Bolid'ster est une marque française apparue en 2015 et dont l'ambition est de commercialiser LE jean moto par excellence: plus résistant, plus confortable et plus élégant que tout autre. Le modèle Ride'ster 2, que nous essayons ici, relève si bien le gant qu'il s'avère tout bonnement sans concurrence. Rencontre avec un produit pas comme les autres...
Si la marque ne compte que quatre ans d'existence, la réflexion qui lui a donné naissance remonte bien plus haut puisque Pierre-Henry Servajean, son initiateur, était déjà à l'origine d'Esquad et avait déposé un brevet initial dès 2003. Au gré d'une longue conversation que nous avons eue avec lui, il a détaillé pour nous la conception du tissu révolutionnaire qu'est l'Armalith 2.0, une fibre si avancée que même l'ESA (l'Agence spatiale européenne) la met en exergue dans le cadre de son Programme de Transfert de Technologies.
Petit cours d'architexture
Très actif dans l'industrie textile, Pierre-Henry Servajean est féru d'histoire du jean. Après un tribut payé à Sainte Gamelle en 1995, il prit conscience que la protection des jambes est souvent négligée et résolut de pallier cette carence en mettant au point un nouveau tissu. Le concept était simple: marier l'élégance intemporelle du jean et sa faculté à s'adapter à la morphologie de l'utilisateur à une protection optimale mais sans nuire au confort. Dès l'origine, il s'agissait donc d'emprunter d'autres voies que les équipementiers qui s'ingénient à ajouter des couches au denim de surface, le privant ainsi de sa respirabilité tout en l'affublant d'un surpoids synonyme d'inconfort. C'est au sortir de cette dialectique que Pierre-Henry Servajean conçut l'Armalith et, désormais, l'Armalith 2.0 qui équipe notre Ride'ster 2, avec pour mission d'excéder largement toutes les exigences des normes existantes afin d'obtenir le tissu le plus résistant au monde.
En pratique, l'Armalith est un tissu composite résultant de l'assemblage d'une fibre de coton et de la fibre UHMWPE (ultra high molecular weight polyethylene), plus simplement appelée polyéthylène haute densité. Une telle fibre est 2,5 fois plus résistante que le kevlar (largement utilisé par les équipementiers alors qu'il ne respire pas et s'altère sous l'effet des UV) et 15 fois plus résistante que l'acier! L'Armalith résulte d'un alliage de coton et d'une matière plastique à très haute densité moléculaire dont les applications se cantonnaient jusqu'ici aux domaines militaire, spatial et offshore. Cette technologie exclusive est donc un authentique denim nanti en son cœur d'une armature qui lui confère ses qualités mécaniques. L'exclusivité de cette architexture consiste à intégrer directement la technologie dans le tissu et non sous la forme d'une doublure du vêtement. L’Armalith 2.0 s'avère ainsi l'unique matériau protégeant de l’abrasion en une seule couche de tissu, tout en offrant le confort et l'authenticité d'un véritable jean.
Car sa magie, comparée à maints autres jeans pour motocyclistes, c'est qu'elle est souple (l'Armalith intègre aussi 7% de lycra), douce au toucher, respirante et teintée d’une belle couleur indigo qui se patinera à l'usage. En ces temps où s'accentuent les dérèglements climatiques, il est bon de noter que la fabrication à basse température de l'Armalith 2.0 permet de substantielles économies d'énergie. En outre, sa durabilité est hors de doute puisque ce tissu composite high tech est conçu pour résister à plus de mille lavages (en l'absence de doublure, le passage en machine est évidemment permis), ce qui explique que votre pantalon Bolid'ster soit garanti... dix ans! La marque demande d'ailleurs à chaque propriétaire de s'enregistrer sur internet de sorte qu'elle puisse mener un suivi de chaque produit vendu et répondre au mieux aux demandes des utilisateurs.
A ce stade, il nous semble légitime de s'interroger sur le poids d'un tel jean ainsi que sur son prix. L'exclusivité et la technologie se monnaient, cela va de soi: notre Ride'ster 2 est vendu 425€. Une somme pour un jean, certes... Mais après en avoir goûté toutes les qualités que nous détaillerons ci-dessous, nous tiendrons le raisonnement suivant: si vous estimez que l'intégrité de vos jambes -et, accessoirement, l'élégance- ne vaut pas ce tarif, achetez donc un produit moins cher et, dans le cas contraire, ne calculez pas! S'agissant de son poids, le jean Bolid'ster nous réserve une bonne surprise: en taille 50, il accuse 1461g sur la balance; il est donc plus léger que notre jean Rev'it! Memphis H2O qui, dans la même taille, culmine à 1638g. L'économie de doublure a donc bien une incidence sur le poids et, partant, sur le confort. A titre de comparaison, mes jeans de ville pèsent aux alentours de 800g.
A l'épreuve du quotidien
Chaque cm² de l'Armalith 2.0 est conçu pour résister à l'abrasion d'une chaussée durant 32m avec 80kg de pression, c'est très au-delà de ce que requièrent les normes les plus drastiques. Pour convaincre les professionnels et le public, Pierre-Henry Servajean n'a pas été avare de démonstrations spectaculaires. Depuis les classiques cascadeurs chutant à moto jusqu'à la suspension à une grue d'un Hummer de près de 4 tonnes accroché... à un jean en Armalith; même l'ESA citée plus haut s'en fait l'écho sur son site. Si cela ne suffisait pas, à l'époque d'Esquad, un jean en Armalith a aussi servi de câble de traction pour désensabler un gros 4x4. Et tout cela, sans que le pantalon cède ni même s'effiloche. On est loin des deux chevaux tentant d'écarteler un jean sur le jacron Levi's!
Nous n'avons pas poussé la conscience professionnelle jusqu'à chuter sciemment, mais il est clair que la technologie et la rigueur des chiffres ne peuvent mentir: l'Armalith 2.0 est bel et bien le tissu le plus résistant disponible actuellement sur le marché. Ceci posé, il convient aussi que les coutures et la disposition des pièces de tissu soient telles qu'elles assurent l'intégrité du pantalon. Rien n'a été laissé au hasard sur ce plan non plus: les coutures et surpiqûres -très propres- sont cousues à base de fils réputés pour leur solidité puisqu'ils sont utilisés dans les airbags (encore une exclusivité Bolid'ster).
C'est aussi ce souci de solidité structurelle qui explique la présence d'un rivet sous la braguette: il s'agit d'une zone de convergence des diverses fibres dont est fait notre Ride'ster et le rivet est là pour solidifier l'ensemble à un endroit où les jeans classiques, qu'ils soient civils ou motards, donnent souvent des signes de fatigue et d'usure. Et puis, historiquement parlant, ce rivet est patrimonial parce qu'il rappelle ceux qui étaient utilisés sur les jeans originels créés par les pionniers du XIX° siècle. Signalons qui plus est que, sur la douzaine de motos utilisées jusqu'ici avec le Ride'ster, aucune n'a eu à souffrir de la présence de ce rivet; la peinture de votre réservoir ne risque donc rien.
A l'intérieur, les protections de hanches et de genoux sont siglées A-XOC, la nouvelle référence en la matière. De type alvéolaire, elles encaissent l'impact et le répartissent sur toute leur structure, pour en dissiper l'énergie de manière optimale; quant à leur durée de vie, elle est en principe infinie et il ne faut donc pas les remplacer après une chute. Toutes ces protections sont certifiées CE Niveau 2, ce qui signifie qu'elles répondent aux critères actuellement les plus exigeants. En matière d'ergonomie, sachez que les protections de genoux sont réglables sur trois hauteurs grâce à un ingénieux système de boutons. Ces éléments A-XOC se singularisent par leur finesse, leur souplesse et leur légèreté. De surcroît, elles sont respirantes, de sorte qu'elles ne génèrent aucun surplus de transpiration, même si l'on porte le pantalon durant des heures à l'intérieur. En fait, tout se passe comme si ces protections n'étaient pas là.
Il s'agit là d'un des enseignements de cet essai: un jean Bolid'ster se porte à la ville avec autant de bonheur et de confort qu'à moto. Il n'est ni plus chaud ni plus raide qu'un jean civil et, une fois au guidon, il offre l'avantage non négligeable d'être préformé pour adopter une posture assise avec les jambes légèrement rehaussées et reculées. Par temps chaud, même constat: on ne transpire pas davantage dans son Ride'ster que dans un jean de ville, et c'est pareil en selle parce que l'assise est doublée d'une couche de mesh en méta aramide, une laine de synthèse d'application militaire, faisant office de bouclier thermique afin que votre séant ne souffre d'aucune sudation inutile mais échappe également à l'écorchure d'une longue glissade sur le postérieur.
Outre les cinq poches traditionnelles du jean (avec la petite poche porte-monnaie), on trouve sur la jambe droite une poche spécifique pour carte bancaire. C'est toujours pratique au moment d'aller faire le plein ou pour les péages. Autre attention louable: le rehaussement de la taille dans le dos pour que la région lombaire ne finisse pas dénudée si l'on porte un blouson sportif court; c'est une vraie plus-value en termes de protection, et ça vous tient aussi au chaud. Soulignons que les Jeans Bold'ster ne présentent qu'une seule longueur de jambes: "Nous avons choisi l'équivalent d'une longueur 35, confie Pierre-Henry Servajean; elle est assez longue pour les grands gabarits et permet aux plus petits de retrousser les bords de leur pantalon, ce qui est tendance."
L'éméritat
Qu'on se le dise, un jean Bolid'ster est cher parce qu'il est à considérer non comme un achat mais comme un investissement. Pour le prix qui vous est réclamé, vous obtenez un jean authentique faisant écho à la riche histoire de ce type de pantalons. Un jean qui durera puisqu'il est garanti dix ans, qui vous offre un confort ainsi qu'une technologie inégalés et qui vous permet d'assouvir votre passion du deux-roues dans des conditions de sécurité sans équivalent. Que lui demander de plus? Je sais: un pantalon de pluie à enfiler par-dessus pour les mauvais jours...
www.bolidster.com