Chaque marque se doit d’avoir au moins un modulable dans sa gamme. Utilisé à la fois par des motards au long cours et par des scootéristes urbains, le modulable reste un marché à part et chacun le conçoit différemment, le seul impératif : une mentonnière qui se relève.
Rien qu’à écrire ça, j’ai perdu une partie d’entre vous qui ne jure que par l’intégral, je continue donc avec les autres.
Si vous suivez l’actualité des casques, ce dont je ne doute pas puisque vous lisez régulièrement notre site, vous aurez vu que plusieurs modulables haut de gamme sont apparus récemment et une marque comme HJC se devait de réagir.
Souvenez-vous, on avait testé en 2015 le R-Pha MaxEvo et déjà à l’époque, on l’avait bien apprécié mais sur 3 ans, les casques progressent rapidement. Son pendant sportif a été remplacé par le R-Pha 11 et comme lui, le MaxEvo laisse sa place au RPHA90.
L’évolution est profonde, les ingénieurs sont presque parti d’une feuille blanche bien que vous le verrez, ils se sont parfois inspiré d’un casque allemand, celui qui truste les podiums des ventes des modulables.
De sa famille RPHA, il en retient en plus de son look assez sportif sa coque en PIM + : un mélange de carbone et de fibre de verre tissé pour non seulement limiter le poids mais aussi pour garantir votre sécurité en cas d’accident. Pas évident pour un modulable de ne pas être trop lourd vu qu’il doit bien embarquer le système pour lever la mentonnière ce qui forcement le leste comparé à l’intégral.
Sur notre balance pourtant, notre RPHA90 en taille L ne pèse que 1500 grammes, une véritable prouesse de HJC qui parvient à nous proposer ici un casque modulable léger et qui ne fait pas cheap quand on le prend en main.
La mentonnière est plutôt classique avec une entrée d’air au menton, plutôt grande et facilement manipulable. Elle s’ouvre surtout très facilement d’une seule main, pas besoin de chercher après un bouton et elle se ferme aussi très facilement, sans devoir pousser pour la clipser. Ouverte, elle se verrouille au-dessus du casque mais il n’y a pas de bouton à actionner pour la refermer. C’est simple, ça fonctionne bien et surtout ça ne prend pas trop de vent en roulant même si on ne peut pas. Non, on ne peut pas parce que le RPHA 90 n’est homologué que comme intégral et il n’a donc pas la double homologation. Ça c’est vraiment dommage !
A l’intérieur, les mousses en Multicool sont agréables, doux, démontables bien entendu et lavables. Ils permettent aussi de sécher assez rapidement si vous avez eu trop chaud. Ça reste possible malgré la bonne aération du casque : l’entrée au menton dévie le vent vers l’intérieur et pas votre bouche, c’est un choix mais on apprécie quand même être rafraîchi là aussi. L’entrée au sommet du casque est par contre vraiment très efficace et on sent bien l’air frais entrer dans le casque et sortir par l’extracteur arrière. De ce côté-là, il faut vraiment qu’il fasse très chaud pour se plaindre mais forcément, si on pouvait rouler en configuration jet, ça serait mieux.
D’autant plus qu’il intègre un écran solaire de bonne qualité, ne limitant pas le champ de vision, il aurait mérité de descendre un peu plus bas pour limiter plus le vent dans les yeux mais bon comme on ne peut pas… tant pis. Sa commande se trouve le long du bas du casque, un peu comme son concurrent. Un emplacement facile à trouver, facile à manipuler et qui surtout vous évite d’avoir un bouton supplémentaire sur la coque. Grand écran ouvert, en ville ou à allure modérée, c’est tout à fait possible sans vous mettre à pleurer directement.
Un écran principal qui offre en passant un grand champ de vision et qui peut être équipé de son Pinlock fourni dans la boîte.
Avant de partir le tester, on reste perplexe face à cette nouvelle boucle micrométrique. Efficace mais on n’est pas habitué à ce fonctionnement, il vous faudra sans doute aussi chercher un peu au début.
Confortablement installé, vous pouvez encore installer les mousses aux oreilles et l’extension de bavette pour augmenter l’insonorisation. Une fois fait, c’est vraiment agréable de rouler avec ce casque. Bien insonorisé, très bien même puisque j’ai pu le comparer au C4, oui citons-le quand-même, et sans valeur chiffrée, je trouve que ce HJC fait mieux et je parle bien de comparaison sur une même moto et sur des trajets identiques. Moins de bruit pour le HJC, donc plus de confort. Ce n’est pas le jour et la nuit non plus mais je trouve ça assez flagrant pour le mentionner. Ça sera un plus sur les longs et les courts trajets mais aussi si vous optez pour l’intercom Cardo Packtalk Slim mais là, je ne sais pas vous en dire plus ne l’ayant pas essayé.
Avec son poids plume, pour un modulable, on peut en profiter longtemps sans se fatiguer les cervicales. L’insonorisation étant à la hauteur, ici aussi on ne fatigue pas parce que mine de rien, un casque bruyant, c’est aussi fatiguant.
La bonne aérodynamique du casque lui confère un bon maintien et un bon équilibre même en roulant vite ou sur des motos dépourvues de protection.
Non franchement, le seul truc qui soit dommage, c’est qu’il ne soit pas homologué jet et que son écran solaire soit un peu trop loin pour rouler mentonnière ouverte. Je ne vous cache pas que comme beaucoup, on le fait régulièrement malgré tout. Oui, pas bien, on sait et on s’en fout un peu.
En tout cas, HJC a bien bossé sur son modulable et il revient dans la course au titre. Vendu environ 430 € en uni et 480 € en déco comme notre Tanisk il réalise un autre exploit en étant proposé à un prix vraiment inférieur à la concurrence haut de gamme, le Neotec 2 et le C4 dépassant les 600 € et le nouveau AGV Sportmodular vous coûtera encore 100 € de plus.