Sous peu, la Belgique devra vraisemblablement imposer le contrôle technique aux deux roues. Cette perspective s’inscrit dans une démarche pilotée par la commission européenne.L’initiative est cette fois reconduite par le biais du commissaire européen aux transports, monsieur Siim Kallias.Les statistiques démontreraient que 4.500 motocyclistes décèdent chaque année sur les routes européennes. Il semblerait que, dans 8 % des cas, l’accident trouve son origine dans un problème technique.
Monsieur Kallias nous explique ceci : "Je ne doute pas que la toute grande majorité des conducteurs de deux-roues se montre très responsable et prend soin de son engin mais les chiffres montrent qu'ils sont ceux qui courent le plus de risques dans la circulation ». Une révélation en soi !!!De l’avis de la commission, les mesures envisagées en matière de contrôle technique permettraient d’éviter chaque année 36.000 accidents étroitement liés à une défaillance technique. Ces nouvelles dispositions contribueraient à créer une espace européen unique en matière de contrôle technique, permettant de la sorte de sauver un peu plus de 1.200 vies humaines chaque année.Nous avons tous pu le remarquer, le contrôle technique n’a que peu évolué depuis sa mise en service dans les années 70. Par conséquent, les nouvelles technologies embarquées dans nos véhicules ne sont pas directement soumises aux épreuves imposées par l’arrêté royal qui régit cette matière. Pensons notamment aux ABS, ESP et autres abréviations mystérieuses qui nous fournissent l’assistance à la conduite.
Onze des 27 pays n’ont pas encore souscrit à cette législation européenne. La Belgique ne fait bien évidemment partie. Cependant, il semblerait qu’à l’horizon 2016, nous nous voyions imposer ce fameux contrôle technique pour les motos et les scooters à deux ou trois roues, toutes cylindrées confondues.S'il est mis en place, le contrôle technique aurait lieu 4 ans après la première immatriculation, pour ensuite devenir bisannuel. A part ce magnifique scoop, rien n’est encore bien établi. Inutile de nous tracasser, inutile de se demander comment le contrôleur va tester les freins, les suspensions, …Bien entendu, nous avons le sentiment que ces mesures vont surtout nous amener à plonger une fois de plus dans notre portefeuille. Toutefois, et en admettant que ce projet soit mené à son aboutissement, il y a fort à parier que l’impact de ces mesures n’aura pas l’écho escompté par monsieur Kallias. En ce qui concerne le GOCA, le groupement des entreprises agréées pour le contrôle automobile et le permis de conduire, le projet constitue assurément une mâne céleste. Toutefois les réactions demeurent pragmatiques puisqu’il n'y a pas encore de texte de loi, ni au niveau européen, ni au niveau belge. Cet organisme entend s’aligner sur les recommandations qui lui seront faites et les directives qui lui seront fournies par le SPF mobilité.FEDEMOT adopte une attitude prudente et attentiste par la voix de son président. Monsieur Jorssen nous rappelle que ces types de projets fonctionnent un peu comme les oiseaux migrateurs. Ils reviennent chaque année à la même époque. Il attire par contre l’attention sur des mesures beaucoup plus concrètes, à savoir la responsabilisation et le comportement des automobilistes par rapport à la vulnérabilité des deux roues ou encore la formation des motocyclistes.Il plaide finalement pour un contrôle technique opéré chez les concessionnaires afin de réduire le nombre de ceux qui « traficotent » leur engin.Finalement, monsieur Melchior Wathelet, secrétaire d’Etat à la Mobilité, s’est exprimé à ce sujet “En Belgique, le contrôle technique des motos, je ne suis pas sûr que cela apporterait une plus-value énorme” !Nous savons tous que lorsque les commissions européennes toussent, les états membres s'enrhument.Il y a donc de fortes probabilités pour que le projet aboutisse un jour ou l'autre et ce, d'autant plus que ces mesures sont suceptibles de faire rentre de l'argent frais dans les caisses de l'état.Il semblerait que la première phase de mise en place vise les motos accidentées et qui sont remises en circulation après avoir subi les réparations nécessaires.Mais restons philosophes, il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Et puis, qui sait ce que la vie nous réservera d'ici 2016 ?