Je ne vous le cache pas, depuis le début de la saison, ce qui me tentait chez Harley, c’était le nouveau Fat Bob mais souci de planning et petite incompréhension m’en ont privé. Déçu de ne pas pouvoir l’essayer, Harley-Davidson Benelux m’a envoyé une autre moto à l’essai en me garantissant une découverte surprenante : le Street Bob.
Le Street Bob c’est l’entrée de gamme dans le famille Softail, un Bobber pur et dur, selle solo, guidon mini-ape et roues à rayons. Simple, classique, dépouillé… un vrai dur quoi. Bon, il a une belle gueule, c’est vrai mais de là à me faire oublier son gros frère (oui Fat Bob), j’avais un doute.
Quelle ne fut pas ma surprise en arrivant chez Harley (Harley-Davidson Capital Brussels à Dilbeek pour ne pas les citer) de trouver ma moto d’essai en plein milieu du show-room !
« Oui, on l’a mise là, elle est rare quand-même et très modifiée ! »
C’était donc ça ! Harley m’avait bien envoyé un Street Bob à l’essai mais complètement customisé.
Jugez plutôt : guidon plus haut et plus étroit, commandes avancées, énorme sissy-bar, selle aussi fine qu’une semelle de godasse mais montée sur ressort, filtre à air et échappements Screaming Eagle, poignées et leviers spéciaux et des pièces couleur cuivre un peu partout comme sur les carters ou les commandes. Si avec ça, tu ne prends pas une claque en plein tronche, on ne peut plus rien pour toi !
Pour sûr, on aime ou on n’aime mais c’est de la customisation d’usine et pour moi, un dépucelage dans les règles. Bon OK, j’avais déjà fait mumuse avec des motos passées en stage 1 mais modifiées comme ça, jamais.
Keyless oblige, je fourre la clé et le boitier dans ma poche, je me pose sur la selle dont les bords saillants ne sont pas des plus confortables et j’attrape bien haut devant moi les poignées. Je n’ai clairement pas l’habitude de la position, l’écartement des bras est diminué par ce guidon étroit, les mains se trouvent quasi à hauteur d’épaule.
Et ils ont piqué mon compteur ? Ah non, en fait, tout se trouve dans le petit écran sur le Té de fourche. Plus contradictoire que ça : un tableau de bord ultra moderne mais rikiki et un custom avec une selle pareille, c’est vraiment le choc du néo et du rétro. Heureusement, il est plus que lisible et surtout complet : une jauge, le rapport engagé, la vitesse et même au choix, les trips, le régime moteur, l’heure ou l’autonomie restante. Petit mais costaud, enfin complet et tout au long de l’essai, je suis resté surpris par son efficacité, pas d’éblouissement, simple à lire et d’un contraste suffisant.
Je démarre son gros twin, un Milwaukee Eight 107, le même que dans le Sport Glide, soit 1745 cc de pur muscle américain avec son couple de 145 Nm à 3000 tr/min… Good vibrations inside, c’est garanti mais un frisson me traverse le dos… Le Sport Glide, il poussait plutôt bien avec de belles accélérations. Le moteur de mon Street Bob est identique mais en plus libéré avec son kit filtre à air, échappement Screamin’ Eagle… Je vais m’envoler avec un pareil engin. Enfin envoler, avec 297 kg d’origine, celui-ci ne doit pas être beaucoup plus léger par contre vu la position, j’ai intérêt à m’accrocher aux poignées.
Et en effet, les premières accélérations me donnent raison… la selle glisse, en tout cas avec mon overpant Icon, le mariage ne colle pas et je dois vraiment m’agripper pour ne pas me retrouver assis sur le garde-boue. Et il faut embrayer pour changer de vitesse aussi, pas simple la manœuvre.
Viennent ensuite les premiers tournants et ce n’est pas des plus faciles non plus, au début du moins parce que maintenant, après plusieurs jours de pilotage, je maitrise mieux l’engin. C’est vrai que combiner la hauteur et l’étroitesse du guidon n’aide pas à la maniabilité.
Heureusement, quand on roule, ça va nettement mieux. Je peux profiter des nouvelles suspensions avec sa fourche inversée et l’amortisseur réglable qui offrent à la fois confort et bonne tenue de route. Oui confort parce qu’ étonnement , et j’en suis aussi surpris, cette selle minimaliste n'est pas si inconfortable que ça, je sens bien les ressorts se comprimer quand je passe sur un raccord ou une bosse, ce n'est pas le grand luxe non plus mais ça s’arrête là, pas de coup désagréable dans le dos… Si elle glissait un peu moins, ça serait encore mieux parce que si on peut rouler vite à son guidon, il faut bien s’y tenir aussi.
Pour le freinage, rien à dire, les motos ont bien progressé et même avec un seul disque à l’avant, on ne se sent plus en difficulté au moindre arrêt.
Normalement, le Street Bob a les commandes médianes mais notre custom les a à l’avant, ce qui augmente encore la garde au sol, une fois de plus, j’ai pu rapper les talons de mes bottes dans certains virages ou rond points… comme quoi même avec ce guidon, je reste un bourrin, oui je sais !
Le réservoir par contre, même orné de ce bouchon assorti aux autres pièces (ils font ça bien chez Harley quand-même), est un peu petit avec seulement 13.2 litres. Même si ces nouveaux moteurs consomment assez peu, les étapes sont forcément raccourcies, histoire de reposer les bras diront certains (petits joueurs va)
En tout cas, je me la pète au guidon de mon Street Bob , un petit cuir perforé (le Ségura Stripe Perfo à découvrir sur notre site), un jet ou un casque vintage comme le Nexx XG 200 et je fais le beau avec ma moto pas très discrète, tant niveau look que sonore.
Reste à vous parler prix et là, ça sera plus compliqué parce que le Street Bob de base commence à 14.600 € pour la version noire, 14.930 en couleur et 15.470 € en deux-tons. Mais ça, c’est sans les accessoires placés sur notre moto. Comptez déjà presque 500 € pour le guidon, 260 €pour le filtre à air, pas loin de 900 € pour les silencieux, 270 € pour le sissy bar et 400 € pour la selle. Il faut encore rajouter les pièces couleur cuivre, les poignées, les commandes avancées….
Mais pourquoi j’aime ça, pourquoi ? Bon, sans ce grand guidon alors et avec une petite selle arrière si possible mais bon sang, quand il s’agit de se faire remarquer, ce Street Bob ne rate pas sa mission.