Gsxf?
Au moment de rédiger cet article, nous nous sommes demandés comment aborder le sujet.
Certes il s'agit bien d'une gsxf, mais tant le design que la partie cycle et le moteur n'ont plus aucune filiation avec les anciens modèles et encore moins avec les illustres gsxr, qui partagaient à leurs débuts la même base mécanique.
Il ne reste donc à la nouvelle que le nom et la philosophie sport tourisme, un secteur qui reste relativement peu exploité par les constructeurs.Nous ne pourrons pas nous empêcher de tirer quelques comparaisons mais nous la considérons plus comme une nouvelle moto.
Il serait en effet sévère de parler d'évolutions alors que tout est different...
Et pour cause, la nouvelle gsxf est désormais basée sur la Bandit et il ne faut d'ailleurs pas être expert pour reconnaitre le cadre, le moteur et l'échappement qui sont identiques. Seul le carénage avant, un peu calqué sur les gsxr, donne un aspect plus sportif.
De prime abord, on conclurait simplement à une Bandit carénée plutôt qu'à une nouvelle gsxf.
Vraiment nouvelle?
On le sait, les normes antipollution ont enterré les blocs air-huile, c'est donc sans surprise que nous retrouvons le moteur de la Bandit 650 cc refroidi par eau.
Le mythique 4-cylindres en ligne de Suzuki, muni des techniques modernes de la dernière version, comme le double arbre à cames en tête pour 16 soupapes, le revêtement SCEM céramique des pistons et une injection efficace gérée par le système à deux papillons pour l'admission et son mélange. Le premier papillon répond directement à la poignée des gaz, le second est soumis à l'électronique prenant en compte le rapport engagé, le régime moteur, et la position du premier papillon. Ce système permet une réactivité plus fine à la poignée, ainsi qu'une diminution de la consommation et des émissions de gaz.
On retrouve également le système PAIR injectant de l'air dans la ligne d'échappement associé à un catalyseur pour réduire encore les émissions. Mais tout ceci, vous le retrouvez aussi dans la Bandit, la puissance quant à elle reste calée à 85 cv.Pourtant sur ce point, nous sommes agréablement surpris de la souplesse de ce moteur, permettant de choisir entre balade tranquille et sortie plus sportive.
Il permet en effet de reprendre sans à-coup, même en étant bas dans les tours, la 3ème est d'ailleurs un régal: agréable en ville, suffisante pour dépasser et prendre les ronds-points sans toucher au sélecteur, très agréable et en accord avec la philosophie de la gsxf.
La boîte 6 vitesses suit d'ailleurs très bien ce moteur sans à-coup gênant sauf entre la 1 et la 2. Elle a parfois tendance à cafouiller, en passant au point mort au lieu de la 2 ou en refusant obstinément de passer en 1 à l'arrêt: gênant quand tout le monde redémarre et que vous essayez de passer la première. Dommage car elle faisait presque un sans faute.
Si le moteur est identique, le cadre et la partie cycle le sont aussi: un double berceau en acier, un angle de chasse de 26°. sur les deux (Bandit et GSXF pour ceux qui ne suivraient pas), un empattement identique de 1470mm, une fourche hydraulique classique de 41mm ajustable en ressort et un mono-amortisseur arrière, tous deux d'un débattement de 130mm.
Autrement dit, celui qui connait la Bandit ne sera pas en terre inconnue sur la gsxf.Vous ne serez pas étonnés non plus de lire que les freins sont les mêmes: un double disque de 310mm à l'avant et un simple de 240mm, idem pour le réservoir de 19 litres.
Et sur la route?
Après ce constat, nous pourrions simplement vous renvoyer à l'essai d'une Bandit et pourtant, l'essai sur la route est des plus intéressants, tant pour ceux qui aimeraient s'en procurer une que pour les possesseurs d'un ancien modèle qui envisagent de passer à la dernière version.
Pourtant si différente, nous trouvons que cette 650 remplit tout à fait son cahier de charges une fois en promenade: une vraie sportive... de tourisme. La position est agréable, le pilote n'est plus si appuyé sur les poignets grâce au remplacement des demi-bracelets par un guidon typé un roadster.
La selle est confortable et permet d'envisager de longues sorties, seul ou en duo. Les jambes ne sont pas trop pliées et ne fatigueront pas, seul le pied droit risque de chauffer un peu (voire beaucoup si on est énervé).Cette nouvelle posture est certes moins sportive que sur les anciennes, mais plus reposante aussi et c'est un choix judicieux.
On définirait cette nouvelle GSXF plutôt comme un tourisme sportif et l'ancienne comme un sport touristique: une nuance subtile que seuls ceux qui ont essayé les deux comprendront.
Passé ce point plutôt subjectif, un autre aspect marque des points pour la 650, la maniabilité. Malgré ses près de 220 Kg, la 650 semble beaucoup plus facile à manoeuvrer.
Il est même difficile de comparer, là où on peinait avec l'ancienne, surtout à faible vitesse, on s'en sort sans souci et avec beaucoup moins d'expérience à son guidon.
En haussant le rythme, on comprendra vite qu'on n'est pas sur une hyper sport mais là aussi la tenue de route est en progrès, il faut bien avouer que la gsxf souffrait du poids des ans avec un cadre et une partie cycle inchangés depuis des lustres, depuis 1989 en somme.
Elle hérite aussi d'un nouveau tableau de bord plutôt flatteur et d'inspiration GSXR: compte-tours analogique, et tout le reste digital de la jauge à la vitesse. Nous y trouvons aussi un indicateur de rapport engagé bien pratique et même si on peut s'en passer sur une telle moto, on en prend vite l'habitude. Vous devrez par contre choisir entre l'heure ou un kilométrique partiel.
Il lui reste cependant un gros point négatif, à la nouvelle GSXF: elle a beau être plus maniable, d'une meilleure tenue de route, plus facile et plus moderne, elle perd 100cc et presque 10cv face à la 750. Le côté rageur qui faisait sa fierté a disparu et c'est sur cet aspect que les possesseurs de 750 resteront sur leur faim, là où un autre pilote, venu par exemple d'une GSXF 600, la trouvera nerveuse et agréable à conduire.
L'avenir de la gsxf ?
Toutes ces questions pour finalement essayer de cerner la nouvelle gsxf et prédire son avenir. Le positionnement de la gsxf ne sera pas facile, elle sera vite cataloguée comme une Bandit carénée et elle aura fort à faire pour convaincre ceux qui roulent en 750: ne nous le cachons pas, ils attendaient plus. comme un moteur plus gros, plus de puissance, une meilleure tenue de route...
Elle pourra attirer beaucoup de motards à la recherche d'un moto polyvalente, permettant de tout faire: solo, duo, trajet quotidien, balade du week-end tranquille ou plus sportive. Elle convient facilement à tous sans demander une grande expérience pour pouvoir l'utiliser et en profiter.
Elle sera aussi intéressante en version GT, armée de valises et d'un top case. Notre moto d'essai était d'ailleurs munie de valises, certes encombrantes mais très pratiques, pouvant contenir un intégral (pas trop grand quand même). Cet équipement fourni par Suzuki sera sûrement un des tops des ventes, et n'était pas proposé sur la 750, du moins pas par Suzuki.
Reste qu'à un prix intéressant, vous avez une moto carénée, moderne, polyvalente et avec un moteur qui a fait ses preuves. Elle pourra se montrer confortable en balade, sportive quand vous le souhaitez et accessible à tous les pilotes. Au fond que demander de plus?
Importateur
Suzuki Belgium
Satenrozen 8
B-2550 Kontich
03/450.04.11
www.suzuki2wheels.be
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