Du fun, du fun c'est la promesse de Ducati et avec ce Scrambler Desert Sled, ils ont tapé dans le mille. On est loin des super sportives ou des trails high-tech mais forcément, avec une famille entière nommée Scrambler, on ne s'attendait pas à ça. La vocation de ces Scramblers est tout autre : profiter de sa machine et de la piloter sans avoir besoin d'être un top pilote et sans forcément se ruiner non plus.
Et parmi, ces motos au look plutôt rétro, une se démarque en adoptant un look plutôt cross, le scrambler passe partout et après quelques jours au guidon du Desert Sled, on ne peut qu'avoir la banane.
Pas de compromis sur le look, jantes à rayons 19 pouces à l'avant et 17 derrière, pneus mixtes Pirelli Scorpion Rally ST, garde boue avant haut, petit phare rond (LED bien entendu), guidon avec une barre de renforts, petit sabot moteur et surtout pas de carénage inutile ! Juste des plaques en alu brossé sur les côtés du réservoir. On aime ou on n'aime pas mais le look est réussi, la moto bien finie et je trouve qu'elle correspond plutôt bien à ce qu'on attend d'un Scrambler. Posée là sur ses jantes dorées, la Desert Sled vous invite à l'évasion. Vous ne pourrez par contre pas changer de couleur à moins d'opter pour l'édition spéciale Fasthouse.
Le minimalisme avec la selle posée sur la coque arrière, juste relevée de surpiqures rouges et qui cache le feu LED arrière alors que devant soit, on retrouve le tableau de bord, concentré dans cet écran rond, décalé sur la droite. Petit à première vue mais bien complet en fait avec une jauge, un compte-tour, le rapport engagé, l'heure et toutes les informations nécessaires et vous pouvez même changer les informations via le commodo gauche. Comme quoi, on peut éviter la démesure tout en restant complet.
Bon, j'enfile le casque et les gants et je vous en parle tout de suite!
L'essai en vidéo :
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Revenons à la moto !
Ah oui, la selle à 860mm a beau être mince, il faudra avoir la bonne taille pour l'enfourcher. Pas vraiment un souci pour moi mais autant essayer avant surtout que, même si elle a l'air tout mince, la Desert Sled pèse quand-même 209 kg en état de marche. On ne dirait pas pourtant, moi aussi j'ai été surpris de lire ça sur la fiche technique.
Côté moteur :
Soit, petit tour de clé, appui sur le starter et le bicylindre en L de 803 cc se met en route dans un sympathique poum-poum comme savent le faire les bicylindres. J'enclenche la première en profitant du levier d'embrayage hydraulique et réglable et c'est parti. La sonorité des deux flutes latérales est plutôt plaisante et devient grognement quand on ouvre les gaz en grands sans pour autant vous casser les oreilles (ou celles des voisins)
Pas avare en sensation, ce bicylindre vous met en confiance aussi. A la fois gérable en roulant paisiblement, il peut aussi se montrer plutôt joueur quand on lui demande et là, c'est vraiment ce grain de folie que permet la Desert Sled. Sans se montrer trop agressive pour mettre à mal la motricité, elle se montre surtout très maniable et avec 73 cv à 8250 tours, son coeur fera battre le vôtre. Alors oui, ce n'est pas un moteur hyper puissant mais n'oublions pas qu'on a entre les mains une moto au look tout-terrain, pas à un trail sportif ou un roadster. Avec un couple de 66,2 Nm disponible à 5750 tours, il est assez souple même si forcément, ça se conduit comme un bicylindre. Le twin est plutôt agréable en ville comme dans les petits chemins. Vous pouvez aussi prendre les grands axes, sans souci mais forcément, ce n'est pas sa tasse de thé.
Et forcément, sans protection aucune, on comprend vite qu'il vaut mieux emprunter les petites routes et là, c'est à votre convenance, plus ou moins sage selon votre humeur. En plus, avec seulement 13.5 litres dans le réservoir, pas besoin d'expliquer longtemps que les longs trajets, d'une traite du moins, ne sont pas son fort. Le moteur engloutissant facilement plus de 5 litres au cent, le Scrambler ne vous invite donc pas à aligner 400 kms sans passer à la pompe. Tant pis, au moins, on le vide en s'amusant ce petit réservoir. Le duo est bien entendu possible mais perso, je la préfère en solitaire, chacun son truc. La selle non plus ne se prétend pas digne d'un GT, normal.
La partie cycle de la Desert Sled
Assis avec le buste bien droit, voir même debout, on profite du grand guidon et de la maniabilité pour se faufiler partout, sur route ou sur sentier. Les pneus Pirelli Scorpion Rally ST permettent d'ailleurs de quitter l'asphalte et la partie cycle n'est pas en reste, comme souvent chez Ducati.
Au menu des suspensions, Kayaba fournit une fourche inversée de 46mm entièrement réglable et un mono-amortisseur réglable en précharge et détente. Avec ça, la Désert Sled passe au dessus des bosses sur les routes en mauvais état sans devoir trop se soucier de la tenue de route et quand l'asphalte le permet, elles permettent aussi de bien balancer la moto d'un virage à l'autre. Comme on le voit dans la vidéo, la fourche a en plus la bonne idée de ne pas trop plonger au freinage malgré le poids du pilote. J'avoue, je n'ai pas trop poussé le hors-route, d'une part, ce n'est pas ma spécialité même si je ne serais pas contre et d'autre part, j'ai testé la moto après les grosses averses qui ont causé beaucoup d'inondations, à tel point que même certaines routes de campagne étaient encore couvertes de boue et de gravier. Puis, je ne vous cache pas que l'idée d'abimer une moto ne me met pas forcément le sourire.
Comme je vous parlais freinage, on peut être surpris de ne voir qu'un seul disque à l'avant. Un disque de 330 mm qui est pincé par 4 pistons dans un étrier à fixation radiale a donc la lourde tâche de calmer vos ardeurs, accompagné d'un 245 mm avec un seul piston. Brembo signe le matériel et Bosch se charge de l'ABS qui en plus d'être efficace se montre aussi variable en fonction de l'angle de la moto, on ne s'attendait pas à tant sur cette moto et on ne va pas se plaindre.
On en pense quoi de notre Scrambler ?
Donc pour résumer, le seul aspect pratique, outre le tableau de bord complet, c'est la prise USB sous la selle. La protection est inexistante, on prend le vent et la pluie. La puissance n'est pas exceptionnelle mais très honorable quand-même. Et avec tout ça, on s'en moque quand-même. Le Scrambler Desert Sled est une machine fun. On passe partout, on s'amuse du moindre tournant, les bosses ne sont pas un souci et on la balance d'un virolo à l'autre avec un plaisir certain.
Après, pour en profiter, il faut y mettre le budget puisque la Desert Sled vous coutera 11.990 €. Un prix plus élevé que la Scrambler anglaise plus lourde et moins puissante et de mémoire moins fun aussi. Ceci dit, ça reste un tarif assez haut, moins que la première Multistrada certes mais ne sommes nous pas un peu trop éloignés de l'esprit du Scrambler ? A vous d'y répondre mais si vous chercher une Ducati pour vous amuser sans forcément risquer votre permis à chaque fois, cette Desert Sled vous attend.