T-max (en comparaison avec le Burgman toujours) : pas de poignées ni de selle chauffantes, bulle réglable mais avec des outils, espace sous la selle plus restreint même si notre modulable peut y tenir, on remarque la différence de taille. Les rangements sont aussi moins nombreux : un petit clapet porte carte (ou clés) à gauche et un fourre-tout fermant à clé à droite.
On se demande par contre pourquoi Yamaha a fait l'impasse sur la qualité de ces deux éléments, comparé au reste, ça fait cheap et on doute de la solidité à long terme.
Soyez sport au quotidien
Avec un moteur pétillant, il faut une partie cycle qui assure. De ce côté, il sera difficile de faire des reproches au T-Max. Suspensions avant et arrière jouent de concert pour garder l'équilibre entre confort et conduite sportive. La stabilité en courbe est étonnante et la garde au sol permet bien des fantaisies. Même le gros pneu arrière de 160/60 n'entrave pas la maniabilité dans les petits virages et le scooter est très facile en ville, un vrai plaisir de se faufiler partout. L'essai trop court et la météo pourrie nous laissent sur notre faim, on aurait aimé le pousser un peu plus dans ses retranchements et vous offrir plus d'action sur la vidéo et les photos, une prochaine fois peut être.
Question appétit, l'ordinateur de bord (gérable via les deux boutons à côté du LCD) nous gratifiait d'abord d'une moyenne de 5,4 l/100, ça nous paraî.t élevé en sachant qu'on n'a pas pu l'utiliser au maximum de ses possibilités. Mais on a aussi pu descendre à 5 l/100 ce qui donne une autonomie moyenne de 300 kms avec les 15 litres du réservoir.Ses aspects pratiques, son moteur sympa, sa partie cycle rassurante permettent sans souci une utilisation au quotidien, en ville ou sur autoroute, avec ou sans la pluie en plus... Son côté sport, à défaut de sensations, ajoute une touche fun au scooter et lui fait marquer des points chez les motards qui auraient peur de s'ennuyer à son guidon.
Que demander de plus ?
Heureusement que l'essai était court finalement, on n'a pas eu le temps de s'attacher.
Hormis notre réserve sur la puissance du freinage et la qualité des vides poches avant, on a peu de choses à lui reprocher en fait.
Après, tout est question de choix : vous voulez plus de place, plus de confort ou de gadgets, les scooters GT vous tendent les bras.Si vous préférez garder un aspect ludique et plus de maniabilité, le T-Max est un bon choix alliant les aspects pratiques du scooter et le peps de son moteur bien aidé par la partie cycle.
Proposé à 10.590 euro, il se place au dessus d'autres motos et vous le comparerez sans doute aux nouveaux venus : le BMW C600 (en retard de production au moment d'écrire ces lignes) et l'Aprilia SRV 850 encore plus sportif mais plus exclusif. Vous aurez peut-être la chance d'en lire ici les essais plus tard dans la saison. Une autre option serait le nouvel Integra d'Honda qui n'est pas non plus dénué d'intérêt.
Bref, le T-Max s'adresse à un public très large, débutant ou confirmé, homme ou femme, que ce soit juste pour aller bosser et éviter les files ou pour une utilisation plus complète en lui ajoutant au programme vos escapades du week-end : se manger une petite glace à la côte ou se boire une petite bière d'abbaye près de la Molignée peuvent s'envisager sans souci au guidon du T-Max tout en gardant une bonne dose de plaisir pour y aller.
Importateur :
D'Ieteren Sport
Parc industriel de la vallée du Hain 37
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