Laissez tomber l'image de moto pépère que certains voient en pensant Harley-Davidson !
Oubliez même le look de la Low Rider que nous avions testée en 2014 !
Ils se sont lâchés chez H-D, la nouvelle Low Rider S chamboule les codes et là j'adhère à 200 %.
Noire, quelques touches de chrome, des jantes couleur bronze mais ne pensez pas que ça rime avec sobriété.
Le design lui même de la moto vous met directement dans l'ambiance : mini garde-boue avant, tête de fourche autour du phare rond, guidon droit rehaussé, console à deux cadrans sur le réservoir.
Même le logo sur celui-ci joue le jeu avec sa couleur or.
Juste en dessous, côté droit, le superbe filtre à air Heavy Breather Performance lui donne un air de machine de dragster, une pièce de toute beauté et d'origine en plus.
La selle solo est basse (685 mm) et creusée pour mieux vous aider à encaisser les accélérations et le garde boue arrière oublie le feu central, les clignotants assurant toutes les fonctions : éclairage, stop et clignos.
Pour en terminer avec ce look bad boy, deux amortisseurs et un double silencieux shotgun 2 -1 -2 assurent eux aussi un style qui lui est propre.
Objectif, objectif... oui dur de le rester quand on l'a devant soi. On aime ou on n'aime pas mais personnelement, on l'apprécie vraiment, surtout pour une moto d'origine.
Mais il en faut plus pour qu'on sorte les éloges.
Et Harley-Davidson semble avoir lu mes critiques. Une moto qui freine ! Et la Low Rider S se trouve équipée d'un double disque avant des étriers à 4 pistons à l'avant et un double piston à l'arrière. Le tout est forcément agrémenté par l'ABS.
Et sans atteindre l'agrément et l'efficacité des Brembo des V-Rod, l'ensemble est tout à fait à la hauteur pour stopper les 305 kg en état de marche.
On veut prendre de l'angle ! Qu'est ce que je peux être frustré d'avoir une moto qui oblige à la prudence en virage uniquement à cause de la garde au sol.
Là aussi, la Low Rider S répond à nos attentes et il faut avouer que c'est son crédo depuis son apparition en 1977 « Rouler fort ou rester chez soi ». La position permet de bien guider la moto, repose pieds en position médiane, buste assez droit et ça aide grandement à la maniabilité tout comme le grand guidon.
Les suspensions se montrent à la hauteur, une fourche à cartouche à l'avant et des amortisseurs à émulsion à l'arrière. La Low Rider S n'est pas non plus une sportive, ni une GT non plus mais elle reste confortable et surtout elle tient la route et permet de prendre suffisamment d'angle pour en profiter. Autre bonne nouvelle, elle ne tape pas non plus en passant dans une bosse... on va finir par l'aimer cette moto.
Et il manque encore un point à développer : il ne faudrait pas tout gâcher avec un moteur apathique.
Qu'à cela ne tienne, Harley-Davidson ne fait pas les choses à moitié et installe un Twin Cam 110 B Screamin'Eagle.
Accrochez vous, un V-Twin de 1801cc qui développe un couple de 156 Nm à 3500 tr/min seulement !
Ca pousse à n'en plus finir, pas d'à-coup à bas régime, une boite qui se fait presque oublier et des démarrages à faire palir plus d'une moto. Le pire, c'est que la sonorité développée par le filtre à air et les Shotguns ne vous incite pas au calme. Au contraire, c'est un pousse au crime tout simplement.
Un braaaaaa qui vous fait remarquer mais uniquement quand vous ouvrez en grand.
Du coup, la consommation est mise à mal. Heureusement, le réservoir de 17,8 litres contient assez d'essence pour ne pas devoir s'arrêter tous les 100 kms. Mieux, on peut facilement dépasser les 200 kms mais tout dépendra de votre self-contrôle.
Et elle vibre, si si, elle vibre alors que pour certains modèles H-D semblait avoir tout fait pour éliminer les Good Vibrations, la Low Rider S vous fait savoir qu'elle vit, même à l'arrêt et à force à en essayer, des customs, on apprécie ce balancement.
Il va bien falloir qu'on lui reproche quelques trucs sinon on va croire qu'on a été payé pour écrire l'article.
Bon, la double console est sympathique, elle reprend en haut le compteur et un écran LCD pour les informations nécessaires et on peut les changer via le commodo gauche. Jusque là, c'est bien mais le compte-tour est un peu trop bas. Donc si vous voulez la pousser dans ses retranchements, mieux vaut ne pas quitter la route des yeux.
Le saute vent est efficace, c'est d'ailleurs bluffant comme on peut rouler même visière ouverte jusqu'à un bon 80 km/h mais la vue offerte au pilote est d'un triste ! Un bête (excusez l'expression) bout de plastique. On aurait pu y caser une radio, un GPS, un smartphone ou que sais-je encore !
Et en vidéo, ça donne ça :
Revenons un peu sur terre, certes elle a de la gueule, elle roule bien mais il faudra bien la payer un jour, enfin nous on ne les garde qu'une semaine.
Annoncée à 19.500 €, elle se montre à la fois chère et raisonnable. Chère si on compare à d'autres motos mais pour une Harley déjà bien équipée d'origine, on ne se plaindra pas.
Plaisir solo à moins de passer par la case option et personnalisation mais il est là, on s'amuse vraiment à son guidon et on ne passe pas inaperçu, ça n'a pas de prix !