Dans le monde impitoyable des scooters à 3 roues, le MP3 Piaggio règne depuis plus d’une décennie. Certains constructeurs tentent de s’approprier une part du marché juteux que cela représente. Les scooters 3 roues sont accessibles aux détenteurs du permis voiture après une formation comme pour tout 125cc et via le biais d’une latence dans les textes de loi, les plus grosses cylindrées échappent au permis moto. Yamaha s’est lancé dans l’aventure avec le Tricity (125 et 300), Peugeot avec son Metropolis 400. La première mouture de ce Metropolis nous avait laissé sur notre faim avec un goût d’inachevé. Peugeot a revu sa copie et nous livre ici la nouvelle version de son Metropolis 400i et en dans le cadre de notre essai, nous avons reçu la version SW.
Le look est typique des véhicules Peugeot et pas seulement des 2 roues. Les phares (Leds), les ouïes de ventilation, la calandre, tout nous ramène vers le monde automobile.
Les lignes tendues et la superbe peinture métallisée rajoutées au design des jantes alu ne laissent planer aucun doute quant à l’appartenance du Metropolis au catalogue du constructeur de Sochaux. Bien que Peugeot Motocycles se trouvant en gestion 100% Indienne du groupe Mahindra, les Metropolis sont encore fabriqués en France. La qualité de fabrication est de très haut niveau, les carénages tombent bien en place, la peinture brille de mille feux au soleil et les matériaux utilisés inspirent confiance pour la longévité de votre investissement.
Le Metropolis est disponible en 3 versions : le modèle de base, la version GT et la version de notre essai, le SW. SW ? oui, comme pour le voitures, la version SW permet l’emport de bagages supplémentaires. Le Metropolis 400i SW permet l’emport de 54 litres supplémentaires par le biais d’un top case fixe.
Deux casques y trouvent place en se superposant l’un sur l’autre avec un capot de séparation amovible qui permet alors de loger une raquette de tennis ou un sac de sport. A noter que tout l’intérieur est recouvert d’une fibre qui protège vos affaires des griffes qu’un top case normal pourrait engendrer.
Le coffre sous la selle offre toujours 22 litres sur les 3 versions. Le dosseret du coffre apporte un confort appréciable au passager sur longues distances. Car oui, nous avons décidé d’emmener ce Peugeot Metropolis 400i SW en virée sur un trip de 3 jours en Zélande.
Sortir de la ville et partir explorer du pays en scooter 3 roues ? Vous êtes fous chez www.objectif-moto.com ? Non, à partir du moment où ces maxi scooters 3 roues sont équipés avec des blocs moteurs de 400cc et offre une vitesse de croisière de 120Km/h sans aucun problème, nous avons envie de dire et pourquoi pas…
Côté moteur, le bloc monocylindre de 400cm³ Powermotion développe 35.6cv à 7250 T/Min et offre un couple de 38.1Nm à 5750 T/Min. Refroidissement liquide, injection, 4 soupapes par cylindre et simple arbre à cames, le tout avec la norme Euro5.
Variateur, embrayage et courroie de transmission sont de la partie comme sur tout scooter.
Le bloc est vaillant, il tracte les 293Kg en état de marche sans coup férir. Les accélérations sont franches et il est plaisant de cruiser au guidon de ce Metropolis 400i. La ville est son domaine même si le poids se fait sentir à basse vitesse. Sorti du cadre urbain, le Metropolis trouve sa place sur le réseau routier secondaire. Il est capable de tenir de belles moyennes horaires et se montre joueur en sortie de virages, grâce à ses 3 roues. Le bémol vient de la consommation qui passe de 4.2L/100km en usage normal à plus de 6 litres si vous décidez de jouer un peu sur les petites routes. Nous avons mesuré 5.6L/100km de moyenne sur nos 3 jours avec un parcours de 600km avec un mix de ville, autoroute chargé (pilote + sac de selle et coffre rempli), petites routes côtières en duo.
Les 13 litres de contenance du réservoir d’essence autoriseront une autonomie de 200km dans ce cas. Le réservoir est placé très bas dans le châssis pour une bonne répartition des masses et le remplissage des derniers litres est pénible, il vous faudra est délicat et patient sous peine de voir gicler le très cher et précieux carburant hors de la trappe.
La spécificité de ce Metropolis 400i SW est ce fameux train avant à deux roues parallèles. Nous n’allons pas revenir ici dans le domaine technique mais juste vous expliquer le fonctionnement.
Le train avant à double bras est indépendant et les roues travaillent en accord l’une avec l’autre. Le scooter peut s’incliner comme un scooter normal mais vous avez la sécurité de ces deux roues. Cela apporte stabilité face au vent et en ville, grâce au système AntiTilling, vous éviterez même de poser pied à terre. Sous la vitesse de 8Km/h, il vous est possible de bloquer le train avant et le Metropolis se verrouille donc. A l’arrêt, il est fixe et se déverrouille au démarrage automatiquement.
Pratique et sécurisant en ville, il faut certes s’habituer à garder les pieds sur les pontons, ce qui nous a pris quelques temps. Une fois cette confiance acquise, c’est très amusant et safe. Juste un point d’attention, si lorsque vous bloquez le train avant, le scooter n’est pas horizontal, il se verrouille dans la position même s’il y a de l’angle. Pas dangereux mais déstabilisant !
Sur les routes sinueuses Zélandaises, ce train avant à deux roues ne vous bride pas, il est toujours possible de s’amuser au guidon de ce Metropolis 400i SW. Les entrées de virages sur les freins et avec de l’angle sont jouissives et offrent un sentiment de sécurité. Sorti de la ville, le poids n’est plus un ennemi et le Metropolis se montre stable. Une journée de 250km s’est déroulée sans fatigue supplémentaire comparée au même parcours à moto. Notre épouse qui nous accompagnait sur sa moto fût fort étonnée des possibilités offertes par ce scooter à 3 roues.
Les freins sont excellents, il s’agit de 3 freins à disques pincés par des étriers soutenus par un système ABS parfois assez intrusif surtout sur l’arrière.
Les disques mesurent 230mm de diamètre pour les avants et 240mm pour l’arrière. Le freinages est puissant et endurant ce qui est nécessaire vu le poids total de l’équipage. La pédale de frein présente sur le plancher permet le freinage couplé. Détail intéressant, en cas de freinage d’urgence, les warnings sont actionnés automatiquement. Assurément un plus pour la sécurité et la visibilité dans les files.
La suspension de ce Metropolis 400i SW n’appelle aucune critique. Le train avant est suspendu de manière assez ferme par un mono amortisseur en position centrale et les versions GT et SW s’offrent les services d’amortisseurs arrières de la marque Paioli à bonbonne séparée et réglables via 23 clics. Le confort reste ferme mais se révèle supportable sur une longue journée de roulage. Du bon matériel embarqué, un excellent choix de Peugeot.
L’ergonomie est loin d’avoir été oublié lors de la refonte du Metropolis 400i. Le guidon est bien positionné, revêtu d’un capot sur cette version SW, les rétroviseurs offrent une vue correcte de la situation derrière vous.
La longue selle est confortable et son revêtement est antidérapant. Le large plancher plat permet l’emport d’un sac à dos. Au centre du guidon se trouve la commande du frein de parking, joliment intégrée et décorée du Lion de Sochaux, symbole de la marque. La commande des warning y est aussi placée.
Démarrage via un bouton grâce à la smart key. Vous la gardez en poche et elle détectera la proximité du conducteur et permettra d’allumer le système et le démarrage du scooter.
Le tableau de bord est doté du système i-connect. Il permet via l’installation d’une appli sur votre smartphone de gérer vos appels, le GPS et la musique. Top mais malheureusement nous n’avons pas pu le tester. En effet, le système ne permet la connexion qu’avec un seul smartphone et notre modèle d’essai était déjà lié à un autre utilisateur. Dommage, tellement le système promet de belles fonctionnalités.
Pour le design, Peugeot s’est ici aussi inspiré du monde de l’automobile. Les écrans sont clairs et lisibles. Grand écran digital multicolore au centre encadré par deux compteurs à aiguilles au look sportif indiquant à gauche la vitesse et à droite le régime moteur. Attention de ne pas être surpris par l’affichage inversé du régime moteur. Surprenant au début !
La bulle est de belle taille et surtout réglable sans outils. Il faudra cependant effectuer cette manœuvre à l’arrêt, les boutons de réglages se trouvant sur la face du Metropolis.
En position haute, nous avons pu affronter la pluie et le vent sur autoroute en roulant avec casque Jet écran ouvert. Lors des journées caniculaires suivantes, la position basse a évité la fonte de votre essayeur, le vent sur le visage sur les digues étant une vraie bénédiction.
Verdict de cet essai hors cadre du Peugeot Metropolis 400i SW.
Quelques bémols sont présents, à savoir que la large et confortable selle culmine à 780mm du sol ce qui n’est pas exagéré mais sa largeur impose d’écarter assez fortement les jambes à l’arrêt et en rajoutant le poids de 280Kg à vide (merci le cadre treillis en acier), il vous sera obligatoire d’utiliser le système anti-tilting pour éviter de laisser choir le Metropolis. C’est une habitude à prendre et il faudra s’y exercer. Votre serviteur mesure 1,82m, se trouve taillé comme un bucheron et a failli malgré tout se laisser surprendre par le poids du Metropolis lors d’un arrêt.
Les 650km parcourus à son guidon nous ont permis un regard différent, le Metropolis offre bien plus que ce qu’on en attend. La ville et les navettes urbaines quotidiennes ? Oui mais pas seulement. Partir un week-end en duo ? Oui et avec plaisir en plus.
La capacité d’emport en bagages ne rivalise certes pas avec une moto dotée de valises mais un sac de selle a résolu le problème. Rouler en duo est tout à fait permis et le bloc moteur supportera la tâche sans faillir. Le confort offert par la selle et les larges plateaux pour les pieds du passager lui donneront l’envie de revenir. La tenue de route est saine et permet même quelques écarts bien amusant. Le freinage est à la hauteur des attentes et les suspensions ne vous casseront pas le dos. Le prix de 10.299€ reste dans la norme de ce type de véhicule qui souvent prend la place de la seconde voiture du ménage.
Les roues de 13 pouces devant et 14 pouces derrière sont chaussées des très efficaces Michelin city grip. De la glue dans toutes les circonstances !
Pour faire votre choix, nous ne pouvons que recommander un essai chez un concessionnaire. Prenez le temps, découvrez ses capacités et le Peugeot Metropolis pourrait faire chavirer votre cœur au moment du choix de votre nouveau scooter à trois roues. Il est bien plus qu’une copie du MP3, il s’en différencie par son design assez automobile. Pour la capacités routières, l’élève a rattrapé le maître. Cela étant, le cœur a ses raisons que la raison ignore…. Le choix est et reste vôtre !
Lolobadboy
