La Street Glide est un modèle mythique chez Harley, un bagger reconnaissable au premier coup d’œil avec sa tête de fourche démesurée.
Nous l'avions testée en 2013 (par Lolobadboy) et en 2011 (par moi-même) mais depuis, le projet Rushmore est passé par là.
Pour les distraits, Rushmore est le nom de code attribué à la grande enquête Harley-Davidson, à l'écoute des remarques et critiques de ses clients et d'autres motards également.
Rien de tel qu'un bon Twin Cam 103
On retrouve pour animer cette machine un Twin Cam 103, un bicylindre bien connu : 1690cc de cylindrée et son couple de 138 Nm à 3500 tours. Il offre maintenant plus de couple à bas régime et plus de puissance pour dépasser tout en gardant une sonorité Harley. Une nouvelle boîte à air et une came remaniée ont été développées pour obtenir de meilleures performances.
Au final, on aime encore plus son côté rageur pour une moto qui au premier regard ne laisse pas imaginer de telles accélérations.
Associé à la traditionnelle boîte 5, on roule en 5ème entre 110 et 130 km/h. Hormis l'habituel clong de la première, le sélecteur double branche (talon et pointe) est assez peu sollicité, on enroule sur le couple et on réserve la sixième pour les longues lignes droites.
Le Twin Cam n'est pas avare en sensation et malgré les 372 kg de la Street Glide, il reste peu gourmand avec une consommation mesurée de 5,8 L/100. Le réservoir embarque 22,7 litres et permet ainsi de belles étapes.
A l'arrêt par contre, le poids se fait sentir, il faut des biscottos pour manœuvrer moteur éteint.
Tout évolue, même le design.
Bien entendu, on reconnaît la Street Glide quand on la croise mais le projet Rushmore a apporté son lot de modifications, et pas que sur le moteur.
Le garde boue avant et le design du disque ont été revu pour mieux mette en valeur la jante Enforcer de 19 pouces. Juste au dessus, la tête de fourche Batwing provoque moins de turbulences grâce à un nouveau design et un conduit d'air qui s'ouvre ou se ferme pour dévier selon vos préférences le flux d'air. On sent bien la différence, si lors de notre essai en 2011, on avait pu se plaindre de tout prendre dans le casque, ce n'est plus le cas maintenant.
Le tableau de bord semble lui plus dépouillé qu'avant avec seulement 4 blocs chromés (jauge, compteur, compte-tour et voltage de la batterie) mais une fois mis le contact, le grand écran s'illumine. On en reparle juste après.
La trappe carburant se ferme à clé mais découvre un bouchon classique, on aurait préféré avoir juste une trappe verrouillable.
La selle basse (695 mm) couplée au guidon large et aux longs plateaux pose pieds offre une position confortable et on envisage les longues sorties sans appréhension.
Le projet Rushmore a aussi fait évoluer les valises en augmentant leur capacité mais surtout en les rendant plus pratiques. Souvenez-vous du modèle 2011 avec une ouverture des valises digne d'un casse-tête. Toujours aussi bien intégrées à la ligne, celles de 2014 s'ouvrent d'une seule main et ferment aussi à clé. Une belle amélioration !
ABS, suspension pneumatique mais ...
Revue en profondeur, la Street Glide profite du meilleur de la technologie Harley-Davidson.
Le freinage est assuré par Brembo avec deux disques avant (et un arrière) avec des étriers à 4 pistons. Rien qu'avec ça, elle freinerait déjà bien mais HD va plus loin.
L'ABS évitera tout blocage de roue et il reste intégré à la roue pour passer inaperçu, à l’œil parce qu'à l'usage, il augmente la sécurité et la confiance.
Le système « Reflex » régule électroniquement la puissance de freinage à l'avant et l'arrière. En pratique, il sera difficile de prendre les freins de la Street en défaut : un très bon point !
Pour votre confort, la colonne de direction et la fourche ont été améliorées. Les tubes passent à 49mm pour offrir plus de rigidité.
De série aussi, la Street s'équipe de suspension pneumatique à l'arrière avec une molette de réglage pour la précharge cachée entre le garde-boue et la valise : high-tech mais discret. Il suffit de tourner pour régler en fonction de la charge ou de vos goûts.
Une fois de plus, on pourra difficilement émettre des critiques à ce sujet. La conduite est souple et confortable. La plupart des bosses sont absorbées même si parfois on tape encore la suspension sur certaines grosses compressions, dommage !
Où est le souci alors ?
Hé bien, même si chez Harley-Davidson on dit l'avoir améliorée, la garde au sol en virage est beaucoup trop limitée (et encore, on devrait dire ridicule). On savait que dans un rond-point, on pouvait toucher assez vite, rien de surprenant, ni marrant mais on ne s'y attendait pas aussi vite.
Par contre, on vous laisse imagine ma tête quand le pose-pied vient limer le sol en plein virage alors qu'on suivait tranquillement d'autres motos. Sur nos petites routes Ardennaises, nous avons dû plus d'une fois rendre la main, incapables de suivre alors qu'on ne roulait pas avec des sportives.
C'est d'autant plus dommage qu'on la sent bien maniable mais à moins d'avoir un budget plateau illimité, on peste à l'approche des parties sinueuses, un comble pour tout motard qui se respecte. Franchement, Mr Harley, on ne roule pas que sur les Highways dans notre petite Europe.
Terminons par une note colorée !
Vous ne pensiez quand-même pas qu'on allait oublier de vous parler de cet écran multimédia : couleur et tactile s'il vous plaît. Il regroupe la radio, la gestion d'un MP3 ou Ipod et le GPS.
En plus des gros boutons d'accès rapides de part et d'autre de l'écran, on peut aussi commander le tout au guidon.
Du coup, ça fait beaucoup de boutons, il faudra veiller à ne pas trop se laisser distraire. Parce qu'en plus de ceux-ci, il faut aussi compter sur ceux pour le cruise control et les informations de la moto. (totaliseurs, consommation, rapport engagé...). Celles-ci ne sont pas reprises dans l'écran multimédia mais bien dans un petit LCD dans le compteur de vitesse, on aurait pu tout regrouper, non ?
Dans un petit vide poche à sa droite, on peut aussi brancher un lecteur MP3 ou un Ipod (ou Iphone) et profiter de ses playlists préférées via les haut-parleurs de 13 cm (ah oui quand-même).
Ils sont idéalement positionnés et assez puissants pour se faire entendre même sur autoroute. Le volume augmente de lui-même en fonction de la vitesse.
Il est même possible de faire monter en option des 16,5 cm, juste au cas où vous en voudriez plus.
Ce système Boom Box 4,3 est bluffant d'efficacité même en écoutant la radio RDS.
Le GPS se montre lui aussi performant, le son de la musique se coupe automatiquement pour les annonces de la navigation. Pour votre sécurité, il faut être à l'arrêt pour encoder une nouvelle adresse, ce n'est pas plus mal !
On se demande par contre comment on peut importer un itinéraire dans le GPS, ça serait pratique pour les balades organisées ou pour préparer son trajet à l'avance.
On peut même connecter son smartphone par bluetooth mais ça, nous ne l'avons pas testé.
Presque parfaite donc
Bon, il faut encore vouloir payer les presque 25.000 € pour la Street Glide (24.300 € en Vivid Black à 25.800 € en coloris custom). Meilleure que les précédentes, c'est certain et si la garde au sol n'était pas si limitée, on pourrait en profiter d'avantage.
Elle possède une aura peu commune dans le monde de la moto et on se verrait bien sillonner les routes de Belgique, de France ou autre à son guidon pour un long périple ou pour de plus courtes balades aussi.
Et en vidéo, ça donne ça :
Importateur :
Harley-Davidson Benelux
Verryn Stuartlaan 29
2288 EK Rijswijk