Moto emblématique de la gamme Tourer Américaine, la Road Glide Special revient en force dotée du nouveau bloc 114ci et de la nouvelle Boom Box multimédia embarquée. C’est tout ? Non, rassurez-vous mais les modifications ne sont pas toutes visibles au premier coup d’œil.
Le look est quasiment inchangé et c’est tant mieux pour les fans. Le Shark Nose se reconnait de loin et est le point spécifique de cette Road glide Special. Il apporte moins de poids au guidon car il se trouve être fixé sur le cadre et non pas sur le guidon comme sur la Street glide. Sa largeur en fait le compagnon idéal pour voyager vite et loin. Le Shark Nose est revu niveau aérodynamisme et est pourvu de 3 évents qui supprimeront les turbulences dynamiques en roulant. Efficaces et simple d’utilisation, ils s’ouvrent et se ferment d’un geste même en roulant.
Autre détail frappant au niveau du look, c’est la noirceur de la partie cycle. On note depuis 2 ans la disparition de la plupart des chromes sur ce modèle. Cela donne une moto musculeuse, sombre et le mélange des tons choisi pour la carrosserie renforce la côté Muscle bike. A noter que le réservoir est d’origine celui qui équipait la version CVO auparavant.
Le bloc moteur est le désormais bien connu et apprécie 114Ci. La puissance serait de 94Cv, il est certain qu’il en développe au moins ça. C’est un point sur lequel Harley Davidson reste vague. Le couple passe de 150 à 163NM et on ne va pas s’en plaindre. Les 387Kg s’emmènent avec volonté et les reprises sont agréables, le tout dans une sonorité typique des gros Twins américains. Un régal pour les oreilles même en version d’origine.
La Boom Box se dote d’un écran 6.5 pouces Tft qui se montre plus résistant et plus agréable au toucher. Le contraste des couleurs est plus développé et même au soleil, pas de soucis pour lire les informations. La navigation dans les menus est plus intuitive et se trouve simplifiée.
La puce GPS calcule plus rapidement et c’est bien plus valorisant pour son utilisateur. La Boom box embarque une pléthore de fonctions comme : GPS, Bluetooth, intercom, lecture de la musique via USB, Carte Sd, iPhone et j’en passe. La reconnaissance vocale est présente mais n’est que rarement utilisable selon l’environnement sonore dans lequel vous évoluez.
La puissance sonore est bonne et des haut-parleurs supplémentaires peuvent venir seconder ceux installés dans le Shark Nose.
Première à bord, la possibilité de raccorder la Road Glide Special à l’application HD connect qui gère les informations suivantes : emplacement, trips, autonomie, charge de la batterie, niveau du carburant et encore d’autres. Ce service est offert la première année, ensuite un abonnement mensuel vous sera réclamé.
Pour la partie cycle, les jantes Talon cèdent leur place au modèle Prodigy en 19 et 18 pouces. La tenue de route n’en est pas affectée. Les sacoches arrières sont redessinées pour fluidifier la ligne générale. La Road Glide Special s’en trouve allongée, posée sur ses jantes et longue comme un jour sans rouler. Les capteurs de pression intégrés surveilleront pour vous la valeur adéquate de ceux-ci, repérant les pertes au plus vite.
Le freinage est aussi revu. Toujours 3 disques de 300mm pincés avec force et endurance par des étriers 4 pistons. L’ABS est de la partie mais se trouve couplé à un système adaptant la pression du freinage en fonction de l’angle un peu à la manière du système Bosch M9. Le freinage est couplé, module la force et la répartit au mieux entre les étriers en fonction de la situation rencontrée.
Pour casser définitivement son image de moto rustique, Harley Davidson équipe sa Road Glide Special du RDRS qui, non seulement optimise le freinage mais offre un anti patinage (oui, oui, vous avez bien lu) TCS à 2 modes, à savoir Sec et Pluie. Mais où va le monde ? Pour sauvegarder l’honneur des purs et durs, il est déconnectable. Pour assister le Biker lors des rétrogradages, un embrayage anti dribble apparait aussi en intervenant sur le couple du moteur et le réduisant. Cela permet à la roue arrière de garder sa motricité de façon idéale. Singeant d’autres marques, une aide au démarrage en côte prend ses fonctions à bord.
Les suspensions proviennent de chez Showa et gagnent en efficacité. Les amortisseurs arrières sont aisément réglables, une évolution positive. La fourche encaisse les inégalités de notre réseau routier sans coup férir.
Point sur lequel Harley communique fort dans le cas de la Road Glide Special, c’est son éclairage modifié. Il vaut mieux qu’il communique car çà l’œil nu, il n’est pas facile de distinguer les différences.
Les Daymakers (faiseur de jour) à Leds sont 6% plus puissants et 85% plus large en feu de croisement et 45% plus performants en feu de route. La seule chose constatée par votre serviteur, c’est que la Road Glide Special éclaire fort et offre un faisceau large. La route entière est éclairée devant vous et on ne va pas s’en plaindre.
Au niveau de l’ergonomie, on notera le guidon au cintre bien galbé rapproché de 22cm plus près du pilote, la selle dont le rembourrage a été revu et les plateaux pilote toujours présents. Dommage que le sélecteur double branche ait laissé sa place à un exemplaire traditionnel. Comme quoi, le progrès n’a pas que du bon. Les valises s’ouvrent via le système One Touch plus ergonomique.
Sur la route, la Road Glide Special est une excellente compagne de voyage. Sissy Bar fortement recommandé pour ne pas perdre Madame lors des accélérations au vu de la pente de la selle passager. Elle est agréable, puissante à souhait.
Le moteur 114Ci entraîne l’équipage avec force et plaisir. Cette road Glide Special est une compagne de route pour le motard qui ne regarde pas au chrono lors de ses déplacements. Seul bémol, le poids à l’arrêt qui se fait sentir lors des manœuvres. Pour le reste, la semaine en sa compagnie s’est montrée plaisante et mes compagnons de route ne se sont jamais plaint d’un rythme trop lent de ma part.
Dernier point qui fâche, son prix de 29.320€. Là, c’est avec votre banquier que cela risque de coincer. La multitude d’options et d’accessoires qui sont encore possible à rajouter feront dès lors grimper l’addition de façon astronomique.
Lolobadboy