Chez Objectif-moto, nous ne sommes pas sectaires et quand on nous a proposé l'essai d'un Can-Am, nous n'avons bien-sûr pas refusé.
La surprise
On ne vous le cache pas, après l'essai d'un RTS en 2011, nous espérions tester un RSS, soit la version sportive du trois roues mais qui a depuis, reçu de nouvelles suspensions.
Mais nous avions laissé le choix à BRP et vu que leur nouveauté 2014 est la nouvelle version de leur modèle touring, c'était un RTS orange qui nous attendait sur le parking.
Vraiment nouveau ?
A le voir comme ça, la différence n'est pas frappante pourtant les améliorations sont nombreuses.
Tout d'abord, le bicylindre a été remplacé par un trois cylindres Rotax de 1330 cc. Le gain est évident : plus de couple à bas régime, il accélère et repart plus vite que l'ancien.
Le régime moteur reste même assez bas aux allures légales.
L'autre gagnante, c'est l'autonomie et BRP a drastiquement réduit la consommation.
Rappelez vous, on parlait de 10 l/100...
Lors de cet essai 2014, sans rouler à 100 % en mode ECO, nous avons mesuré un bon 6,7 l/100. Ce mode ECO s'active d'un bouton au guidon : le moteur est moins réactif, l'accélération moins franche et un indicateur apparaît au guidon pour vous indiquer quand monter le rapport suivant.
Avec les 26 litres du réservoir, on peut enfin parler de tourisme avec des étapes de plus de 300 kms.
Ce 3 cylindres est une modification importante pour le RTS : sa puissance est maintenant de 115 cv à 7250 tr/min au lieu de 100 alors que le couple passe de 104 Nm à 5000 tr/min à 130,1 Nm, tout bénéfice pour le plaisir de conduire.
Il est associé à une nouvelle boîte, à 6 vitesses au lieu de 5 et il s'agit ici de la version semi-automatique. Vous montez les rapports avec la palette au commodo gauche et au choix, vous les descendez avec une autre ou le Spyder le fait pour vous.
Surprenant au départ de ne pas avoir de poignée d'embrayage mais on s'y fait rapidement et on ne se soucie plus de devoir rétrograder en s'arrêtant.
Il y a juste pour passer la marche arrière que la méthode est fastidieuse. Bien oui, une marche arrière !
Vous ne pensiez quand-même pas qu'on va déplacer les 459 kg (à sec) du RTS à la force des doigts de pied. Soit ! Pour l'enclencher, il faut freiner, appuyer sur le bouton R et rétrograder manuellement. Oubliez une de ces étapes et vous n'arriverez pas à l'activer... Reste la poussette alors.
Après, à vous les regards ébahis des motards peinant à parquer leur grosse moto, vous, il suffit de tourner la poignée pour ranger votre engin.
Un gros plus sur la partie cycle
Les roues avant, toujours aussi belles, passent en 15 pouces au lieu de 14 pour plus de maniabilité.
Les ingénieurs ont aussi pensé à plus de confort pour le pilote en améliorant le design du carénage avant, en déplaçant et doublant la capacité des radiateurs et ils ont même installé des ventilateurs pour dissiper vers l'avant et l'extérieur de la coque l'air chaud. En ville, on leur dira merci même si ce n'est pas encore parfait.
BOSCH et BRP ont travaillé sur le contrôle de stabilité, le système de freinage et l'antipatinage. La géométrie de la suspension a aussi été revue.
Bien entendu, il vire toujours à plat, n'espérez pas le pencher comme une moto !
Ici ce sont les bras qui travaillent.
Heureusement la direction est assistée électroniquement et varie en fonction de la vitesse.
Dans la pratique, c'est un peu comme piloter un quad mais avec la puissance d'une moto, un train avant presque aussi large qu'une petite citadine (la voiture hein, pas la dame qui habite en ville) et un poids dépassant celui d'une Goldwing.
Après l'appréhension des premiers virages, on constate rapidement que le RTS a évolué. Les courbes se passent plus rapidement et on peut même enchaîner les virolos en suivant un groupe sans être à la traîne. (sans exagérer sur la vitesse bien entendu).
Il suffit de bien viser, doser l'effort sur le guidon et ne pas oublier la largeur du train avant. Parfois, on accompagne du poids du corps pour des virages plus serrés abordés un peu trop vite et ça passe.
Cette fois, nous n'avons plus eu droit aux crissements de pneus ni même de levés de roues, un beau progrès !
L'électronique veille à la stabilité, il n'y a vraiment que sur une chaussée détrempée que nous avons pu nous amuser à faire décrocher l'arrière à l'accélération. Oui pas bien mais tellement jouissif de profiter de la glisse sans risque de chute.
Tout confort, seul ou à deux
La liste des aspects confort est tellement longue qu'on ne sait pas par où commencer.
Bon le rangement n'a pas changé, on trouve toujours un coffre à l'avant, deux valises et un top case, les 3 intégrés à la coque arrière. On ne sait par contre pas y mettre notre modulable et le plus ennuyant, on n'a pas trouvé de vide poche à l'avant ni de prise 12 V. Et je le met où ma carte de banque et je le branche où mon GPS ?
Étrange vu que sur le site, les deux devraient être d'origine sur le RTS.
Pour le plaisir du pilote, la bulle est réglable d'un simple pression sur un bouton et une fois en position haute, on peut rouler visière ouverte. On profite aussi de la radio ou via un branchement dans le top case d'un Ipod, le tout commandé au guidon et affiché dans l'écran central.
Bien assis sur la nouvelle selle, bercé par nos airs favoris, on profite de chaque sortie et si le temps rafraîchit, on allume les poignées chauffantes.
On peut aussi brancher le régulateur de vitesse, toujours pratique sur les longues portions à vitesse limitée et vu la stabilité de l'engin, on peut reposer la main droite.
Et le frein, me direz-vous !
Bien, il n'y a pas non plus de levier à droite. Le freinage intégral se commande au pied, pas évident à doser mais on s'y fait. L'envie de tirer le levier droit en cas de freinage d'urgence reste bien présente, on s'est fait avoir plus d'une fois. Le Spyder freine bien même si on ne sait pas répartir l'action sur la pédale mais ce n'est pas un souci, tant qu'on s'arrête sur une distance raisonnable.
En fonction de la route, de vos bagages ou si vous êtes accompagné, il suffit d'une touche pour faire varier sur 5 positions la suspension arrière et on ressent bien la différence entre hard et soft.
Justement, elle en pense quoi derrière ?
Visiblement, elle est bien installée. La passagère (ou passager) a aussi droit à une selle confortable, un très large dosseret et deux larges poignées dans lesquelles on trouve d'un côté les commandes des poignées chauffantes et de l'autre celles de l'audio. Des haut-parleurs sont installés juste derrière et elle peut ainsi régler le volume comme elle le désire, indépendamment de l'avant.
La radio se montre quand-même moins efficace que celle de la Street Glide testée récemment, surtout sur le volume et le suivi des stations RDS.
Le tableau de bord fait aussi tristounet même si on retrouve toutes les informations de base nécessaire mais on aura aimé avoir la consommation, l'autonomie...
Bref, le confort est maximum même si après une journée passée derrière, elle avouera que ça reste bien différent d'une moto, très confortable mais pas pareil.
Pour la conduite, on n'a pas l'impression d'avoir quelqu'un derrière, on adapte peut-être un peu sa vitesse en courbes mais rien de bien dramatique et c'est tant mieux. La précision presque chirurgicale de la direction et son assistance aident aux manœuvres.
Un essai bref mais convaincant.
L'essai n'a duré que quelques jours mais les progrès sont évidents : meilleures performances, moins gourmand, plus confortable, plus facile à conduire.
Évidemment, ça reste cher comparé à certaines motos et ça ne sera jamais la même conduite : plus stable, virages à plat, imperturbable sous la pluie mais il reste coincé dans les files et ne penche pas. (Hé oui, certains ne peuvent pas s'en passer!)
Comptez 29.299 € pour un RTS, il reste toutefois moins cher qu'une Goldwing à 33.390 € mais avec le GPS et l'airbag intégrés. La gamme RSS commence à 17.999 € mais de base et avec une boîte manuelle. Celui là, par contre, on ne l'a pas encore testé.
Et si vous ne savez pas choisir entre les deux, il reste aussi les RST qui sont un compromis entre entre tourisme et sport.
Importateur :
BRP
125 Skaldenstraat
9042 Desteldonk (Gent) | Belgium |
| F +32.9.218.2699
Ancien motard (40 ans de moto et la dernière : Pan 1300) je suis passé au Spyder pour une raison très simple : la stabilité.Durant les vacances (6.000 km de périple), j’ai subi 2 aquaplanages et le système de gestion électronique a fait des merveilles : régulation du moteur jusqu’à reprise d’adhérence, gestion des freins afin de garder le Spy dans l’axe des roues qu’il faut garder dans l’axe de la route.En moto, nous aurions surement brouté le macadam.
Mon épouse préfère le Spy à la moto pour le confort fabuleux , sa sécurité et le volume embarqué de bagage :).
Certains disent : désagréments de la moto + désagréments de la voiture et je dis : agréments de la moto + agréments de la voiture c’est la question du verre à moitié vide ou à moitié plein 🙂
Mais tout n’est pas rose :
– la qualité des composants ne vaut pas celle de Honda ( changement systématique des amortisseurs dignes de pompes à vélo made in Hong-Hong 1950 après quelques milliers de km),
– la consommation bien que fortement en baisse : il faut tabler sur une consommation de 8 l /100 en roulant sur autoroute à 130 km/h.
– Pneus à dimensions exotiques limitant l’usage de pneus voiture et obligeant la mise de « Kenda » .
Conclusion : Pour ma part , ce fut le plaisir retrouvé de rouler au grand air (20.000 km avec la Pan en 7 ans et 19.500 km avec le Spy en 16 mois)
P.S.:
– le vide poche se trouve sur le faux réservoir (il suffit d’appuyer dessus pour qu’il s’ouvre lorsque le guidon n’est pas bloqué)
– la prise 12 v allume-cigare se trouve dans le coffre arrière mais pour l’usage de matériel électronique (max 5 A) uniquement, pour l’usage d’un gonfleur ou autre ,il faut prévoir une prise en direct de la batterie.
Bonne route