Une fois de plus, entrée de gamme ne rime pas avec bas de gamme chez Harley. La Sportster Superlow n'en impose certes pas autant que ses grandes soeurs Dyna ou Softail mais au premier coup d'oeil, vous savez que c'est une Harley.
Les plastiques sont ici bannis, le look est soigné dans les détails comme par exemple la peinture du réservoir qui semble presque l'oeuvre d'un aérographiste. Epurée conviendrait assez bien comme qualificatif de notre moto d'essai, pas de superfluités ici, des jantes à bâtons, un simple phare rond, un mini (trop ?) bloc compteurs, une selle monoplace et la majeure partie du moteur chromée, carters compris. Harley résume ainsi la moto à sa plus simple expression, offrant juste le nécessaire pour profiter de la route.
C'est une question de goût bien entendu, mais tout en étant la plus petite des Harleys, la Sportster 883 reste une belle machine. De plus, un effort particulier est consenti pour cacher tous les fils et éléments électroniques parfois trop visibles chez les concurrents.
Rase moquette
Venons-en directement à l'attrait principal de cette version ! La Sportster existait déjà en version Low en 2010 et devient Superlow en 2011. Pourtant, si on compare les deux fiches techniques, le modèle 2011 à une assise légèrement plus haute : 695 mm contre 670 mm avant. N'y voyez rien de dramatique mais le changement de nom nous paraît dès lors "original". Avec moins de 70 cm de hauteur de selle, elle pourra séduire les plus petits ou les moins grands c'est selon.
Les pilotes d'1,80M seront eux un peu à l'étroit avec les pose-pieds en position médiane, les jambes sont donc assez pliées et les genoux un peu trop pour être relax au guidon. Au passage, signalons que cette taille basse n'a pas que des avantages, la garde au sol en virage est plutôt limitée, plus que sur la Iron testée cette année d'ailleurs, et les pose-pieds viendront rapidement en contact avec le sol, même sans trop forcer. Ils sont montés sur charnière, ce qui est finalement un moindre mal et seuls les " tétons " en prendront un coup mais mieux vaut être prévenu.
Tant que nous parlons d'eux, des pose-pieds pas des tétons, on apprécie justement la possibilité des les replier parce que pour manoeuvrer la moto, assis sur la selle, ils sont vraiment encombrants et vous viendrez régulièrement taper dedans avec vos tibias. Plus ennuyeux par contre, ils élargissent tellement la moto qu'il faut faire attention en s'arrêtant de ne pas les accrocher avec le pantalon.
Maniabilité accrue
La hauteur de selle contribue à la facilité de conduite, mais aussi les jantes légères et de tailles différentes : 18 pouces à l'avant et 17 à l'arrière. Associées à une fourche light et à un cadre profilé pour cette géométrie, la Sportster Superlow se montre très docile et facile à basculer d'un virage à l'autre. Comme écrit plus haut, seuls les pose-pieds viendront freiner vos ardeurs car la moto peut prendre plus d'angle qu'ils ne l'y autorisent. Le poids reste pourtant bien un désavantage, 260 kg en ordre de marche, ce n'est pas rien et forcément, on ne peut la comparer à un roadster japonais pesant facilement 60 kg de moins.
Maniabilité ne rime cependant pas avec confort et si la selle se montre plus confortable que d'autres précédemment testées, les suspensions ont bien du mal à amortir l'état de nos routes, et il n'est pas rare d'écraser complètement autant la fourche que les amortisseurs arrière. Sans devenir dangereuse sauf peut être en plein virage, la Superlow vous renvoie coup pour coup et votre dos n'appréciera pas.
Restons toutefois relatifs, si on compare avec la " Forty-eight ", la Superlow est très confortable et permet de jolies escapades sans devoir appeler votre kiné une fois rentré. A l'aise autant en ville qu'à la campagne, la Superlow ne souffre pas vraiment d'autres reproches sur sa partie cycle et même le freinage qui ne fait appel qu'à un seul disque avant semble suffire. Il faudra bien empoigner le levier à pleine main pour freiner fort ou utiliser aussi le frein arrière mais une fois habitué, on ne se fait plus surprendre par un freinage manquant de mordant.
Petit mais pas ridicule
Non, nous ne parlons pas du pilote mais du moteur Blockhead Evolution qui anime notre Sportster Superlow. Avec un son typiquement Harley, il permet malgré une boîte de seulement 5 vitesses de parer à toutes les situations. Aussi à l'aise en ville où l'injection ne souffre d'aucun à-coup que sur autoroute où il dépasse sans forcer les 120 km/h, se permettant même de passer la barre des 140 km/h en cas de besoin. Retenons ici qu'à l'allure maximale autorisée dans nos contrées, vous n'êtes pas à fond et qu'il vous reste de la marge pour dépasser. Les 70 Nm à 3750 tours sont juste suffisants pour ne pas devoir changer trop souvent de rapports, heureusement diront certains.
Nous ne nous éterniserons pas sur la boîte de vitesses qui semble toujours dater d'une autre époque et c'est bien dommage, pas qu'elle ne soit pas efficace mais elle reste bruyante et dure.Plus intéressante par contre sera l'autonomie de la Superlow qui délaisse les mini réservoirs à la mode chez Harley sur des modèles 2010, ici vous embarquez 17 litres qui vous garantissent normalement des sorties de 250 kms, chiffre pouvant varier en fonction de votre acharnement sur la poignée droite.
Vu qu'elle permet de bien s'amuser, sans être un foudre de guerre bien sûr, vous risquez d'en abuser. Et les propriétaires d'anciennes 883 vous jalouseront de ne plus vous voir à la peine sur les grands axes pour suivre les autres, même aux vitesses légales.
La question reste entière, par où commencer son aventure chez Harley ? La gamme complète est plutôt vaste, les prix varient du simple au triple en comparant une Sportster 883 à une Electra Glide par exemple. Il n'y pas vraiment de milieu de gamme non plus, après la famille des Sportsters, les prochaines Harleys (hormis les V-rod) atteignent déjà les 20.000 euro.
Les Sportsters semblent donc une bonne idée pour s'engager dans la famille sans se ruiner, partager un peu le mythe de cette marque US et enfiler votre cuir noir.
La Superlow n'est pas dénuée de charme et peut séduire autant les débutants, que les dames ou un motard voulant s'essayer à ces machines particulières. Sa hauteur de selle, sa maniabilité (sans valoir celle de la Iron) et un poids raisonnable ne la rendent pas exclusive et elle ne vous obligera pas à porter des hauts talons ou à faire de la muscu avant de l'enfourcher.
Et si vous trouvez les 883 un peu trop juste, il vous reste les 1200 pour un peu plus de punch sans pour autant devoir passer aux grosses 1600, bien plus chères mais diablement plus Harley aussi.Au final, une question de choix, de goûts et de budget.Nous conseillerons toutefois la 1200cc à ceux ou celles qui ont déjà roulé à moto car ils pourraient vite trouver la 883 un peu trop juste.
Son prix : 8495 €
Importateur :Harley-Davidson Benelux