Si vous nous suivez, ce dont je ne doute pas, vous avez sûrement lu notre essai du Triumph Scrambler 1200 mais cette année, le ‘petit’ évolue aussi. Je l’avais testé en 2017 et dans mes souvenirs, c’était une moto plutôt sympa, un peu passe partout et surtout prévue pour la balade tranquille, voir même trop tranquille et forcément avec son look scrambler indémodable.
Pour 2019, voilà le retour du Street Scrambler après une petite cure de jouvence. Visuellement, il vous sera bien difficile au premier coup d’œil de distinguer l’ancienne de la nouvelle mais en y regardant de plus près, vous verrez les différences. Triumph garde le même look, des jantes à rayons en 19 pouces à l’avant et 17 derrière, les soufflets de fourche, un phare rond, un guidon surélevé, une longue selle et ses deux silencieux latéraux. On aime ou on n’aime pas, perso, quand je vois un scrambler, j’ai directement des envies d’évasion, me prendre un sac boudin, une tente, fixer tout ça à l’arrière, enfiler mon cuir et partir à l’aventure. Bon, ça sera pour plus tard, il y a 3 marmots à la maison qui se demanderaient pourquoi papa n’est pas rentré au soir mais l’idée est là.
Bref, on ne va pas s’étendre sur ma vie privée qui n’intéresse personne mais voilà, le Scrambler, c’est une envie d’évasion et de liberté, bien plus qu’un simple moyen de locomotion.
Côté look donc, rien de neuf mais pourtant il a bien évolué. J’avais critiqué le freinage lors du précédent essai, pas mauvais mais manquant de mordant dès qu’on haussait un peu le rythme. Triumph m’a écouté, enfin pas que moi surement, et a confié cette fois le frein avant à Brembo. Il n’y a toujours qu’un seul disque de 310 mm mais cette fois pincé par les 4 pistons de l’étrier italien et je dois avouer que cette fois, le freinage est à la hauteur. Certes, on n’est pas au niveau d’un bon roadster ni même de celui du 1200 mais il y a une nette évolution et on se sent quand-même bien plus en confiance. L’ABS est bien entendu toujours présent et est déconnectable si jamais vous vous lancez en sortie hors de la route.
Rien ne change au niveau des suspensions, une fourche Kayaba de 41mm et deux amortisseurs réglables en pré-charge avec, pour les 2 un débattement de 120 mm. Enfin, le type de matériel est le même mais la fourche est bien nouvelle et plus écartée pour offrir plus de confort au pilote et à son passager (ou passagère bien entendu). La finition de la selle a aussi été améliorée avec le même objectif : le confort. Sur ce point, pas de souci, vous ne devriez être freiné que par l’autonomie qui vous obligera à vous arrêter. On peut sans souci partir rouler une journée entière sans le regretter.
En plus, la moto étant très maniable, c'est un réel plaisir à piloter.
Et c’est vrai que le Street Scrambler invite à la balade, bien aidé par sa maniabilité incomparable. Elle est vraiment accessible même aux plus débutants, même la selle à 790 mm ne devrait pas être un souci pour la plupart. Une position surélevée pour dominer la circulation, la possibilité de se mettre debout facilement en roulant sont de gros atouts et même son poids de 203 kg à sec ne viendra pas gâcher votre plaisir.
Tant qu’on parle du plaisir de conduire, Triumph a bien entendu aussi les demandes pour plus de gniak dans son scrambler. La précédent affichait la modeste puissance de 55 cv à 6000 tr/min et un couple de 80 Nm à 2850 tours. Cette édition 2019 vous offre plus de puissance avec 65 cv à 7.400 tr/min. Bien entendu, ça reste assez sage mais c’est quand-même une augmentation de 18 % et si vous avez roulé sur le précédent scrambler vous allez directement ressentir la différence. Le moteur a plus de peps , se montre plus agréable tant au quotidien qu’en balade et en plus, il ne se montre pas plus gourmand pour autant.
Plus original, vous avez même le choix entre deux modes de conduite (road et rain) qui influenceront sur la courbe de puissance et le contrôle de traction. Vraiment utile ? Tout dépend de votre niveau de pilotage mais même sous la drache nationale, vous devriez savoir manier les 65 cv sans trop de souci, si ce n’est pas le cas, c’est moi qui m’en fait alors.
Par contre, ce qui choque, enfin personnellement, c’est la boîte de vitesse. 5 rapports seulement et forcément, j’ai passé mes premiers kilomètres à tenter de passer la 6 dès que j’étais sur les grands axes. C’est un choix surprenant sur une moto moderne. Ça ne nuit pas pour autant au plaisir de conduire mais ça surprend.
Tant que je suis à critiquer, le petit réservoir de seulement 12 litres ne peut vous offrir une grande autonomie surtout que comme d’habitude chez Triumph, le voyant s’allume alors qu’il vous reste encore une belle réserve. C’est un peu frustrant même de se retrouver avec une moto plus sympa mais de ne pas pouvoir en profiter plus longtemps. En passant, vous aurez noté la décoration du bouchon donnant l’impression d’un simple bouchon vissé mais qui se ferme bien avec une clé sans pour autant être monté sur charnière.
Une dernière surprise vous attend au guidon du Street Scrambler mais ça ne vous marquera que si vous descendez du nouveau 1200. Bye, bye le joli écran TFT ! Je ne vous dis pas la déception si vous vous attendiez à juste avoir une version de la nouvelle en petit. Ici, on retrouve un cadran rond avec bien entendu un petit écran LCD. Ceci dit, c’est en comparant qu’on peut être déçu parce que le tableau de bord du Street Scrambler est complet avec une jauge et même le rapport engagé et pour celles et ceux qui le souhaitent, vous pouvez aussi afficher le régime moteur.
Si dans le style, les deux motos optent pour le silencieux en position latérale haute, j’ai trouvé que la 900 chauffait nettement moins la cuisse même si la personne assise derrière devra toujours faire attention de ne pas le toucher une fois qu’il sera chaud. Ça fait partie du charme des scramblers… ou pas.
Petite aparté justement sur cette appellation « scrambler » que beaucoup utilisent à tort et à travers. Ce Street Scrambler peut-il raisonnablement quitter l’asphalte ? Vous le savez, mon niveau en off-road est proche du niveau de la mer mais je ne rechigne pas à aller m’amuser sur des sentiers ou des routes bien défoncées et du coup, dès que j’ai un trail, scrambler ou autre du genre, je ne peux m’empêcher de passer par le bois, comme vous le verrez dans la vidéo.
Je dois dire que ce petit Scrambler s’en sort plutôt bien, maniable, avec suffisamment de débattement, utilisable sans se faire peur en modérant son allure (je ne vais quand-même pas aller en plier un juste pour l’essai) et le poids n’étant pas trop élevé, on peut vraiment emprunter des sentiers avec le sourire dans le casque.
Reste à voir pour vous si vous ne préférez pas la 1200, peut-être que le budget vous décidera.
De base, il y a déjà une différence de 3600 €, ça peut faire réfléchir. Pour la suite, l’une comme l’autre dispose d’un important catalogue d’accessoires et la note ne grimpera qu’en fonction de vos envies. Le choix se fera en fonction de vos finances ou éventuellement de vos envies.
11.080€ donc pour ce Street Scrambler, un tarif sous les versions italiennes par exemple mais comme le choix ne sera pas simple.