Nous avons déjà proposé des itinéraires alternatifs aux navetteurs partant de Charleroi, Mons et Namur; voyons cette fois comment retrouver un certain plaisir motocycliste lorsqu'on part de Liège pour aller travailler dans la capitale.
Comme de coutume, nous cherchons un parcours qui respectera un double critère : éviter l’inflation kilométrique et proposer des routes qui transcendent l’ennui rectiligne des voies rapides. Cette fois, notre parcours excède de seize kilomètres un trajet autoroutier standard (114km contre 98km) et fait la part belle aux routes de campagnes sans négliger toutefois de (belles) portions de nationales pour accélérer l'allure puisque la distance est relativement importante. Notez qu'il offre aussi presque constamment la possibilité de reprendre l'A3/E40 à faible distance. En route...
Les Guillemins
Le choix d'un point de départ ne pouvant qu'être arbitraire, nous avons opté cette fois pour la gare des Guillemins qui, depuis qu'elle fut redessinée par l'architecte catalan Calatrava, draine de nombreux touristes en plus de ses quelque vingt mille voyageurs quotidiens. A chacun ses goûts bien entendu, mais nous aurions une tendance à préférer le classicisme "poudlardien" d'Anvers Central au modernisme tubulaire de la gare liégeoise. D'autre part, en descendant la colline de Cointe pour gagner la gare, le tout nouvel hôpital MontLégia s'offre au regard et impressionne par ses dimensions; dire que les différents services s'y sont installés en pleine crise sanitaire du covid-19, une sacrée gageure!
Quittant la gare, on se dirige d'abord vers l'autoroute pour prendre immédiatement la première sortie vers Saint-Nicolas; ça grimpe fort pour gagner la commune que l'on traverse par un quartier populaire qui, sous le soleil, rappelle des pays étrangers par sa profusion de petites boutiques et par l'animation quasi frénétique qui y régnait lors de notre passage. Parvenu à un Stop, on prend à gauche vers Bruxelles et on entre à Grâce-Hollogne par son cimetière; le décor est urbain et, comme c'était le cas dans la grande banlieue carolorégienne lors d'une précédente balade, on sent ici que ces quartiers n'ont rien de nantis. La direction à suivre, c'est Bierset et son aéroport, désormais classé numéro 7 européen pour le transport du fret aérien.
On passe sous l'autoroute par une voie ondulante et de plus en plus dégagée qui nous mène à un giratoire faisant face à l'aéroport. On y oblique à gauche pour longer le complexe vers la tour de contrôle. Le défilé des infrastructures et l'alignement des appareils -dont de nombreux Boeing 747- ne laisse planer aucun doute sur l'importance économique de Bierset pour la région, surtout depuis l'installation des Chinois d'Alibaba. Sortant des installations aéroportuaires, c'est à droite vers la campagne et on se dirige vers le centre de Horion-Hozémont en parcourant la bien nommée rue du Long Mur laquelle nous mène à un rare rond-point ombragé où l'on s'oriente à gauche vers Amay.
Un peu plus loin, une déviation nous obligera à virer à droite vers la E40 au lieu de continuer tout droit, mais ce ne fut pas un problème car on s'y trouve en milieu rural et pittoresque avec pour décor des tas de massifs de coquelicots; on suit alors la direction de Jeneffe et on profite de la campagne hesbignonne émaillée de ses fermes carrées traditionnelles.
Nationale mais agréable
Parvenu à un petit 4-bras où vous pourriez aller à gauche vers Haneffe, préférez piquer à droite vers l'école et prenez la première à gauche, c'est la rue du Cimetière. Peu après, vous interceptez la N637 et c'est à gauche vers Faimes. Bien que cette portion soit assez rectiligne, elle présente le double intérêt d'augmenter notre moyenne horaire -on est supposé aller travailler!- et d'offrir un écrin rural à un florilège de cultures différentes multipliant les couleurs et les odeurs. On continue ainsi la N637 en direction de Hannut d'abord et de Bruxelles ensuite; cette fois, la nationale se fait sinueuse tout en restant champêtre, l'idéal pour le bonheur du motard.
A l'intersection avec la N615, il est temps de quitter les grands axes et de tirer tout droit vers Boëhle. Le décor reste d'une charmante ruralité dont la modernité n'est pas absente puisque s'y succèdent un paquet de... giratoires pimpants; néanmoins, on garde son cap jusqu'à laisser sur sa droite une grosse cabine à haute tension (c'est carrément une bâtisse en briques) et, au petit 4-bras suivant, on prend à gauche pour se diriger vers le village de Poucet que l'on gagne en traversant de superbes plantations fruitières. En se dirigeant vers le centre de Poucet, on s'aperçoit que sa traversée est des plus sinueuses avant de déboucher d'un bois tout droit dans le zoning industriel SPI de Hannut. Au feu, à hauteur de la caserne des pompiers, ce sera à droite.
A nouveau, des ronds-points se succèdent, on s'orientera d'abord vers Hélécine, ensuite vers Wavre et enfin vers Grand-Hallet en empruntant une voirie rurale très sympathique mais peu entretenue et donc cahoteuse; on se dirige alors vers Jodoigne puis vers Petit-Hallet. A la sortie de ce dernier patelin, obliquez à droite vers Orp-le-Grand: vous entrez ainsi en Brabant Wallon en sautant par-dessus l'Absoul, un ruisseau. Cette partie de notre parcours emprunte la Route des Blés d'or, un itinéraire balisé qui, comme son nom l'indique, n'est pas indiqué à la fin du printemps pour les allergiques. Atchoum!
Frontière fantôme
Une fois parvenu à Orp-le-Grand, on se dirigera vers Jauche avant d'aller vers Noduwez. Juste après avoir dépassé le château, ce sera à gauche vers Marilles que l'on atteint par une route campagnarde serpentant à l'envi entre les bosquets et les parcelles cultivées.
Lorsqu'on en sort, c'est à gauche vers Jodoigne que l'on traverse en empruntant la N240. On pourrait trouver la ville sans intérêt majeur, mais ce serait méconnaître son centre historique... A Piétrebais, à hauteur de l'entrée de la base aérienne de Beauvechain, un gros chantier vous contraint à suivre une déviation qui vous conduira à Hamme-Mille. Au premier feu que vous rencontrerez, piquez à gauche vers Nethen: la route est avantageusement sinueuse puisqu'elle suit le cours d'une rivière, la Nethen précisément.
Et là, scoop: il semble bien y avoir un endroit où nos voisins du Nord du pays ont omis de matérialiser la frontière linguistique! En effet, voilà qu'on gagne Sint-Agata-Rode sans qu'aucun panneau nous annonce qu'on pénètre en Flandre... On suit la direction d'Ottenburg sans se plaindre de la route agréable. Lorsqu'une station Total se présente sur notre gauche, on prend à droite pour descendre vers Terlanen où l'on vient buter sur un Té.
Là, c'est droite/gauche par la Bollestraat et on s'étonne de parcourir plusieurs kilomètres de rase campagne ondulante jusqu'à gagner Overijse. Au premier feu, c'est à droite vers le centre et, au second, c'est à gauche en suivant cette fois la direction de Hoeilaart. Si le décor s'est à nouveau urbanisé, il reste roulant et agréablement sinueux. La traversée de Hoeilaart nous conduit sur le pont de Groenendael où l'on croise le Ring Ouest traversant la Forêt de Soignes.
Exactement comme nous l'avions fait dans notre balade précédente au départ de Namur, on y continue tout droit vers Groenendael et ce sera la dernière surprise de ce parcours. En effet, pour qui ne connaît pas cette portion de la traversée de la forêt domaniale par la Drève du Haras et, ensuite, par la Drève de Lorraine, c’est tout simplement étonnant. On comprend pourquoi les étrangers trouvent notre capitale si verte puisque, alors que vous roulez toujours en pleine forêt, vous êtes à moins de 10km de la Grand-Place. La Drève de Lorraine vous amène alors tout droit dans le Bois de la Cambre désormais déconfiné, où il appartiendra à chacun de se diriger comme il lui conviendra.
MV Agusta Turismo Veloce Lusso SCS: premier bilan
Durée du test à ce jour: 3 mois
Kilométrage parcouru: 4250km
Problème rencontré: néant
Désireuse d'établir la qualité générale de ses produits, l'usine italienne nous a confié sa "sportive confortable" pour un test de (très) longue durée. En dépit du coup de frein dû au confinement, le moment était venu de dresser un premier bilan en mettant en exergue les éléments primordiaux.
Nous en voyons trois: le SCS (embrayage automatique), le confort préservé et une maniabilité hors normes.
Loin de n'être qu'un gadget, le SCS est un auxiliaire précieux qui, joint au shifter up & down rend virtuellement obsolète le levier gauche. Quel bonheur de pouvoir rester en première pour démarrer au feu ou de gérer un embouteillage sans recourir à l'embrayage! Cette exclusivité MV Agusta fonctionne parfaitement et change réellement la vie au guidon.
En termes de confort, même si les suspensions sont plutôt fermes "car une MV doit toujours être sportive", nous dit-on en Italie, la sellerie amortit tout cela avec brio. Ajoutez-y une position très naturelle, un guidon pas trop large ainsi qu'une bulle réglable à la protection réelle et vous obtenez une machine qui peut enquiller les bornes sans vous fatiguer.
D'autre part, grâce à son poids plume pour un trail, à son empattement court et -surtout!- à son vilebrequin contrarotatif comme en MotoGP, la Turismo Veloce plonge dans les courbes avec une facilité étonnante. Incisive comme une sportive mais confortable et conviviale, telle nous paraît l'Italienne après ces trois premiers mois. Et le moteur, me direz-vous? N'ayez crainte, nous consacrerons une page à ce fabuleux trois-cylindres dans une rubrique ultérieure.