Pas facile de faire évoluer un casque comme le C3 tellement il a conquis des adeptes en nombre dans toute la planète motards, surtout parmi les grands rouleurs.
L'essai du C3 Pro m'avait déjà fait une très bonne impression et je me demandais comment on pouvait faire évoluer ce modulable, confortable et bien insonorisé.
Pour le développement, je ne peux pas y faire grand-chose, les ingénieurs de Schuberth sont là pour ça.
Le C4 arrive donc avec des formes différentes, plus travaillées avec par exemple la prolongation de la visière dans la coque et un look qui ne rappelle en rien un modulable.
L'aération à la mentonnière est bien intégrée et celle du haut reste discrète mais semble promettre une bonne entrée d'air vu sa taille. Simplicité des lignes, un complexe qui fait mouche parce que rien qu'à le voir, il interpelle et donne envie de l'enfiler pour aller rouler.
Pour terminer la fiche technique, il faut bien vous parler de cette coque en DFP (Direct Fiber Processing), un casque en fibres donc pour limiter son poids et lui garantir la solidité.
Pour faire bref et simple : un robot découpe une quantité de fibre prédéfinie, la souffle dans un moule, créant ainsi la préforme de la coque. Ensuite, on coule de la résine et presse le tout à haute pression pour un résultat très résistant. Cette construction permet d'absorber des chocs importants en cas de chute.
Autre technologie invisible, le AROS, anti rol-off system, évite au casque de tourner sur votre tête en cas de chute et des mousses à densité variable toujours pour augmenter la protection.
Les mousses en ShinyTex (on cherche encore ce que ça veut dire) sont bien entendu démontables, anti-bactériennes et lavables. En parlant de l'intérieur, ça ne se remarque pas mais le C4, tout comme le R2, intègre déjà une partie de l'intercom : écouteurs et micro, ainsi que le câblage sont déjà dans le casque. Une solution à double tranchant parce que ça augmente le coût du casque et ça vous oblige à utiliser celui prévu par la marque mais d'un autre côté, plus besoin de chipoter pour installer votre intercom et pour avoir essayé d'en installer un récemment dans un casque enfant, ce n'est pas moi qui me plaindrai d'un système tout prêt d'usine.
Reste bien entendu à vous payer le module SC1 qui se loge dans les compartiments prévus mais j'y reviendrai plus tard dans un autre article, le temps de le tester en profondeur.
Passons à ce qui nous intéresse, l'essai sur la route !
Première surprise, la mentonnière s'ouvre très facilement même avec les gants hiver et l'enfilage est fort logiquement très aisé. Rien ne gêne et pas de pression désagréable, le C4 promet déjà un confort au top, espérons ne pas être déçu après quelques mois.
Le temps de clipser la boucle micrométrique et je remarque au passage que la lanière tissue qui se fermait par velcro juste sous la boucle a disparu, dommage, je trouvais ça sympa.
Je descends la partie mobile et « clics », le voilà fermé, tout simplement. Histoire de pouvoir comparer, j'ai repris mon C3 Pro et l'évolution est indéniable, le système de mentonnière du C4 a vraiment fait un bond en avant : facile, rapide autant en ouvrant qu'en fermant. Là je dis bravo, il n'y a rien de plus ennuyant que de partir avec un modulable qui ne s'est pas fermé correctement, sans parler du danger que ça représente.
L'écran est large et le champ de vision offre un confort visuel appréciable. Pour les jours ensoleillés parce que même en hiver, j'en ai eu et le soleil bas n'est pas forcément très sympa quand on roule à moto, pour ces jours-là donc, j'apprécie l'écran solaire intégré avec une commande simple sur le bas du casque, côté gauche, facile à utiliser et surtout qui ne crée pas de nuisance sonore supplémentaire.
Parlons de l'écran justement, vous aurez remarqué les petites dents sur sa partie supérieure, elles aussi sont là pour limiter le bruit.
Vous aurez peut-être lu ci et là que le C4 avait un souci d'écran antibuée et oui, c'est vrai, Schuberth le reconnait et a rectifié le tir avec un nouveau modèle signé Pinlock cette fois. Pour avoir testé les deux, c'est en effet un grand plus que d'être passé chez cette marque incontournable pour éviter la buée dans votre casque dès qu'il fait un peu humide et froid.
Autant vous dire de suite que ce C4 a été soumis à presque tout ce qu'un casque peut connaître, sauf le temps chaud mais au besoin, je reviendrai vous en toucher un mot. Cet essai a connu la pluie, beaucoup de pluie, le froid, le très froid même avec du gel et de la neige... et une fois le nouveau Pinlock installé, je n'ai jamais eu de souci à l'intérieur du casque. En plus, l'ouverture de l'aération de la mentonnière est super facile, il suffit d'appuyer dessus.
On sent bien l'air frais entrer mais pas directement sur le visage non plus, ce n'est pas plus mal.
Jusqu'ici, c'est presque un sans-faute, du moins si vous avez le nouveau pinlock.
Côté stabilité, il n'y a rien à dire, le casque ne bouge pas même si vous tourner la tête, il ne prendra pas plus le vent. Bon, il ne faut pas exagérer non plus, regardez devant vous !
Le point qui fait souvent débat quand on parle d'un essai de casque, c'est son insonorisation.
Pourquoi ?
Hé bien, l'insonorisation dépend de beaucoup de paramètres externes : de la moto, de la taille du pilote et ça reste un aspect très subjectif parce que même se limiter aux décibels ne garantit pas une même perception du bruit.
Comme je le disais plus haut, j'ai comparé au C3 Pro et là, il n'y a pas photo, le C4 est bien moins bruyant ou beaucoup plus silencieux, c'est selon. On peut franchement envisager de l'utiliser sans protection d'oreille. Certains lui reprochent encore son niveau sonore mais je les invite à comparer s’ils en ont l’occasion. Vous devriez constater, tout comme moi, que ce nouveau modulable surpasse bien des intégraux et d’autres modulables sur ce point.
A vrai dire, on a pu en profiter de cette insonorisation, vous le découvrirez dans un autre article mais on a eu la chance de tester aussi le système intercom développé par Sena pour Schuberth, le SC1.
Quel confort aussi, les mousses sont agréables, la stabilité est très bonne peu importe la moto mais j’ai quand même un point à lui reprocher. Si on peut rouler avec la mentonnière relevée (oui je sais, pas bien), on sera vite limité parce que dès qu’on sort de la ville, l’air s’engouffre sous l’écran solaire et on finit par baisser la mentonnière. Celui-ci est placé assez loin des yeux, une caractéristique malheureusement courante chez les modulables.
En même temps, vous n’êtes pas sensé rouler en configuration jet, il répond à la norme ECE-R 22.05 P et non P/J.
Là est peut-être bien son plus gros point noir parce qu’il faut l’avouer, on prend bien un modulable pour en profiter en position jet quand il fait bon et qu’on ne roule pas trop vite.
Vous me direz qu’en plus, il coûte cher ! Je dirais qu’il est dans la moyenne de la marque : 649 € en uni et 749 € pour une décoration comme notre Legacy Yellow. Et si en prime vous ajoutez le module intercom, il faudra rajouter 199 ou 299 € selon la version choisie.
Et si vraiment vous êtes fans de high-tech et que vous en avez les moyens, Schuberth a maintenant un partenariat avec Nuviz, l’afficheur tête haute multifonctions. Mais là, je ne sais pas vous en dire beaucoup plus vu que je ne l’ai pas essayé. Il faut dire qu’affiché à 719 € le module, ça vous fait un casque à plus de 1400 €… Si je suis pour l’intérêt de ce système, il reste malheureusement peu abordable pour le commun des motards.
En tout cas, on ne regrette pas, il remplace avec plaisir le C3 malgré tout le bien qu’on en pensait. Reste pour vous à vérifier si le Pinlock est le nouveau ou pas et dans la négative, n’hésitez pas à demander à votre revendeur qu’il vous le fournisse.
Vous découvrirez d’ici peu notre avis sur le système intercom, le temps de le tester de façon approfondie mais je peux déjà vous dire que les premiers résultats sont très positifs, en tout cas en intercom pilote – passager, c’est vraiment top.
https://www.schuberth.com/fr/produits/moto/casques-de-moto/c4.html