Vous l’aviez peut-être remarqué mais l’année passée, nous ne vous avions pas présenté de Kawasaki, la faute à un calendrier parfois trop chargé et des motos pas toujours disponibles.
Il était hors de question pour moi de passer un an de plus sans vous parler des verts et de leurs motos. Et voilà, nous aurons ainsi le plaisir de vous dévoiler 3 modèles : la Z650 dont je vais vous parler tout de suite, la Z1000SX et la Ninja 650.
Alors bien-sûr, il y a plein d’autres nouveautés encore mais malheureusement, nous n’avons pas pu les programmer…
La Z650 a la lourde tâche de remplacer la ER-6N qui, il faut l’avouer, accusait le poids des âges face à ces concurrentes, surtout la MT. Du coup, chez Kawasaki, ils n’ont pas juste fait un relooking, ils ont tout changé et ça, ça change tout justement.
Elle prend des traits de la famille Z comme le feu arrière sans toutefois adopter le regard de la Z1000. Un juste compromis diront certains : une petite tête de fourche avec un bloc compteur unique bien au centre, un réservoir partiellement caché et une coque arrière fine et voilà tout ce que vous verrez comme carénage.
L’habillage du réservoir fait déjà débat : trop plastique aux yeux de certains motards mais il a surtout une vocation visuelle : donner l’impression d’une moto plus petite avec un réservoir pas si gros que ça même si dans ce cas-ci, il perd un litre de contenance pour n’embarquer plus que 15 litres. Vous verrez par la suite que c’est bien suffisant pour en profiter.
La selle se la joue sportive avec deux étages bien distincts et du coup un petit dosseret pour le pilote. On notera surtout qu’elle est plutôt basse à 790mm, permettant ainsi à tous les motards et motardes de l’enfourcher et toucher des deux pieds par terre. Les plus grands se sentiront toutefois un peu à l’étroit mais si j’ai pu y caser mon mètre quatre-vingt, ça devrait le faire pour beaucoup d’entre vous.
Devant soi, le tableau de bord est un peu surprenant, entièrement digital même si les chiffres du compte-tour sont déjà inscrits. L’affichage blanc sur fond noir crée la surprise en allumant la belle, on s’y fait mais parfois il manque un peu de contraste en plein soleil. La lecture du compte-tour est plus compliquée par contre, l’aiguille digitale monte en fonction de vos accélérations mais ce n’est pas simple à suivre, encore moins si le rythme s’accélère. Je ne l’avais même pas remarqué tout de suite mais il faut aussi office de shift-light. A l’approche de la zone rouge (ou autre en fonction du réglage), la partie sous la barre du compte-tour se met à clignoter, marrant mais pas le plus visuel non plus.
Au moins, il est complet avec une jauge, le rapport engagé, les trips et l’heure , toutes les « petites » motos ne peuvent pas toujours en dire autant. Le sigle Eco est toujours là pour ceux qui veulent limiter au mieux leur consommation.
Petit coup sur le starter et le twin parallèle de 649 cm³ s’ébroue dans un feulement assez discret même avec le silencieux Akrapovic qui équipe notre moto d’essai.
Je prends l’embrayage pour passer la première et j’ai comme l’impression qu’il manque quelque chose (non pas la béquille latérale, merci). Kawa l’a équipée de l’embrayage « Assist & Slipper », pour faire bref et vous épargnez tous les détails, il utilise deux cames (une de verrouillage et une de glissement), ce qui fait office d’anti-drible pour les rétrogradages en douceur mais aussi et surtout diminue grandement la force à appliquer sur le levier pour changer les rapports. C’est juste bluffant, les changements de vitesse ne m’ont jamais paru aussi faciles . On comprend déjà bien que la Z650 se positionne comme une moto facile d’accès, tant pour les débutants que pour les autres.
La balade du week-end me confirmera tout au long de la journée cette sensation de facilité. Je ne reconnais plus la ER-6N, c’est bien une nouvelle monture ici. Il faut dire qu’elle a fameusement perdu du poids avec ses 187 kg plein fait. Même moins avec l’Akrapovic qui fait encore gagner 2.15 kg, soit 19 kg de moins que l’ancienne : une différence énorme due en grande partie à son nouveau châssis tubulaire comme celui de ses grandes sœurs.
Du coup, le petit bicylindre a beau avoir perdu en puissance au passage à la norme Euro 4, il affiche encore 68 cv à 8000 tr/min mais surtout, se montre pétillant et agréable à conduire. Plutôt souple pour un bi, il bénéficie aussi d’un couple 65.7 Nm à 6500 tr/min qui permet de vraiment s’amuser à son guidon. Forcément, ça reste une petite cylindrée si vous comparez à une Z900, il faudra donc jouer plus souvent du sélecteur si vous voulez la pousser dans ses retranchements. Le twin se montre même en le brusquant assez économe : avec un parcours mixte d’autoroute, de petites routes champêtres et d’autres virolos, comme la Molignée par exemple, je n’ai pas dépassé les 4.5 litres au cent… Vu comme ça, les 15 litres du réservoir sont largement suffisants.
Si le moteur de la Z permet pas mal de fun et autres conneries à son guidon (ah si, vu le tracé du dimanche, il y avait de quoi se faire plaisir), il reste aussi et surtout abordable pour tous, peu importe le niveau de pilotage ou l’expérience. La partie cycle apporte elle aussi sa pierre à l’édifice en la rendant à la fois joueuse et sécurisante.
Une fourche de 41mm et un amortisseur horizontal de type Back Link se chargent de vous rendre les trajets confortables tout en autorisant la petite dose d’arsouille qui va bien. Parfois, quand même, l’arrière se montre un peu sec mais il faut déjà bien la pousser.
Côté freinage, on ne tombe pas dans la débauche de matériel non plus, Nissin est aux commandes avec un double disque 300 mm et des étriers double piston et un arrière de 220 mm à simple piston. Et il ne lui en faut pas plus, le gain de poids aidant, le système freine sans souci à signaler et même l’ABS se fait discret.
Kawasaki toucherait la perfection avec sa nouvelle Z650 ? Pas loin, dans ce segment en tout cas.
La moto est très maniable, un vrai vélo avec son grand guidon, sa position de conduire et son poids plume, elle s’inscrit dans les virages sans sourciller et pardonne la plupart des erreurs qu’un débutant pourrait faire (ou celles d’un pilote trop optimiste). Le train avant est incisif et rassurant, le freinage à la hauteur.
On pourra lui reprocher des vibrations qui apparaissent à régime constant vers les 90 km/h, pas des plus agréables puisqu’on les ressent tant dans la selle que dans les pose-pieds. La lecture du tableau de bord peut aussi parfois se montrer problématique et la place destinée au duo est plutôt limitée et la selle assez haute.
Mais à part ça, la Z650 est pétillante, fun à souhait et franchement, je me suis régalé toute la semaine, surtout la sortie du dimanche…
Et à 6899 € en version normale et 7998 € en édition performance ( comprenant la ligne Akrapovic, une petite bulle, un capot de selle et une protection de réservoir), il serait bien dommage de la bouder.